Les
procédures
Vu le protectionnisme latent mais
actif qui règne dans ce pays, votre seule façon
d'y entrer durablement est de... heu... « draguer » :
- soit un(e) Américain(e) afin de vous marier et de prendre
la nationalité Américaine (ce qui implique de
*renoncer* à la nationalité Française),
- soit un patron Américain
qui, pour vous embaucher, se chargera de vous
procurer un visa de travail adéquat. Les
renseignements qui suivent ne concernent que
cette dernière option!
Etape 1 :
Internet
Vous trouverez plusieurs sites d'offres d'emploi
(dont un fameux, le MonsterBoard).
Il vous faudra accorder une attention
particulière à ceux qui mentionnent "visa sponsoring", car
cela vous garanti que si vous les intéressez,
ils s'occuperont de l'obtention du visa H1 (qui vous
permettra de vivre *et* travailler aux US pendant
5 ans). Vous leur laissez votre C.V. avec comme
renseignement capital votre N°
de téléphone. Les entreprises
intéressées par vous seront essentiellement des
"chasseurs de têtes" ou
"entreprises de placement". Elles vous
offriront quelques fois une "embauche"
(CDD) mais plus souvent des "contrats"
(~CDI). Il ne faut pas hésiter à accepter ces
derniers : ils sont mieux payés, et, de toutes
façons, votre entreprise de placement s'occupe
de vous replacer une fois votre mission finie.
Etape 2 :
Premiers contacts téléphoniques
En gros, vous pouvez vous attendre, de la part
d'une boite intéressée par votre profil, à 3
coups de fil préliminaires.
1/ Plan humain : cet
appel reste informel et se joue au "feeling". Il faut
rester naturel, serein (ils apprécient peu les
vantards qui se mettent trop en avant) et faire
sentir que l'on a envie de venir aux US. Un
anglais parfait n'est pas indispensable (cf. témoignage),
mais en revanche il vaut mieux y être déjà
allé et le dire!
2/ Plan technico-commercial
: ils ont dit qu'ils allaient rappeler ? Ce ne
sont généralement pas des paroles en l'air: ils
le font et cette fois, ils deviennent plus
"technique" et sondent vos
connaissances. Ils restent également des
commerciaux en demandant s'ils peuvent "changer" votre
CV (c.à.d. mettre en valeur tel ou tel
point), car pendant ce temps, ils ont un ou
plusieurs clients en tête (dans la mesure où
votre interlocuteur représente une entreprise de
"placement").
3/ Plan technique :
un spécialiste du ou des
domaines techniques de votre CV vous
interroge encore plus précisément. Vos
connaissances n'ont pas à être
"par-fai-tes" (ils acceptent très bien
que l'on ne sache pas un point particulier). Là
encore, le "feeling" joue beaucoup.
Etape 3 :
Prospection
Votre futur employeur va rechercher pour vous un
projet qui a un besoin urgent de vos
compétences. Il vous téléphonera pour vous demander la permission d'envoyer
votre CV dans telle ou telle entreprise.
Si vous acceptez, vous devrez certainement signer
un document stipulant que vous
ne chercherez pas vous-même à vous faire
engager par la-dite entreprise où votre
CV va être envoyé. Il ne s'agit pas d'un
piège, mais d'une simple protection et vous avez
intérêt à signer ce papier sans hésitation.
Si un client est intéressé, vous aurez également droit à un
ou deux appels de ce dernier, un classique et un
technique. S'il est intéressé, votre
futur employeur est décidé à faire un
investissement important. Il veut organiser une
visite chez le client, donc, pour vous, un
voyage! Et nous arrivons à l'avant-dernière
étape.
Etape 4 :
La visite
A partir de là, votre employeur ne vous lâche
plus : comptez 3 à 4 appels par jour! Le point
le plus important concerne la "proposition de contrat":
elle vous sera envoyée avant votre départ et
stipulera que si le client visé est d'accord
pour vous employer mais que vous renoncez, tous
les frais engagés (avion, hôtel, etc.) seront
à votre charge! (donc, si vous signez, il faut
être vraiment décidé).
