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Travailler aux States : Silicon Valley


Du fond de sa vallée siliconnée, cet ESIALIEN témoigne!
Et, après avoir lu mon article sur les States, il s'insurge :
« L'article que j'ai lu est un peu pessimiste », dit-il. « Il ne donne pas super envie de tenter l'aventure américaine. Je crois qu'il ne faut pas hésiter à montrer plusieurs aspects, plusieurs expériences différentes et plusieurs projets. »
« Well, well, well... Be my guest! », lui ai-je répondu, et le résultat est... impressionnant!
Les rubriques sont en
italique rouge.
Mes commentaires sont en [italique noir gras entre crochets].
Les renseignements essentiels de ce (très long...) témoignage sont soulignés.

( Rq : vous avez maintenant droit à un témoignage d'un autre ESIALIEN travaillant à Los Angeles! )

Ce témoignage comprend deux sujets principaux :
Le travail aux US,
L'installation aux US.


* Le travail aux US,
L'installation aux US.

Le contexte ?
    La Silicon Valley, San Francisco Bay Area, Californie, 1998.
    Ce petit témoignage est le fruit de mon expérience, il n'entend pas refléter fidèlement la situation telle qu'elle existe au USA et en particulier dans la Bay Area mais s'attache plutôt a offrir une vue (il en existe de nombreuses autres) de la vie et du travail down here in the sunny California.[D'une manière générale, on trouve une ambiance de travail plus "européenne" dans la Silicon Valley qu'ailleurs]


Trouver un job
Une très bonne source d'informations : l'Internet. Il existe de nombreuses banques de données. Les chasseurs de têtes ont leur site, ne pas hésiter à passer par eux. Consulter aussi les offres d'emploi directement sur les sites des entreprises.
Il existe beaucoup d'équivalent des SSII françaises aux US ou boites de placements. S'il y en a de très connues, d'autres par contre le sont moins et souvent n'hésitent pas a embaucher des étrangers. Ces derniers ressemblent beaucoup à des marchands de viandes et je connais des gens qu'on a fait venir de France en leur promettant des salaires et des cartes vertes et qui ont du rentrer chez eux après un mois parce que le projet avec le client était abandonné. Une installation aux US n'est pas aussi facile qu'au Luxembourg et un retour en catastrophe pas toujours souhaitable.
Bien entendu tout ce qui est valable pour trouver un boulot en France l'est aussi pour les US: relations, anciens, mutation en interne, forums, annonces dans les magazines internationaux etc. etc.
Quand on est en contact avec une société américaine, ça peut aller très vite. Un premier entretien téléphonique avec quelqu'un des ressources humaines, son futur manager et après ils vont proposer un entretien sur place. Pourquoi ne pas essayer de grouper plusieurs entreprises pendant la même semaine ? Se méfier d'une boite qui ne puisse pas payer les frais de voyages et d'hôtels. Quand la négociation est terminé, vous recevez une lettre d'offre, c'est le seul contrat que vous aurez en général et il est définitif.

Le boulot
Il existe tous les types de boulots, d'ambiances, d'horaires qu'on peut imaginer. En général, beaucoup de liberté, le plus important c'est que le travail soit fait. De chez soi, du boulot, la nuit, le matin, le week-end : il faut que cela avance. On trouvera l'ambiance peut être moins chaleureuse qu'en France, tout est affaire de goûts et de personnalité. Une petite structure aura une taille familiale et donc vraisemblablement une ambiance très décontractée. Un manager un peu rigide et c'est la zone frigo. Pas vraiment de stéréotypes, tout dépend où l'on tombe. A une époque où les ingénieurs sont très sollicités par les autres boites, les sociétés essaient de s'occuper d'eux le mieux possible (soirées, week-ends sportifs, cadeaux etc. etc.).
Les pauses déjeuners sont courtes voire inexistantes mais rien n'empêche d'imposer votre style. Le cubicle est souvent de rigueur, donc peu d'intimité et l'impression d'être dans une cage. Mais en deux ans dans la Valley, j'ai toujours eu un bureau avec une porte. Très peu de vacances (2 semaines ou un peu plus), peu de jours fériés (le mois de Mai ne ressemble pas au gruyère français), mais il faut y voir un avantage : on n'a pas les bouchons de juillet-août !

