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13ème mois & Prime
de vacances et Syntec
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Dans le cadre très particulier de la
Syntec, un ingénieur informaticien s'insurge,
début janvier 98, de la non-distribution d'une
prime de vacances pourtant prévue par cette
convention... Et pourtant...
2 ans et demi plus tard (novembre 2000), la
réponse est claire.
Mes commentaires sont en italique rouge.
Mes réponses sont de simples pistes (je ne suis
pas juriste comme cela est précisé en bas à
gauche de cette page, cf. Avertissement!) |
Mon employeur refuse depuis plusieurs années de verser
les primes de vacances prévues dans la Convention
collective Syntec. Nos contrats de travail mentionnent
précisément le montant du salaire annuel reparti sur 13
mois (et non une prime de 13ème mois exceptionnelle).
Une partie de ce 13ème mois (30%) nous est versé en
juin. La direction argue de ce fait pour nous refuser le
paiement de la prime de vacances, justifiant que
l'acompte du 13ème mois en tient lieu.
Malgré plusieurs contacts avec l'inspection du travail,
nous n'avons pas pu obtenir de renseignements tangibles
sur nos droits ou non a cette prime.
Après quelques recherches dans
le code du travail, je n'ai pas réussi à établir si le
13ème mois dont vous parlez pourrait *ne pas* être une
prime...
En clair, à partir du moment où l'on parle de 13ème
mois, celui-ci serait de toutes façons une prime!
Rappelons qu'une prime n'est pas forcément une somme
d'argent versée exceptionnellement et sur laquelle on ne
paierait pas de cotisations sociales. En fait, il existe
un grand nombre de primes versées régulièrement et sur
lesquelles les cotisations sociales s'appliquent. Au
nombre de ces dernières, on relèvera :
- les primes d'ancienneté,
- les primes de vacances (!),
- les primes de fin d'année et...
- les primes de treizième mois et plus.
Si votre 13ème mois est bien une prime, la réponse à
votre question est claire : votre employeur A RAISON.
L'article 31 de la Syntec est limpide :
"L'ensemble
des salariés bénéficie d'une prime de vacances d'un
montant au moins égal à 10% de la masse globale des
indemnités de congés payés prévus par la convention
collective de l'ensemble des salariés.
(Attention à la suite, elle est "spéciale")
Toutes
primes ou gratifications versées en cours d'année A
DIVERS TITRE et QUELLE QU'EN SOIT LA NATURE peuvent être
considérées comme primes de vacances à conditions :
- qu'elles soient au moins égales à 10% prévus à
l'alinéa précédent,
- qu'une partie soit versée pendant la période située
entre le 1er mai et le 31 octobre."
Si votre 13ème mois est une prime, ou si vous touchez
n'importe quelle autre prime (déplacement, ...), vous
pouvez être sur que l'article 31 vous sera opposé à
toute demande de primes de vacances...
Avec de la suite dans les idées, cet
ingénieur insiste et me répond :
Tout d'abord merci beaucoup pour avoir répondu si
rapidement. Il semble donc que nous n'ayons pas beaucoup
de perspectives d'obtenir gain de cause. Une chose
m'étonne cependant ; mon avant-dernier employeur, une
autre SSII, pas vraiment philanthrope, nous accordait
cette prime vacances au mois de juin. Il faut dire que le
treizième mois, qui était alors notifié "prime
exceptionnelle" dans le contrat, était versé en
totalité en fin d'année. Nous avions donc deux primes
distinctes. Ce qui m'étonne, c'est que cet employeur
n'ait pas pensé à opérer la même gymnastique que mon
employeur actuel, en versant un acompte de ce 13ème mois
au mois de juin en guise de prime vacances. Serait-ce par
méconnaissance du procédé ?
De deux choses l'une :
- Ou toutes les entreprises ne sont pas cyniques,
- Ou bien votre précédente société n'est pas sûre de
pouvoir distribuer chaque année un 13ème mois (d'où la
mention de "prime exceptionnelle" sur votre
contrat). Dans ce cas, elle est obligée d'attendre la
fin de l'année afin de déterminer si elle peut ou non
verser cette prime. Cela l'oblige donc à verser la prime
de vacances!
Pour notre cas, je précise que le contrat de travail
mentionne bien une rémunération mensuelle sur treize
mois et non une prime de 13ème mois. Ne peut-on pas
considérer que le 13ème mois est une partie intégrante
et fixe de la rémunération, indépendante de toute
autre prime ou gratification ?
A priori, le 13ème mois semble
bien être une prime, quelle que soit sa forme.
En d'autres termes, n'est-il pas juste de dire que le
13ème mois est une facilité de trésorerie pour
l'employeur, celui-ci réalisant des provisions sur les
salaires annuels des employés ?
Si les contrats de travail mentionnent X francs par mois
sur 13 mois, cela signifie bien un salaire annuel de 13 *
X francs. Or, comme le salaire annuel n'est pas distribue
sur 12 mois, il y a bien provisions sur salaires.
A ce titre, la loi ou la convention collective
autorise-t-elle l'entreprise a profiter des avantages des
provisions sur salaires (au détriment des salariés,
cela va sans dire), et à être exemptée de verser les
primes prévues dans les textes grâce à un déblocage
partiel de ses provisions ?
En résumé, je suis un employeur ; au lieu de payer mes
salariés mensuellement en totalité, je leur retiens un
13ème du montant que je place en provisions, ce qui me
dispensera de leur verser la prime vacances. La vie est
belle, non ?
Heu... certes. Plus exactement,
je suppose qu'un employeur qui doit assumer des charges
patronales considérables n'est que trop content de
pouvoir "contourner" ainsi une prime prévue
par une convention. A ma connaissance, rien ne l'en
empêche.
Rappelons que la convention collective 3018 "Bureau
d'Etudes Techniques Ingénierie et Conseils",
appelée par abus de langage la SYNTEC, doit son nom
courant (SYNTEC) à une organisation *patronale*... ce
qui explique bien des choses!...
D'après vous, mon avis se défend-il devant une instance
juridique (s'il faut aller jusque là) ?
Seule l'Inspection du Travail
sera sans doute plus à même de vous apporter une
réponse définitive.
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