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Consultant & Prestataires de services (1/5)
1985-1996 : grandeurs et décadences



Cet article est la synthèse de plusieurs témoignages. Il tente de reconstituer l'historique de l'évolution de "l'ingénieur informaticien d'une SSII" en insistant sur son statut : ce dernier est passé de consultant (terme que l'on trouve encore aujourd'hui, employé "abusivement") à celui de prestataire de services en informatique.
Qu'est-ce que cela veut dire ? Plusieurs "anciens" ingénieurs (en moyenne 15 ans de carrière), se sont confiés, émus. Et, comme l'on dit, « C'était l'bon temps!... ».

[Cf. slide n° 27 de la présentation "Prestataire en SSII".]


 



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Les «anciens» réagissent! TEMOIGNAGE !



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Prestataire 1997-2000



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Carrières « SSII »
 
1985 : L'expertise, ça paie!
    Remettons-nous dans le contexte : au milieu des années 80 (les "années-fric"), la micro-informatique balbutie mais s'introduit petit-à-petit dans le monde industriel. De plus, les mainFrames et autres gros systèmes informatiques industriels sont déjà là, et bien là.
Pour faire marcher tout ceci, il y a encore peu de personne. Celles qui se présentent ont, faute de formation encore très formalisée, une sérieuse notion de l'apprentissage auto-didacte et de l'auto-formation permanente. Ce sont des passionnés et, en l'espace de deux ou trois missions, ils deviennent vite des experts.
Leur prestation se caractérise alors par du *conseil* et une réalisation technique. Ils connaissent plus de chose que leur chef de service et ces derniers les "respectent".
Côté salaire, une forte demande de prestation alliée à une faible offre de service entraîne des salaires confortables, dépassant allègrement les 300KF...

1990 : Les premiers loueurs de viande
    Le phénomène est simple à comprendre : de plus en plus de jeunes ingénieurs sont au fait des dernières technologies informatiques. Si la demande de prestation reste élevée, l'offre augmente également. Trois pièges se profilent à l'horizon...
- Les effectifs montent afin de faire face à la demande. Cela serait très bien s'il n'y avait pas le piège n°2 :
- Les salaires restent relativement élevés. Même s'ils ne progressent plus au même rythme, les "nouveaux" sont renseignés et tiennent à trouver rapidement un niveau de salaire comparable à leurs proches aînés.
- Les SSII se laissent tenter par le forfait. C'est le nouvel Eldorado : un forfait bien mené peut faire gagner beaucoup d'argent! En plus, les clients qui sous-traitent ainsi leurs projets informatiques connaissent en général peu cette technologie : il leur est ainsi difficile de contrôler les coûts qui leur sont proposés et les délais qui leur sont "imposés". Bref, le forfait, ça rapporte !

1991 - 1996 : La crise!!!
    Pour différentes raisons économiques et/ou géo-politique (comme, par exemple, la guerre du Golf), c'est la crise.
[Cf. aussi Informaticien et Cadre ? - Qu'est-ce qu'un cadre ?]
Si l'on examine les trois pièges exposés lors du paragraphe précédent, il n'est pas étonnant de constater que les premières victimes sont les SSII qui ont tout axés (ou presque) sur les forfaits. Les contrats sont stoppés nets et aucun nouveau contrat ne vient les remplacer...
Les plus grandes SSII se retrouvent donc avec un personnel important mais inactif sur les bras. Elles ne peuvent pas virer tout le monde et, à moins de se résoudre à déposer le bilan, elles se retournent naturellement vers la régie : il s'agit de louer les prestations techniques de leurs ingénieurs à des clients. Cela rapporte moins mais c'est moins risqué. Si le client se casse la figure, cela n'a pas trop de conséquence pour la SSII. Il lui suffit de recaser l'ingénieur ailleurs... Le problème étant évidemment de trouver cet "ailleurs"!
Virage vers la régie : conséquences
    Cette (r)évolution ne s'est pas faite sans mal :
- D'abord, certains ingénieurs avaient des contrats de travail comportant une clause de mobilité géographique *régionale* (au hasard, le sud-ouest!). Or, ne nous voilons pas la face, lorsque la crise s'est installée, les possibilités de régie ne se trouvaient plus guère qu'à... Paris. D'où quelques "tensions" entre les SSII et certains de leurs salariés peu mobiles. Ces derniers pouvaient en effet, en cas de désaccord important sur leur lieu de travail, forcer leur société à les licencier (comme cela est précisé dans la partie "déplacement" de la Syntec). Et licencier quelqu'un coûte cher...
- De plus, pour réussir à caser autant de monde sur un marché qui s'était considérablement rétréci, il a fallu... casser les prix! Ceux-ci ont chuté jusqu'à atteindre 800 F.H.T./jour... (aujourd'hui-08/98-, ils sont de l'ordre de 2500F H.T./jour, c'est-à-dire en gros 50000 F.H.T. par mois). La situation a empiré jusqu'au point où certaines grandes SSII allaient même jusqu'à vendre des prestations à perte! Bien sûr, les clients ont très vite réalisé toutes les implications de cette situation et ont fait jouer la concurrence à outrance !

Fin 1996, bilan : Les effets de la crise...
    Les effets sont multiples et pervers :

1/ Inutile de préciser que la fameuse notion de consultant, expert technique respecté, a été réduite à néant : Non seulement le prestataire apporte peu de connaissances par rapport à de jeunes embauchés qui en connaissent souvent autant que lui, mais en plus, il est vu avant tout comme un exécutant. Les vraies décisions se prennent au sein de "direction des services informatiques", aujourd'hui bien en place et bien mieux renseignées et compétentes qu'il y a 10 ou 15 ans.
En clair, notre ingénieur informaticien moderne est passé du statut de "consultant-expert-technique" à celui de "prestataire-intérimaire".

2/ Le marché a été inondé de prestataires et cela n'a pas plu, mais alors vraiment pas plu aux salariés. Ces derniers se sont rendu compte que leurs patrons considéraient le prestataire comme une masse salariale bon marché et "souple" (c'est-à-dire remerciable dans un très court délai et sans frais : les contrats de régie se renouvellent tous les trois mois). Plutôt que de faire évoluer le personnel en place, il était donc devenu plus "pratique" de faire travailler cette manne inespérée de cerveaux peu chers!
[Rq : fin 2002, ces prestataires sont plus nombreux que jamais, cf. slide n° 4 de la présentation "Prestataire en SSII"... et c'est pourtant la crise!]

3/ Les salaires des prestataires ont bien évidemment chutés : on est passé d'un salaire d'embauche supérieur à 200KF en 1985-1990 à... 160KF. Les autres salaires ont suivis et, pour beaucoup, la désillusion a été rude!

4/ Du coup, les taux de "turn-over" des SSII se sont tassés : personne n'osait partir... Ce qui ne facilitait pas l'augmentation des salaires!



               
 
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