La Start-Up
C'est l'image de la Silicon Valley, ce qui a fait son succès, sa croissance et a aujourd'hui donné des sociétés comme Netscape, Sun ou Yahoo. C'est une boite qui vient d'être créée, elle n'a qu'un petit groupe d'ingénieurs, une petite équipe de vente, elle a un concept nouveau et un marche qui n'attend que ça. Ils attendent énormément d'un nouvel embauché tant au niveau charge de travail qu'au niveau expérience. Ils ne peuvent pas se permettre de former quelqu'un. Mais un an d'expérience en C++ peut suffire si ils cherchent des développeurs. La start-up reçoit très souvent l'argent de Venture-Capitalists qui croient au potentiel de la boite et investissent dedans (plusieurs millions de dollars). Ceux-ci reçoivent en échange des parts de la société. Plus les investisseurs prennent de risques, plus ils demandent des parts. Le reste c'est pour les fondateurs et les employés. Souvent les dix premiers toucheront le gros chèque si la boite est coté en bourse un jour. Beaucoup de travail, peu de week-end, possibilité d'apprendre beaucoup et d'avoir vite des responsabilités dans une boite qui va croître très vite. Passer de 10 employés à une centaine en moins d'un an est quelque chose de fréquent. Une fois encore ceux qui ont cru a la société au début et se sont donnés à fond seront les premiers et les mieux servis. Un risque néanmoins, la boite ne décolle pas, elle stagne, le produit est en retard, le marché ne répond pas comme prévu, les investisseurs cessent d'injecter de l'argent, la boite ferme.


Le visa H1B
Une des premières questions qui sera abordée pendant l'entretien concerne le visa de travail. Il y a toujours possibilité, en particulier pour les jeunes diplômés, d'effectuer un stage d'un an dans une boite de la Valley et d'avoir pour cela un visa étudiant très facile à obtenir (J1). Dans la majorité des autres cas ce sera un visa H1B qui sera proposé. C'est un visa réservé aux ingénieurs dont l'expertise est introuvable aux US. Une société s'arrangera toujours pour tourner l'offre et le CV de façons à montrer les qualités uniques du candidat et faire accepter le dossier par l'immigration (INS). Les sociétés hi-tech et tout particulièrement celles de la Silicon Valley n'arrivent pas à trouver le personnel qualifié dont elles ont besoin sur le marché du travail américain. Ils se tournent donc vers l'étranger. Le nombre de visa H1B est limité chaque année (65000) mais un projet de loi vise à augmenter ce quota (95000+). Toutes les entreprises ne sont pas disposées a payer un visa H1B.
L'entreprise fera appel à un avocat pour rédiger les documents à l'attention de l'INS. Le futur employé doit lui faire parvenir une photocopie du passeport, copie du diplôme, C.V. et photos. En général, la procédure dure 2 mois. Il arrive qu'à certaines périodes cela prenne plus de temps ou que les administratifs de l'entreprise envoient un dossier incomplet. Bref, ça peut durer jusqu'à 4 mois. Attention donc à ne pas quitter son précèdent boulot trop tôt.
Le visa reste attaché à l'entreprise : si on quitte la boite on perd le visa. Il n'est donc plus possible de travailler au US à moins d'avoir une autre société qui sponsorise un nouveau H1B. Mais tant que le nouveau visa n'est pas arrivé, impossible de bosser (légalement en tout cas). Le H1B est valide 3 ans, renouvelable encore 3 ans de plus. Après ces 6 ans, un retour définitif en France s'impose. Pour ceux qui désirent rester plus longtemps, il est donc prudent de préparer le dossier de la carte verte bien avant la fin de ces 6 années. Un changement de société au milieu de ces 6 ans ne change rien à la durée totale du visa.
Lorsque le dossier est accepté, on reçoit une pétition qu'on doit apporter au consulat américain de son domicile (ça peut être en France, au Canada, au Brésil, mais évidement pas aux US). En 24h, le consulat délivre le vrai visa sur le passeport et on peut alors partir vers les US. Ne rien tenter avant, vous seriez refoulé. Un conseil : ne jamais se séparer de sa pétition lorsque l'on voyage, l'émigration peut la demander à tout contrôle pour revenir aux US (la dernière fiche de paie est une bonne idée mais il ne faut pas être parano non plus). On peut inscrire son épouse (légale) et ses enfants, personne d'autre ne peut séjourner aux US sur ce visa, la petite copine ou le petit copain sont considérés comme touristes (cad 3 mois max.). Mais le seul qui peut travailler reste le porteur du visa. C'est quelque chose à considérer sérieusement. Rien n'empêche le conjoint (légal ou pas) d'appliquer personnellement pour son propre visa à condition d'avoir une expertise particulière (ingenieur par exemple).
D'autres visas sont disponibles si l'on est expatrié par son employeur actuel par exemple. Dans ce cas, la procédure de carte verte est beaucoup plus facile. Comme déjà cité plus haut, est également possible le visa J1 pour les étudiants en stage (jusqu'à 1 an). Attention si vous avez l'intention de rester après votre stage, assurez vous qu'il n'est fait nulle part mention de subventions reçues par l'état américain (ou français) à travers des organisations de recherche ou autres, cela vous empêcherait d'appliquer pour le H1B.


