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Travailler aux States : Silicon Valley
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Du fond de sa vallée siliconnée, cet
ESIALIEN témoigne!
Et, après avoir lu mon article sur les States,
il s'insurge :
« L'article que j'ai lu est un peu pessimiste
», dit-il. « Il ne donne pas super envie de
tenter l'aventure américaine. Je crois qu'il ne
faut pas hésiter à montrer plusieurs aspects,
plusieurs expériences différentes et plusieurs
projets. »
« Well, well, well... Be my guest! », lui ai-je
répondu, et le résultat est... impressionnant!
Les rubriques sont en italique rouge.
Mes commentaires sont en [italique
noir gras entre crochets].
Les renseignements essentiels de ce
(très long...) témoignage sont soulignés.
( Rq : vous avez maintenant droit à un
témoignage d'un autre ESIALIEN travaillant à Los
Angeles! )
Ce témoignage comprend deux sujets
principaux :
Le travail
aux US,
L'installation
aux US.
|
*
Le travail aux US,
L'installation aux
US.
Le contexte ?
La Silicon Valley, San Francisco Bay Area,
Californie, 1998.
Ce petit témoignage est le fruit de mon
expérience, il n'entend pas refléter fidèlement la
situation telle qu'elle existe au USA et en
particulier dans la Bay Area mais s'attache plutôt a
offrir une vue (il en existe de nombreuses autres) de la
vie et du travail down here in the sunny California.[D'une
manière générale, on trouve une ambiance de travail
plus "européenne" dans la Silicon Valley
qu'ailleurs]
Trouver un job
Une très bonne source d'informations : l'Internet.
Il existe de nombreuses banques de données. Les
chasseurs de têtes ont leur site, ne pas hésiter à
passer par eux. Consulter aussi les offres d'emploi
directement sur les sites des entreprises.
Il existe beaucoup d'équivalent des SSII françaises aux
US ou boites de placements. S'il y en a de très connues,
d'autres par contre le sont moins et souvent n'hésitent
pas a embaucher des étrangers. Ces derniers ressemblent
beaucoup à des marchands de viandes et je connais des
gens qu'on a fait venir de France en leur promettant des
salaires et des cartes vertes et qui ont du rentrer chez
eux après un mois parce que le projet avec le client
était abandonné. Une installation aux US n'est pas
aussi facile qu'au Luxembourg et un retour en catastrophe
pas toujours souhaitable.
Bien entendu tout ce qui est valable pour trouver un
boulot en France l'est aussi pour les US: relations,
anciens, mutation en interne, forums, annonces dans les
magazines internationaux etc. etc.
Quand on est en contact avec une société
américaine, ça peut aller très vite. Un premier
entretien téléphonique avec quelqu'un des ressources
humaines, son futur manager et après ils vont proposer
un entretien sur place. Pourquoi ne pas essayer de
grouper plusieurs entreprises pendant la même semaine ?
Se méfier d'une boite qui ne puisse pas payer les frais
de voyages et d'hôtels. Quand la négociation est
terminé, vous recevez une lettre d'offre, c'est le seul
contrat que vous aurez en général et il est définitif.
Le boulot
Il existe tous les types de boulots, d'ambiances,
d'horaires qu'on peut imaginer. En général, beaucoup
de liberté, le plus important c'est que le travail soit
fait. De chez soi, du boulot, la nuit, le matin, le
week-end : il faut que cela avance. On trouvera
l'ambiance peut être moins chaleureuse qu'en France,
tout est affaire de goûts et de personnalité. Une
petite structure aura une taille familiale et donc
vraisemblablement une ambiance très décontractée. Un
manager un peu rigide et c'est la zone frigo. Pas
vraiment de stéréotypes, tout dépend où l'on tombe. A
une époque où les ingénieurs sont très sollicités
par les autres boites, les sociétés essaient de
s'occuper d'eux le mieux possible (soirées,
week-ends sportifs, cadeaux etc. etc.).
Les pauses déjeuners sont courtes voire inexistantes
mais rien n'empêche d'imposer votre style. Le cubicle
est souvent de rigueur, donc peu d'intimité et
l'impression d'être dans une cage. Mais en deux ans dans
la Valley, j'ai toujours eu un bureau avec une porte. Très
peu de vacances (2 semaines ou un peu plus), peu de
jours fériés (le mois de Mai ne ressemble pas au
gruyère français), mais il faut y voir un avantage : on
n'a pas les bouchons de juillet-août !
