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Consultant & Prestataire
de services
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Au moins, cet article ne laisse pas
indifférent et certaines rubriques ont
interpellé ceux dont l'expérience n'est plus à
prouver!
Voici un résumé de leurs différentes
interventions.
Les renseignements essentiels de ces longs
témoignages sont soulignés. |
1985 : L'expertise, ça paie!
Sans forcément parler du côté
«expertise», certains me rappellent que les salaires
n'étaient pas tous "mirobolants". Ce que
l'on appelle "les années fric" s'applique
d'abord aux entreprises! Toutefois, ils reconnaissent
bien que les augmentations avaient lieu couramment 2
fois par an et qu'à force... les salaires pouvaient
devenir "respectables"!
1990 : Les premiers loueurs de viande
N'exagérons rien : il n'y avait pas (et
il n'y a toujours pas) que
des loueurs de viandes!!! Ce terme péjoratif
caricature un comportement poussé à l'extrême, et la
plupart des SSII ne se situ(ai)ent pas toujours dans ce
registre. D'une manière générale, des entités de
petite et moyenne taille arrivent à maintenir un
"climat maison" qui humanise considérablement
les relations employeurs - employés. De plus, les
entités de grandes tailles véhiculaient (à l'époque)
un certain "prestige" attaché à leur nom.
On était "le consultant de la société
UneTelle" et ça en imposait encore... mais plus
pour longtemps : les jeunes embauchés (directement chez
les sociétés clientes des SSII) allaient vite se
montrer aussi compétitifs (et moins chers!) sur des
produits informatiques en très rapide évolution.
Concernant les forfaits, il est vrai
que cela pouvait rapporter (ou coûter) beaucoup
d'argent. Peu de chose était réellement planifié. Les
notions de coûts et de délais étaient peu présentes.
Rien n'était complètement formalisé - au delà du
cahier des charges - Pas de documents de conceptions et
de documents des exigences fonctionnelles (qui sont en
principe des écrits contractuels, c'est-à-dire signés
par le client et la SSII), pas ou peu de réunion
d'avancement (en interne ou avec le client), et les
premières "recettes formelles" (recettes
pendant lesquelles le client vérifie point par point,
selon une liste déterminée à l'avance, si ses
exigences ont été atteintes) ne sont apparues qu'à
partir de 1993...
Cela voulait dire à l'époque que toute demande de
modification de la part du client pouvait à tout moment
se retrouver intégrer "à la louche" dans le
projet. D'où des dépassements parfois... mortels!
1991 - 1996 : La crise!!!, Virage vers la
régie : conséquences
Les notions de coûts et de
délais, précédemment "délaissées" sont
revenues sur le devant de la scène à toute vitesse.
C'est à ce moment que les normes ISO se sont mieux
définies et que l'on a commencé à réagir
"à l'excès inverse" : trop de documentation
et, pour le coup, une "réputation" associée
à ce que l'on appelle la "Qualité" (ou
Assurance Qualité) dont celle-ci va mettre longtemps à
s'en relever...
Même si la régie fait un retour en force,
les quelques forfaits qui restaient encore en
vigueur se sont avérés de meilleure facture :
non seulement ils étaient mieux documentés, mais en
plus, la crise aidant, le personnel s'est stabilisé :
moins de turn-over (par peur du chômage) égale moins de
personnel à former sur un même projet, donc une
qualité et une cohérence de développement et de
production du code accrue.
Fin 1996, bilan : Les effets de la crise...
Les entreprises obligées
de "brader" leurs ingénieurs ont toutes
(à moins d'avoir eu les reins très solides) disparues.
Parallèlement à cela, les normes
"Qualités" se sont développées et;
quelles que soient les critiques à leur égard, se sont
imposées comme les gardes-fou garant d'un service bien
maîtrisé (techniquement et financièrement). La plupart
des SSII ont commencé à cette époque leur démarche
pour se faire, par exemple, certifier ISO9001.
Bref : une meilleure qualité des services alliée à une
demande technique en hausse, cela donne...
1997 - 1998 : C'est reparti ?
Pour les "anciens", c'est
assurément reparti. Certains projets "an
2000" et autre "Euro" donnent même
l'occasion aux plus "anciens" d'entre eux de
reprendre du services à des conditions... très
avantageuses...
Toutefois, ces même anciens, échaudés
par la précédente période trouble (91-96) nous mettent
en garde. A partir de 32-35 ans, ont est catalogué
"trop vieux". Tout dépend bien sûr de sa
spécialité, mais à moins de s'être spécialisé dans
un domaine technique en vogue, mieux vaut songer
sérieusement à des postes d'encadrement et de
management...
Quant au forfait (désigné dans l'article
comme "compliqué et risqué"), les anciens me
font remarquer que les grandes SSII carburent
aujourd'hui en réalité au forfait : celui-ci n'est
pas mort, bien au contraire. Cependant, un forfait
nécessite des moyens que toute société ne peut
forcément aligner : une infrastructure matérielle, du
personnel un minimum expérimenté (alors que les
débutants peuvent sans grand risque faire de la régie)
et enfin une méthodologie alliée à une norme qualité
efficace et réellement prise en compte. Sur ce dernier
point, la plupart des anciens déplorent que, trop
souvent, la "qualité" ne soit toujours pas
intégrée aux coûts et délais d'un projet
informatique, ce qui amène à en ignorer les exigences
dès que le développement prend un peu de retard...
L'an 2000 et au-delà : Conclusion...
Oups... Cette conclusion en a
révolté plus d'un. Ces "mécontents" me font
remarquer qu'une lecture rapide de ce paragraphe
laisserait entendre ceci : avant la crise ces anciens
n'étaient qu'un ramassis de bidouilleurs insouciants des
réalités professionnelles de leur métier.
Certes, ils reconnaissent que des
"bidouilleurs" existaient. Ils font aussi
remarquer que des outils de développement réellement
"confortables", avec debugguer intégré, ne
datent que de quelques années. Avant, mieux valait
savoir se débrouiller. Il n'était pas rare que la
machine de développement diffère totalement de la
machine cible (alors qu'aujourd'hui, un programme pour
P.C. est développé... sur P.C.!)
Quant à l'aspect documentation, ils mettent en avant le manque
de moyen efficace de rédaction : les
micro-ordinateurs, dotés d'un espace disque et d'une
mémoire suffisante pour prétendre commencer à
"faire de la doc" ne sont apparus qu'à partir
de 1988. Avant, tout s'écrivait à la main. Les
organigrammes élémentaires se faisaient à partir de
morceaux de papier découpés et collés. D'autres
schémas s'effectuaient sur des calques où la moindre
correction exigeait un certain "doigté" pour
gratter le-dit calque afin d'en effacer le dessin...
Enfin, n'oublions pas que les photocopieuses de l'époque
étaient rares et bien moins efficaces qu'aujourd'hui!
On a vite fait de perdre cet aspect du métier à une
époque où les capacités des disques durs se comptent
en Go, celles des mémoire en 128Mo, celles des
photocopieuses de bureau en "photo-copie recto-verso
avec agrafage automatique" et celles des logiciels
traitement de texte en "pagination
automatique", "sommaire, index et
glossaire", "rédaction en groupe", etc...
Bref. Si l'ingénieur informaticien d'aujourd'hui
a certes mûri par rapport à celui d'hier, ce n'est pas
simplement à cause d'une crise économique qui l'aurait
fait soudainement prendre conscience de certaines
"réalités industrielles". Il a aussi évolué
avec la technologie de son métier, tout simplement. Il
est donc naturellement mieux équipé pour répondre aux
exigences de son milieu professionnel!
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