La carte verte
Il est pratiquement impossible d'obtenir cette fameuse green card autrement que par une entreprise. Il existe néanmoins une loterie chaque année ou 50000+ visas sont attribués pour les plus chanceux des 6 millions de candidats à l'expatriation (la Chine, le Mexique, l'Inde entre autres ne peuvent pas jouer).
Je n'ai pas entendu de Français avoir reçu leur carte verte en arrivant sur le territoire américain. Je ne vois pas comment c'est possible, donc attention aux arnaqueurs ! Le dossier de la carte verte peut être commencé par contre dès l'arrivée (souvent la société attendra 6 mois avant de lancer le process). C'est une longue procédure qui peut prendre 2 ans pour un Français et plus longtemps pour un Indien ou Chinois qui ont un fort taux d'émigration vers les US. L'employeur peut bien entendu refuser de payer, mais ça peut aussi l'intéresser de savoir que le candidat va rester au moins 2 ans avec lui (le temps d'avoir sa carte), le turn-over étant très fort. L'employeur peut ajouter toutes les clauses qu'il désire (remboursement des frais si départ avant x années par exemple), à vous donc de négocier au mieux.
La carte verte vous permet à vous et à votre famille (épouse légale, enfants) de travailler librement aux US pour n'importe quel type de travail (très différent du visa H1B), changer de travail en 15 jours sans appliquer pour un autre visa et même arrêter de travailler tout en restant sur le territoire américain. A vérifier: la carte verte se perd si on est absent des US pendant plus d'un an.


Quitter la France
Il faut en principe liquider ses impôts avant de partir !
Au moment de partir, il faut peut être penser à revenir :) Sans être excessivement pessimiste, que se passe-t-il si cela ne marche pas, si je suis viré au bout de 2 semaines, si l'expatriation n'est pas quelque chose qui me plaît. Doit-on tout vendre avant de partir ? Pourquoi ne pas y accorder quelques instants et se laisser un peu de flexibilité ?
Ne pas oublier son passeport, sa pétition et son visa (sur le passeport) avant d'embarquer. Pas la peine d'avoir un aller-retour (comme les touristes). Si la boite est d'accord pour payer un aller-retour (open), c'est encore mieux.


Et c'est parti pour ... :

Le travail aux US,
* L'installation aux US.