La Start-Up
C'est l'image de la Silicon Valley, ce qui a fait son
succès, sa croissance et a aujourd'hui donné des
sociétés comme Netscape, Sun ou Yahoo. C'est une
boite qui vient d'être créée, elle n'a qu'un petit
groupe d'ingénieurs, une petite équipe de vente, elle a
un concept nouveau et un marche qui n'attend que ça.
Ils attendent énormément d'un nouvel embauché tant au
niveau charge de travail qu'au niveau expérience. Ils ne
peuvent pas se permettre de former quelqu'un. Mais un an
d'expérience en C++ peut suffire si ils cherchent des
développeurs. La start-up reçoit très souvent l'argent
de Venture-Capitalists qui croient au potentiel de la
boite et investissent dedans (plusieurs millions de
dollars). Ceux-ci reçoivent en échange des parts de la
société. Plus les investisseurs prennent de risques,
plus ils demandent des parts. Le reste c'est pour les
fondateurs et les employés. Souvent les dix premiers
toucheront le gros chèque si la boite est coté en
bourse un jour. Beaucoup de travail, peu de week-end,
possibilité d'apprendre beaucoup et d'avoir vite des
responsabilités dans une boite qui va croître très
vite. Passer de 10 employés à une centaine en moins
d'un an est quelque chose de fréquent. Une fois encore
ceux qui ont cru a la société au début et se sont
donnés à fond seront les premiers et les mieux servis.
Un risque néanmoins, la boite ne décolle pas, elle
stagne, le produit est en retard, le marché ne répond
pas comme prévu, les investisseurs cessent d'injecter de
l'argent, la boite ferme.
Le visa H1B
Une des premières questions qui sera abordée pendant
l'entretien concerne le visa de travail. Il y a
toujours possibilité, en particulier pour les jeunes
diplômés, d'effectuer un stage d'un an dans une boite
de la Valley et d'avoir pour cela un visa étudiant très
facile à obtenir (J1). Dans la majorité des autres cas
ce sera un visa H1B qui sera proposé. C'est un visa
réservé aux ingénieurs dont l'expertise est
introuvable aux US. Une société s'arrangera toujours
pour tourner l'offre et le CV de façons à montrer les
qualités uniques du candidat et faire accepter le
dossier par l'immigration (INS). Les sociétés hi-tech
et tout particulièrement celles de la Silicon Valley
n'arrivent pas à trouver le personnel qualifié dont
elles ont besoin sur le marché du travail américain.
Ils se tournent donc vers l'étranger. Le nombre de
visa H1B est limité chaque année (65000) mais un
projet de loi vise à augmenter ce quota (95000+). Toutes
les entreprises ne sont pas disposées a payer un visa
H1B.
L'entreprise fera appel à un avocat pour rédiger les
documents à l'attention de l'INS. Le futur employé doit
lui faire parvenir une photocopie du passeport, copie du
diplôme, C.V. et photos. En général, la procédure
dure 2 mois. Il arrive qu'à certaines périodes cela
prenne plus de temps ou que les administratifs de
l'entreprise envoient un dossier incomplet. Bref, ça
peut durer jusqu'à 4 mois. Attention donc à ne pas
quitter son précèdent boulot trop tôt.
Le visa reste attaché à l'entreprise : si on
quitte la boite on perd le visa. Il n'est donc plus
possible de travailler au US à moins d'avoir une autre
société qui sponsorise un nouveau H1B. Mais tant que le
nouveau visa n'est pas arrivé, impossible de bosser
(légalement en tout cas). Le H1B est valide 3 ans,
renouvelable encore 3 ans de plus. Après ces 6 ans,
un retour définitif en France s'impose. Pour ceux qui
désirent rester plus longtemps, il est donc prudent de
préparer le dossier de la carte verte bien avant la fin
de ces 6 années. Un changement de société au milieu de
ces 6 ans ne change rien à la durée totale du visa.