De plus, cette "proposition de contrat"
se transformera en contrat
tout court en cas d'accord. |
Il est donc
important de *tout*
négocier *avant* de partir.
En particulier, vérifiez soigneusement la
présence de 4 points bien particuliers :
- le salaire (pas de
problème, celui-ci est toujours présent!). Vous
ne pourrez pas vraiment négocier son montant,
mais il est en général correct : le
protectionnisme qui, normalement, joue contre
vous, vous avantage ici! La loi empêche les
employeurs d'embaucher des étrangers afin de les
payer moins cher qu'un américain. Cela est
contrôlé de très (très) près par le service
d'immigrations. Si votre société Américaine
vous veut vraiment, vous pouvez être sûr qu'ils
ne vous grugeront pas sur le salaire.
- le nombre de semaines de
congés (en principe 2, essayez 3 mais au
dessus, ne rêvez pas! - à moins de posséder un
niveau expérimenté : chef de projet ou
autres...),
- le plan d'assurance 401
("four-o-one", qui vous assure une
couverture sociale équivalente à la France avec
mutuelle(!) et que vous pouvez faire payer par
votre employeur),
- la prime de
déménagement ("relocation",
qui peut être non négligeable, en milliers de
$).
Etape 5 :
C'est parti!
Si tout le monde est d'accord, il faudra à votre
employeur environ 6
semaines pour vous faire obtenir le fameux visa
H1 (parfois moins s'il a de... "bon
contacts" avec le service d'immigrations).
Pendant ce temps, il vous faudra envoyer les photocopies de
: passeport, relevés scolaires, bulletins de
notes, diplômes, etc... afin que l'immigration
contrôle que vous avez bien suivi les études
que vous prétendez avoir suivies et que vous possédez bien des
compétences qu'aucun travailleur Américain ne
pourrait fournir : c'est la seule
"excuse" pour laquelle vous serez
autorisé à travailler aux US...
Mentalité
Ils sont les « Kings of the World! ».
Et ils le font savoir. Travailler aux
"States" implique d'aimer ce pays (on
est d'autant plus apprécié qu'on le dit!). La
formule courante que l'on trouve aussi bien sur
des affiches, T-Shirt ou voitures est sans appel
: « America : Love it
or leave it! ».
Ce trait est renforcé par un patriotisme exacerbé. Le
drapeau américain est honoré partout (depuis
les maternelles jusque dans toutes les
manifestations sportives nationales).
Ceux qui ont côtoyé les
américains au travail (je parle de travail de
bureau d'informaticien et je ne prétends pas
généraliser cela à tous les métiers)
rapportent sur l'ambiance de travail des
caractéristiques étonnantes :
- les salariés sont très
"perso" : pas ou très peu de
« bonjour » le matin : chacun va
directement à son bureau,
- peu de réunions aux
salles cafés (quand celles-ci existent),
- lorsque cela arrive, les sujets
de conversation restent très limités
(footUS, base-ball, basket-ball...),
- pas d'intimité
(les bureaux ne sont que des
"open-spaces", donc des cloisons d'1,5
mètre au plus, les toilettes ne sont elles-même
délimitées que par de simples cloisons qui ne
rejoignent pas toujours le plafond... odeurs et
sons garanties!),
- pas ou peu de pose repas
le midi : il n'est pas rare de voir les
employés continuer à manger dans leur coin, à
leur bureau devant leur bécane,
- chacun travaille dans son
coin et ne communique avec les autres que
si nécessaire,
- on fume "en cachette", à
l'extérieur (c'est mal vu) et l'on fait très
attention à la manière dont on aborde un
collègue de travail (surtout de sexe opposé) :
la hantise du procès,
par exemple pour harcèlement sexuel, n'est
jamais très loin...
Pour résumer, les Américains sont
dans le travail très
pragmatiques (et relativement plus
productifs que nous!) mais moins
"relations humaines" : cela se
retrouve dans leur vie courante, où les rapports
restent superficiels : très accueillants au
premier abord, puis indifférents ensuite...
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