Arriver aux US, s'installer
Le numéro de sécurité sociale. C'est la première chose à faire sans faute : Armé de son passeport, contrat de travail (ou lettre d'offre), prendre aussi la pétition du H1B, allez au centre de sécurité sociale. Demander à s'inscrire. Ils disent toujours que ça va prendre au moins 6 semaines, mais ils ont un numéro de téléphone grâce auquel on peut obtenir son numéro de sécu après moins d'une semaine. Le numéro seul suffit pour toutes les démarches qui vont suivre.
On peut aussi aller s'inscrire au consulat le plus proche. C'est gratuit et ça peut servir si on perd son passeport ou juste pour le faire renouveler. Le consulat peut aussi enregistrer les mariages, naissances etc. etc.
Le logement. Dans la Bay Area, les loyers crèvent le plafond : les ingénieurs sont de plus en plus payés et la profession immobilière en tire son profit. Dans la Silicon Valley ou San Francisco il est aujourd'hui quasiment impossible de trouver un 1 Bedroom appartment (1 chambre, salon, cuisine, SDB) à moins de $1000 par mois. Si l'on accepte de commuter longtemps (prendre sa voiture plus d'une heure chaque matin, les loyers sont moins chers). Une pratique très commune : prendre un appartement ou une maison à plusieurs (roomating). L'occasion de rencontrer du monde, mais on sacrifie son intimité pour un loyer moins onéreux, à voir... Acheter une maison nécessite 20% d'apport personnel et un visa plus long que le H1B. Un "appartment" décent commence aux alentours de $250K.
La voiture. Il est très difficile de se passer de voiture dans la Bay Area. Le réseau ferroviaire n'est pas le meilleur, les bus n'ont pas une fréquence affolante. C'est le pays de la voiture, ne pas en avoir c'est un peu synonyme de galère. Il y a beaucoup de car dealers (la plus basse forme de vie sur terre) qui proposent tout type de voitures neuves ou occasions ("use") qui peuvent aller du modèle 97 de Nissan jusqu'à la vieille Toyota de 80. En restant le plus objectif possible, on pourrait l'appeler "voleur". Son but est de vous vendre une voiture au plus haut prix possible. Toutes les techniques sont possibles : dissimulation de vices, travaille d'équipe pour faire flancher le client, perdre le permis, perdre les clefs et plus encore. Il existe de nombreux sites Internet pour vérifier les prix des voitures (le Bleu Book donne des prix trop hauts, c'est la bible du car-dealer ;). A vous de décider selon le budget, ne pas s'affoler si une voiture a un important kilométrage ("mileage") c'est souvent de l'autoroute et les moteurs ont une très bonne longévité. Pour passer le permis, c'est très simple : prendre son passeport, son numéro de sécu, $12 et aller au DMV de son patelin. Il faut s'inscrire pour le code d'abord. C'est un jeu d'enfant (QCM), on peut même le passer en français. Ensuite on prend rendez-vous pour la conduite. On se présente avec son propre véhicule. Une voiture de location ou celle d'un ami peut faire l'affaire en apportant la preuve que l'on est assuré pour la conduire. Le test est très facile, une petite photo et on reçoit le permis quelques semaines après. Le permis de conduire est l'équivalent de notre carte d'identité, elle sera demandée dès qu'il vous faudra justifier de votre identité ou de votre âge (c'est à dire dès qu'on veut boire de l'alcool !). C'est un document important aux US. Pour la moto c'est la même chose. L'assurance auto va vous coûter très cher. Vous êtes considéré comme un jeune conducteur et tous les papiers français que vous avez n'y changeront rien. Apres 18 mois sans accident, votre assurance vous proposera un bon discount (quelques fois en prenant en compte votre expérience française).
La Banque. Ouvrir un compte en banque. Bien choisir la banque, les distributeurs automatiques sont payants s'ils ne font pas partie du réseau de sa propre banque (au moins $1 de charge), s'assurer donc que la banque a un réseau important de distributeurs (ATM, pour Automatique Teller Machine, D.A.B. quoi !). Le compte chèque s'appelle "checking account". Le compte épargne s'appelle le "saving account" (très peu rémunéré). Le compte chèque est payant à moins que l'on dépose son salaire dessus. Automatiquement la banque vous fournira une carte ATM pour retirer de l'argent aux distributeurs du même nom. Attention ce n'est pas une carte de crédit. Elle ne marchera que pour les distributeurs (de n'importe quelle banque). Certaines banques offrent une check-card, même chose que l'ATM sauf qu'elle a un logo visa ou mastercard et donc peut être utilisée n'importe où les cartes de ce type sont acceptées, c'est très pratique mais ce n'est toujours pas une carte de crédit. Une carte de crédit américaine ressemble à une carte bleue française sauf qu'à la fin du mois on reçoit un relevé et on peut choisir soit de payer la totalité de la facture (ce n'est pas fait automatiquement) soit on décide de payer le minimum ($15) et on a un crédit (automatique, celui-la) sur le reste de la somme. En général, le taux est énorme (10-15%) mais beaucoup d'américains vivent comme cela (avec $40K ou plus sur leurs nombreuses cartes). Pour un Français qui arrive, c'est très difficile d'avoir une carte du premier coup, la banque veut d'abord vérifier si l'on a une "credit history" et chez eux, pas de credit history égal mauvaise credit history. Ils proposent à la place une "secure credit card" : on dépose ce que l'on veut et on est limité à cette somme pendant 6 mois. Après cette période, ils rendent l'argent et fournissent une vraie carte avec un petit plafond pour commencer. La credit history est quelque chose de très important dont il faut prendre soin. Les magasins, les offices de crédit (bien entendu), les employeurs, les loueurs d'apparts, les téléphones bref presque tout le monde peut demander un extrait (plus ou moins détaillé) et voir si on est mauvais payeur ou pas. Ne pas hésiter a prendre des petits crédits pour acheter une télé ou mettre les derniers $1000 pour payer la voiture, ça génère du credit history.