Lorsque le dossier est accepté, on reçoit une pétition
qu'on doit apporter au consulat américain de son
domicile (ça peut être en France, au Canada, au
Brésil, mais évidement pas aux US). En 24h, le consulat
délivre le vrai visa sur le passeport et on peut alors
partir vers les US. Ne rien tenter avant, vous seriez
refoulé. Un conseil : ne jamais se séparer de sa
pétition lorsque l'on voyage, l'émigration peut la
demander à tout contrôle pour revenir aux US (la
dernière fiche de paie est une bonne idée mais il ne
faut pas être parano non plus). On peut inscrire son
épouse (légale) et ses enfants, personne d'autre ne
peut séjourner aux US sur ce visa, la petite copine
ou le petit copain sont considérés comme touristes (cad
3 mois max.). Mais le seul qui peut travailler reste le
porteur du visa. C'est quelque chose à considérer
sérieusement. Rien n'empêche le conjoint (légal ou
pas) d'appliquer personnellement pour son propre visa à
condition d'avoir une expertise particulière (ingenieur
par exemple).
D'autres visas sont disponibles si l'on est expatrié
par son employeur actuel par exemple. Dans ce cas, la
procédure de carte verte est beaucoup plus facile.
Comme déjà cité plus haut, est également possible le
visa J1 pour les étudiants en stage (jusqu'à 1 an).
Attention si vous avez l'intention de rester après votre
stage, assurez vous qu'il n'est fait nulle part mention
de subventions reçues par l'état américain (ou
français) à travers des organisations de recherche ou
autres, cela vous empêcherait d'appliquer pour le H1B.
La carte verte
Il est pratiquement impossible d'obtenir cette fameuse
green card autrement que par une entreprise. Il
existe néanmoins une loterie chaque année ou
50000+ visas sont attribués pour les plus chanceux des 6
millions de candidats à l'expatriation (la Chine, le
Mexique, l'Inde entre autres ne peuvent pas jouer).
Je n'ai pas entendu de Français avoir reçu leur carte
verte en arrivant sur le territoire américain. Je ne
vois pas comment c'est possible, donc attention aux
arnaqueurs ! Le dossier de la carte verte peut être
commencé par contre dès l'arrivée (souvent la
société attendra 6 mois avant de lancer le process). C'est
une longue procédure qui peut prendre 2 ans pour un
Français et plus longtemps pour un Indien ou Chinois
qui ont un fort taux d'émigration vers les US.
L'employeur peut bien entendu refuser de payer, mais ça
peut aussi l'intéresser de savoir que le candidat va
rester au moins 2 ans avec lui (le temps d'avoir sa
carte), le turn-over étant très fort. L'employeur peut
ajouter toutes les clauses qu'il désire (remboursement
des frais si départ avant x années par exemple), à
vous donc de négocier au mieux.
La carte verte vous permet à vous et à votre famille
(épouse légale, enfants) de travailler librement aux US
pour n'importe quel type de travail (très différent
du visa H1B), changer de travail en 15 jours sans
appliquer pour un autre visa et même arrêter de
travailler tout en restant sur le territoire américain.
A vérifier: la carte verte se perd si on est absent des
US pendant plus d'un an.
Quitter la France
Il faut en principe liquider ses impôts avant de
partir !
Au moment de partir, il faut peut être penser à
revenir :) Sans être excessivement pessimiste, que
se passe-t-il si cela ne marche pas, si je suis viré au
bout de 2 semaines, si l'expatriation n'est pas quelque
chose qui me plaît. Doit-on tout vendre avant de partir
? Pourquoi ne pas y accorder quelques instants et se
laisser un peu de flexibilité ?
Ne pas oublier son passeport, sa pétition et son visa
(sur le passeport) avant d'embarquer. Pas la peine
d'avoir un aller-retour (comme les touristes). Si la
boite est d'accord pour payer un aller-retour (open),
c'est encore mieux.
Et c'est parti pour ... :
Le travail aux US,
* L'installation aux US.
Arriver aux US, s'installer
Le numéro de sécurité sociale. C'est
la première chose à faire sans faute : Armé de son
passeport, contrat de travail (ou lettre d'offre),
prendre aussi la pétition du H1B, allez au centre de
sécurité sociale. Demander à s'inscrire. Ils disent
toujours que ça va prendre au moins 6 semaines, mais ils
ont un numéro de téléphone grâce auquel on peut
obtenir son numéro de sécu après moins d'une semaine.
Le numéro seul suffit pour toutes les démarches qui
vont suivre.
