Les
procédures
La solution la plus confortable est
certainement celle qui vous envoie travailler au
Japon pour le compte d'un employeur étranger.
Il y a deux grands employeurs potentiels:
- l'Etat : qui fournit des opportunités
d'études et des stages dans des laboratoires de
recherche en informatique, ce qui vous permet
d'avoir un "pied dans la place",
- les Banques et Assurances françaises qui
peuvent vous y envoyer tout frais payés vous
occuper de leur filiale locale.
(ces deux cas sont d'ailleurs illustrés dans le témoignage
associé à cet article).
Il existe quelques possibilités de
recherche sur place, en contactant des SSII
étrangères qui louent des prestations
techniques à des grands groupes étrangers...
tous implantés au Japon!
Dans tous les cas, mieux vaut
arriver avec (ou trouver très vite) un
employeur, car certaines
procédures simples en apparences sont difficiles
pour le particulier qui ne peut se prévaloir de
la caution d'un employeur.
Vivre au Japon
Le
logement
C'est un premier
exemple de procédure "difficile". On
peut "facilement" trouver un logement
si l'on accepte de s'éloigner d'un centre-ville
et se mettre à 30 minutes ou plus de son travail
(par le train). Le loyer est l'équivalent de 2
bons loyers parisien (ou un peu plus).
Mais, il est d'usage de payer cash et d'avance 6
mois de loyers : 2 mois de caution, 2 mois
d'avance et 2 mois "key money" (en
clair 2 mois de bakchichs que vous n'êtes pas
prêt de revoir de sitôt). Lorsque l'employeur
vous les avance et se porte caution pour vous,
tout est plus simple!
Les appartements sont le plus
souvent traditionnels et, ne vous étonnez pas,
mais la surface en est mesurée en tatami!
La
banque
C'est le pays du cash! Tout se paie
en liquide. Transporter quelques dizaines de
milliers de Yen sur soi n'a rien
d'extraordinaire! D'ailleurs, la carte que vous
remettra votre banque locale n'est pas une carte
de paiement (comme notre carte bleue), mais une
carte de retrait. Et si
vous ne faites pas attention aux jours fériés,
vous pouvez vous retrouver dans l'incapacité de
payer quoi que ce soit : les chèques n'existent
pas, pas plus que les TIP (Titre Interbancaire de
Paiement)...
Pour payer vos factures d'eau ou d'électricité,
c'est simple, vous vous rendez à n'importe
quelle "supérette" du coin (les
"konvini", japonisation de
"Convenient Stores"), muni de votre
facture, la caissière en examine le code-barre,
vous réclame une certaine somme et... c'est
payé!
Le
déplacement
Il se fera la
plupart du temps en transport en commun. Ils sont
très développés et remplacent avantageusement
la voiture.
Celle-ci n'a pas disparu au contraire, et elle
est une véritable maison roulante, toute
équipée, avec sa télévision aux multiples
canaux (de ceux qui renseignent sur le trafic à
ceux qui permettent de se distraire dans les
bouchons). Tous les derniers gadgets y sont... et
arriveront bientôt sur le marché européen!
La
sécurité
Il est frappant de
constater le *très* faible taux de criminalité
au Japon (les Yakusa contrôlent beaucoup de
chose et "maintiennent l'ordre", et, de
plus, les "gaïjins" que nous sommes ne
voient que ce que l'on veut bien nous laisser
voir!)
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Mentalité
Le
groupe : c'est *la*
caractéristique principale des Japonais. Ils
appartiennent tous à 2 groupes (au minimum). La
cellule familiale et l'employeur. Ce dernier
étant, dans la très grande majorité des cas,
l'employeur à vie, son rôle est très
important.
Même si ce comportement "pour le
groupe" peut nous "choquer", il en
ressort un vrai sentiment de solidarité : en cas
de pépins, on a déjà le compte de ses
"amis" : le groupe, qui se bouge
réellement pour vous sortir de la mauvaise
passe.
Pour un étranger occidental, par nature plus
individualiste, il est bien vu de s'intégrer et
de participer à la vie d'un groupe, même si
celui-ci "pardonnera" certaines
"fautes" qu'il ne pardonnerait pas à
un de ses membres Japonais. En tant qu'étranger,
on conserve le "choix" de participer ou
non pleinement au groupe.
La
langue : le Japonais est une des très
rares langues orientales à ne pas être nasale
(alors que le Chinois l'est : un même mot,
prononcé sur 4 tons différents, aura 4
significations... très différentes. Et le
Vietnamien comporte jusqu'à... 7 tonalités
différentes!).
De plus, cette langue est très facile sur le
plan de la prononciation et de la grammaire (pas
ou peu d'accord, que trois temps de conjugaison,
... même si, à l'usage, elle se révèle très
subtile). Beaucoup de termes techniques
étrangers sont importés "tels quels"
et à peine modifiés (computa pour
computer...).
En revanche :
- il s'agit d'une langue
"agglutinante" : les mots sont
formés par concaténation de différents mots,
ce qui peut donner des résultats très ... longs
(pire qu'en Allemand),
- dès que l'on essaie de parler
"poliment", on entre dans les
conventions traditionnelles de langages...
extrêmement compliquées : une même phrase ne
se dira pas de la même façon selon que l'on
s'adresse à un inconnu ou à un membre de son
groupe.
Le
poids des traditions :
on croit les Japonais en crise culturelle,
déboussolés par les influences occidentales...
Méfiance : tout n'est que façade et illusion.
Dès que l'on prend la peine de s'intégrer, on
retrouve toutes les valeurs traditionnelles
Japonaises. Une cellule familiale forte, des
maisons traditionnelles aux panneaux coulissants,
avec (même pour les appartements "modernes")
une pièce pour les ancêtres. Un ameublement
spartiate et le lit "futon" sur tatami
(fait en fibres de riz) sont de rigueur.
Ambiance
vis-à-vis des étrangers
: il est toléré et considéré comme
un "exotisme"... Il est aussi
recherché pour sa réputation "d'excellence
technique", ce qui joue en notre faveur dans
nos domaines de compétences techniques.
Travail
en entreprise : considérée
comme la "deuxième famille" du
Japonais (même si la mentalité commence à
évoluer sur ce point), l'entreprise est
également un milieu aux critères très stricts
:
- le salaire se fixe à
l'aide d'une grille de salaire qui prend là-bas
toute sa signification! La marge de
manuvre est étroite sauf pour des
compétences bien précises.
- l'avancement se fait à l'ancienneté
et non à la compétence! Il s'agit du
reflet du respect témoigné aux anciens par les
Japonais en général. Le jeune loup européen
aux dents longues aura du mal à s'y faire! Il y
côtoiera tout un "middle-desk" d'un
âge certain et à l'utilité
"discutable" (à ses yeux), mais dont
l'avis ne devra pas être ignoré. |