Les salaires
Deux fois par mois (24 paies par an) ou tous les 15 jours (26 paies par an). Souvent versées sur le compte en banque automatiquement, quelques fois encore sous la forme d'un chèque à encaisser. Les fiches de salaires sont beaucoup plus simples (simplistes ?) qu'en France, 4-5 lignes maximum. Pas d'URSSAF, d'IRCANTEC tranche A ou B, pas de 1% patronal, pas de chômage ni d'APEC !
Un ingénieur débutant dans la Silicon Valley peut espérer un bon $50K annuel, plus stock-options et bonus. Après, ça peut grimper très vite selon les qualités de chacun, un salaire de $100K n'est pas rare pour quelqu'un qui a plus de 5 ans d'expérience.
Les impôts sont déduits automatiquement du bulletin. Si on cotise très sérieusement à un plan de retraite (disons jusqu'au maximum légal) le net est à peu près équivalent a 50% du brut. Après cela, on ne doit plus rien a personne !


Les stock-options
Une start-up attire (et retiens) les meilleurs ingénieurs par son programme de stock-options. Le principe : la boite crée des parts et les distribue (en grande partie) aux investisseurs et aux employés. Plus l'investisseur prend de risque, plus sa part est grande, même chose pour l'employé qui entre tout au début. Au départ, ça ne coûte rien à la boite, c'est du papier, si ça marche bien au bout de 3-4 ans (quelque fois moins, quelque fois plus), la boite va être cotée en bourse (NASDAQ) et c'est le jackpot. L'action peut valoir de $10 à n'importe quoi (selon les premiers résultats et les perspectives de croissance). Ce sont plusieurs millions qui tombent dans la poche des fondateurs et un peu moins pour les autres. Mais il faut faire attention, toutes les start-ups ne réussissent pas et cela demande beaucoup de travail. Si l'objectif est de devenir millionnaire (en $) avant ses 30 ans, c'est à tenter.
D'autres sociétés (déjà cotées en bourse), offriront des stock-options aux nouveaux employés (ou en guise d'incitation n'importe quand) qui seront disponibles au bout de quelques années ("vesting period"). Si l'action monte parce que la boite marche bien, l'employé peut décider d'exercer ces options en les achetant au prix où elles étaient quand on lui a offertes (elles lui appartiennent alors) et il peut les vendre et encaisser la différence (très grande si les options sont anciennes et que la boite a bien marché).
D'autres sociétés proposent un plan d'achat de stocks sur une période d'en général 6 mois. On décide quelle somme est prélevée chaque mois sur le salaire (après taxes) et pendant 6 mois l'argent sera prélevé. Après cette période, l'action sera appréciée au plus faible du premier jour et du dernier jour du plan moins 15% (parce que vous êtes un bon employé !). Exemple: le 1er janvier l'action est à $100, elle descend très bas puis remonte jusqu'à être a $150 le 1er juillet, le prix sera de $85. La boite achète alors les actions avec l'argent qu'elle a prélevé et elles sont à vous (elles valent maintenant $150 chacune moins les frais de brokers). Dans le pire des cas (si l'action finit en dessous du prix de départ), on peut faire 15%, c'est toujours mieux que le compte d'épargne.