On peut aussi aller s'inscrire au consulat le plus
proche. C'est gratuit et ça peut servir si on perd son
passeport ou juste pour le faire renouveler. Le consulat
peut aussi enregistrer les mariages, naissances etc. etc.
Le logement. Dans la Bay Area, les
loyers crèvent le plafond : les ingénieurs sont de
plus en plus payés et la profession immobilière en tire
son profit. Dans la Silicon Valley ou San Francisco il
est aujourd'hui quasiment impossible de trouver un 1
Bedroom appartment (1 chambre, salon, cuisine, SDB) à
moins de $1000 par mois. Si l'on accepte de commuter
longtemps (prendre sa voiture plus d'une heure chaque
matin, les loyers sont moins chers). Une pratique très
commune : prendre un appartement ou une maison à
plusieurs (roomating). L'occasion de rencontrer du monde,
mais on sacrifie son intimité pour un loyer moins
onéreux, à voir... Acheter une maison nécessite 20%
d'apport personnel et un visa plus long que le H1B.
Un "appartment" décent commence aux alentours
de $250K.
La voiture. Il est très difficile de
se passer de voiture dans la Bay Area. Le réseau
ferroviaire n'est pas le meilleur, les bus n'ont pas une
fréquence affolante. C'est le pays de la voiture, ne pas
en avoir c'est un peu synonyme de galère. Il y a
beaucoup de car dealers (la plus basse forme de
vie sur terre) qui proposent tout type de voitures neuves
ou occasions ("use") qui peuvent aller du
modèle 97 de Nissan jusqu'à la vieille Toyota de 80. En
restant le plus objectif possible, on pourrait l'appeler
"voleur". Son but est de vous vendre une
voiture au plus haut prix possible. Toutes les techniques
sont possibles : dissimulation de vices, travaille
d'équipe pour faire flancher le client, perdre le
permis, perdre les clefs et plus encore. Il existe de
nombreux sites Internet pour vérifier les prix des
voitures (le Bleu Book donne des prix trop hauts, c'est
la bible du car-dealer ;). A vous de décider selon le
budget, ne pas s'affoler si une voiture a un important
kilométrage ("mileage") c'est souvent de
l'autoroute et les moteurs ont une très bonne
longévité. Pour passer le permis, c'est très
simple : prendre son passeport, son numéro de sécu, $12
et aller au DMV de son patelin. Il faut s'inscrire pour
le code d'abord. C'est un jeu d'enfant (QCM), on peut
même le passer en français. Ensuite on prend
rendez-vous pour la conduite. On se présente avec son
propre véhicule. Une voiture de location ou celle d'un
ami peut faire l'affaire en apportant la preuve que l'on
est assuré pour la conduire. Le test est très facile,
une petite photo et on reçoit le permis quelques
semaines après. Le permis de conduire est
l'équivalent de notre carte d'identité, elle sera
demandée dès qu'il vous faudra justifier de votre
identité ou de votre âge (c'est à dire dès qu'on veut
boire de l'alcool !). C'est un document important aux US.
Pour la moto c'est la même chose. L'assurance auto va
vous coûter très cher. Vous êtes considéré comme un
jeune conducteur et tous les papiers français que vous
avez n'y changeront rien. Apres 18 mois sans accident,
votre assurance vous proposera un bon discount (quelques
fois en prenant en compte votre expérience française).
La Banque.