Les Assurances Sociales
Nous sommes aux Etats-Unis où il vaut mieux être riche et en bonne santé plutôt que pauvre et malade. Les boites de la Silicon Valley offrent dans la plupart des cas des "packages" médicaux très avantageux. Si elles veulent attirer les bons ingénieurs (et leur famille) c'est la moindre des choses. Néanmoins tout est relatif si on compare avec la France. En effet, il faut toujours payer au moins $10 quand on va chez le généraliste ou le spécialiste. Souvent on peut pas aller chez le second sans l'accord du premier. Le dentiste donne plutôt l'impression de s'occuper de son compte banque que de vos dents et on vous demandera souvent quelle assurance vous avez avant de s'occuper de vous si vous vous pointez dans une salle d'urgence (ils sont quand même obligé de vous soigner dans tous les cas :). Quand on travaille aux Etats-Unis on se rend très vite compte de la chance énorme que l'on avait en travaillant en France.

Le 401K
C'est le plan de retraite idéal. On cotise sur chaque bulletin de paie ($10000 max. par an). L'employeur peut décider de "matcher" la contribution de l'employé, par exemple pour chaque dollar versé, l'employeur dépose un demi dollar. La contribution employeur peut avoir une période de "vesting" (l'argent n'appartiendra à l'employé qu'après 2-3 ou 4 ans). Selon son âge, on décide de choisir un plan agressif : l'argent est placé sur le marché à risque (>20% de rémunération par an) ou alors on est conservateur (bons du trésor, 5-7% par an). Tout peut être reparti selon ses désirs.
Les cotisations versées sont exemptes de taxes, très intéressant puisque ça peut faire passer d'une tranche d'imposition à une autre. L'argent est bloqué jusqu'à 60 ans mais peut être prêté ou distribué en cas d'urgence (pénalisation tout de même). Le plus tôt ce plan est mis en route, le plus d'argent est déposé au début, le plus d'intérêts seront capitalisés et plus grosse sera la retraite distribuée. Enorme différence avec la retraite en France puisque c'est son propre argent qu'on touche quand l'âge de la retraite a sonné. Beaucoup plus confortable si on a été fourmi ou alors retraite très faible si on a été cigale.
Le 401K peut être transféré d'une société à l'autre à condition que la nouvelle possède également un 401K. Si un retour en France est prévu avant la retraite, l'argent restera aux US et sera distribué en temps voulu (on peut aussi tout récupérer mais avec des pénalités). Il existe d'autres plans retraites mais tous sont basés sur le volontariat.


Les taxes
Petite différence avec la France car celles-ci sont prélevées à la source, sur le bulletin de salaire. Il y a deux types de taxes (ou impôts): Taxes Fédérales ("Federal Taxes") et les Taxes de l'Etat (State Taxes). Ces dernières sont prélevées (toujours sur le bulletin de salaire) et utilisées par l'état où l'on travaille (Californie, Virginie, Arizona etc. etc.). Les taxes d'état varient selon ... l'état. Très faibles dans certains états ou très fortes dans d'autres. C'est la même chose pour la TVA (jamais indiquée sur le prix que l'on achète un litre de lait, un livre ou une voiture !). Certains états n'ont pas de TVA du tout.
Il n'y a pas d'impôts locaux (pas en Californie en tout cas) sauf pour les propriétaires.
Pour avoir une idée des taux d'imposition : Federal > 20%, State (Californie) >5% pour un salaire < $100K.
A la fin de l'année on fait la déclaration pour ajouter les bonus touchés, les plus-values, rectifier une situation familiale, indiquer que l'on a travaillé que les 4 derniers mois de l'année (les impôts sont toujours calculés sur une base annuelle) et on envoie ça à l'Etat et au bureau Fédéral avant avril. En retour on reçoit ou on envoie un chèque pour équilibrer.


               
 
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