Ouvrir un compte en banque. Bien choisir la banque,
les distributeurs automatiques sont payants s'ils ne font
pas partie du réseau de sa propre banque (au moins $1 de
charge), s'assurer donc que la banque a un réseau
important de distributeurs (ATM, pour Automatique Teller
Machine, D.A.B. quoi !). Le compte chèque s'appelle
"checking account". Le compte épargne
s'appelle le "saving account" (très peu
rémunéré). Le compte chèque est payant à moins que
l'on dépose son salaire dessus. Automatiquement la
banque vous fournira une carte ATM pour retirer de
l'argent aux distributeurs du même nom. Attention ce
n'est pas une carte de crédit. Elle ne marchera que pour
les distributeurs (de n'importe quelle banque). Certaines
banques offrent une check-card, même chose que l'ATM
sauf qu'elle a un logo visa ou mastercard et donc peut
être utilisée n'importe où les cartes de ce type sont
acceptées, c'est très pratique mais ce n'est toujours
pas une carte de crédit. Une carte de crédit
américaine ressemble à une carte bleue française sauf
qu'à la fin du mois on reçoit un relevé et on peut
choisir soit de payer la totalité de la facture (ce
n'est pas fait automatiquement) soit on décide de payer
le minimum ($15) et on a un crédit (automatique,
celui-la) sur le reste de la somme. En général, le taux
est énorme (10-15%) mais beaucoup d'américains vivent
comme cela (avec $40K ou plus sur leurs nombreuses
cartes). Pour un Français qui arrive, c'est très
difficile d'avoir une carte du premier coup, la banque
veut d'abord vérifier si l'on a une "credit
history" et chez eux, pas de credit history égal
mauvaise credit history. Ils proposent à la place
une "secure credit card" : on dépose ce que
l'on veut et on est limité à cette somme pendant 6
mois. Après cette période, ils rendent l'argent et
fournissent une vraie carte avec un petit plafond pour
commencer. La credit history est quelque chose de très
important dont il faut prendre soin. Les magasins, les
offices de crédit (bien entendu), les employeurs, les
loueurs d'apparts, les téléphones bref presque tout le
monde peut demander un extrait (plus ou moins détaillé)
et voir si on est mauvais payeur ou pas. Ne pas
hésiter a prendre des petits crédits pour acheter une
télé ou mettre les derniers $1000 pour payer la
voiture, ça génère du credit history.
Les salaires
Deux fois par mois (24 paies par an) ou tous les 15
jours (26 paies par an). Souvent versées sur le
compte en banque automatiquement, quelques fois encore
sous la forme d'un chèque à encaisser. Les fiches de
salaires sont beaucoup plus simples (simplistes ?) qu'en
France, 4-5 lignes maximum. Pas d'URSSAF, d'IRCANTEC
tranche A ou B, pas de 1% patronal, pas de chômage ni
d'APEC !
Un ingénieur débutant dans la Silicon Valley peut
espérer un bon $50K annuel, plus stock-options et bonus.
Après, ça peut grimper très vite selon les qualités
de chacun, un salaire de $100K n'est pas rare pour
quelqu'un qui a plus de 5 ans d'expérience.
Les impôts sont déduits automatiquement du bulletin.
Si on cotise très sérieusement à un plan de retraite
(disons jusqu'au maximum légal) le net est à peu près
équivalent a 50% du brut. Après cela, on ne doit plus
rien a personne !
Les stock-options
Une start-up attire (et retiens) les meilleurs
ingénieurs par son programme de stock-options. Le
principe : la boite crée des parts et les distribue
(en grande partie) aux investisseurs et aux employés.
Plus l'investisseur prend de risque, plus sa part est
grande, même chose pour l'employé qui entre tout au
début. Au départ, ça ne coûte rien à la boite,
c'est du papier, si ça marche bien au bout de 3-4
ans (quelque fois moins, quelque fois plus), la boite
va être cotée en bourse (NASDAQ) et c'est le jackpot.
L'action peut valoir de $10 à n'importe quoi (selon les
premiers résultats et les perspectives de croissance).
Ce sont plusieurs millions qui tombent dans la poche des
fondateurs et un peu moins pour les autres. Mais il faut
faire attention, toutes les start-ups ne réussissent
pas et cela demande beaucoup de travail. Si
l'objectif est de devenir millionnaire (en $) avant ses
30 ans, c'est à tenter.
D'autres sociétés (déjà cotées en bourse), offriront
des stock-options aux nouveaux employés (ou en guise
d'incitation n'importe quand) qui seront disponibles au
bout de quelques années ("vesting period").
Si l'action monte parce que la boite marche bien,
l'employé peut décider d'exercer ces options en les
achetant au prix où elles étaient quand on lui a
offertes (elles lui appartiennent alors) et il peut les
vendre et encaisser la différence (très grande si les
options sont anciennes et que la boite a bien marché).
D'autres sociétés proposent un plan d'achat de
stocks sur une période d'en général 6 mois. On
décide quelle somme est prélevée chaque mois sur le
salaire (après taxes) et pendant 6 mois l'argent sera
prélevé. Après cette période, l'action sera
appréciée au plus faible du premier jour et du dernier
jour du plan moins 15% (parce que vous êtes un bon
employé !). Exemple: le 1er janvier l'action est à
$100, elle descend très bas puis remonte jusqu'à être
a $150 le 1er juillet, le prix sera de $85. La boite
achète alors les actions avec l'argent qu'elle a
prélevé et elles sont à vous (elles valent maintenant
$150 chacune moins les frais de brokers). Dans le pire
des cas (si l'action finit en dessous du prix de
départ), on peut faire 15%, c'est toujours mieux que le
compte d'épargne.
Les Assurances Sociales
Nous sommes aux Etats-Unis où il vaut mieux être
riche et en bonne santé plutôt que pauvre et malade.
Les boites de la Silicon Valley offrent dans la plupart
des cas des "packages" médicaux très
avantageux. Si elles veulent attirer les bons ingénieurs
(et leur famille) c'est la moindre des choses. Néanmoins
tout est relatif si on compare avec la France. En effet,
il faut toujours payer au moins $10 quand on va chez le
généraliste ou le spécialiste. Souvent on peut pas
aller chez le second sans l'accord du premier. Le
dentiste donne plutôt l'impression de s'occuper de son
compte banque que de vos dents et on vous demandera
souvent quelle assurance vous avez avant de s'occuper de
vous si vous vous pointez dans une salle d'urgence (ils
sont quand même obligé de vous soigner dans tous les
cas :). Quand on travaille aux Etats-Unis on se rend
très vite compte de la chance énorme que l'on avait en
travaillant en France.
Le 401K
C'est le plan de retraite idéal. On cotise sur
chaque bulletin de paie ($10000 max. par an). L'employeur
peut décider de "matcher" la contribution de
l'employé, par exemple pour chaque dollar versé,
l'employeur dépose un demi dollar. La contribution
employeur peut avoir une période de "vesting"
(l'argent n'appartiendra à l'employé qu'après 2-3 ou 4
ans). Selon son âge, on décide de choisir un plan
agressif : l'argent est placé sur le marché à risque
(>20% de rémunération par an) ou alors on est
conservateur (bons du trésor, 5-7% par an). Tout peut
être reparti selon ses désirs.
Les cotisations versées sont exemptes de taxes, très
intéressant puisque ça peut faire passer d'une tranche
d'imposition à une autre. L'argent est bloqué
jusqu'à 60 ans mais peut être prêté ou distribué en
cas d'urgence (pénalisation tout de même). Le plus tôt
ce plan est mis en route, le plus d'argent est déposé
au début, le plus d'intérêts seront capitalisés et
plus grosse sera la retraite distribuée. Enorme
différence avec la retraite en France puisque c'est son
propre argent qu'on touche quand l'âge de la retraite a
sonné. Beaucoup plus confortable si on a été fourmi ou
alors retraite très faible si on a été cigale.
Le 401K peut être transféré d'une société à l'autre
à condition que la nouvelle possède également un 401K.
Si un retour en France est prévu avant la retraite,
l'argent restera aux US et sera distribué en temps voulu
(on peut aussi tout récupérer mais avec des
pénalités). Il existe d'autres plans retraites mais
tous sont basés sur le volontariat.
Les taxes
Petite différence avec la France car celles-ci sont
prélevées à la source, sur le bulletin de salaire. Il
y a deux types de taxes (ou impôts): Taxes Fédérales
("Federal Taxes") et les Taxes de l'Etat (State
Taxes). Ces dernières sont prélevées (toujours sur
le bulletin de salaire) et utilisées par l'état où
l'on travaille (Californie, Virginie, Arizona etc. etc.).
Les taxes d'état varient selon ... l'état. Très
faibles dans certains états ou très fortes dans
d'autres. C'est la même chose pour la TVA (jamais
indiquée sur le prix que l'on achète un litre de lait,
un livre ou une voiture !). Certains états n'ont pas de
TVA du tout.
Il n'y a pas d'impôts locaux (pas en Californie en tout
cas) sauf pour les propriétaires.
Pour avoir une idée des taux d'imposition : Federal >
20%, State (Californie) >5% pour un salaire <
$100K.
A la fin de l'année on fait la déclaration pour ajouter
les bonus touchés, les plus-values, rectifier une
situation familiale, indiquer que l'on a travaillé que
les 4 derniers mois de l'année (les impôts sont
toujours calculés sur une base annuelle) et on envoie
ça à l'Etat et au bureau Fédéral avant avril. En
retour on reçoit ou on envoie un chèque pour
équilibrer.
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