Témoignage
 

Infos générales : Argent

 



Écrivez à AILES !



Retour vers l'article
(négocier un prêt)



Retour vers l'article
(les prêts et leurs taux)



Retour vers l'article
(prêts et assurances)
 


Témoignage :
« on m'appelle négociateur...
le négociateur »


Il l'a fait : le tour des banques, les négociations pointues, le pour et le contre des différentes assurances... il a tout vu (ou presque) et nous dit tout.
Ce témoignage permet de corriger certains points des 3 articles principaux, mais aussi de les compléter.

Toutefois, les avertissements d'usage demeurent : celui qui m'a fourni ce témoignage est, comme moi, tout sauf un financier (cf.
avertissement).
Même si ce témoignage peut comporter des imprécisions (voir des erreurs), il fait surtout le tour de tous les points auxquels vous devez être attentif lorsque vous négociez un emprunt.
Le scénario reste le même : 1MF d'emprunt, pour une maison (ici, ancienne).

Mes "questions" sont en
italique rouge.
Les "citations remarquables" de mon interlocuteur sont mises en exergues en gras italique bleu.
Certains concepts importants de cet entretien sont gras italique.

    « Quant une banque vous prête de l'argent, c'est tout sauf un pari. »

C'est facile de savoir combien on doit emprunter, non ?

    Ben... comme vous dites dans votre premier article, rien que les frais de notaire (la seule validation d'un acte supplémentaire comme la dotation entre époux (évoqué en fin de témoignage) coûte 1000F), les frais de dossier et la caution peuvent représenter quasiment tout votre apport... il vous reste donc à emprunter entre 90 et 100% du bien !
    Concernant les frais de caution, mais pensez à vérifier si vous n'avez pas une mutuelle qui pourrait se porter garant pour vous. Si votre conjoint(e) fait parti de la fonction publique, c'est souvent le cas et cela vous évite de gérer ce type de frais.
    Enfin , vous avez oublié les frais d'agence... c'est le genre de frais qui ne concerne tout simplement pas les banques : elles n'en tiendront pas compte lorsqu'elles vous feront une proposition...

Hm, bon alors, combien dois-je apporter au mi-ni-mum ?

    De quoi couvrir les frais de notaire et les frais d'agence... pour ceux-là, on ne fait pas crédit! Et n'oubliez pas d'y ajouter les frais de dossier (entre 500 et 5000F), surtout si vous quittez votre ancienne banque : ils sont dus dès le départ.

Quitter mon ancienne banque ??? Même si j'emprunte ailleurs, pourquoi je la quitterais ?
    Qu'est-ce que vous croyez ? Qu'une banque vous prête de l'argent en pariant que vous pourrez la rembourser ? Si vous prenez un emprunt dans une autre banque que votre banque actuelle, tout vos comptes, et plus particulièrement votre compte courant (celui où atterrit votre salaire d'ingénieur) sont redirigés vers ce nouvel établissement... Certes, vous pouvez négocier avec lui des frais d'ouvertures avantageux... après tout, ils sont sûr de vous avoir pour un bout de temps. Mais votre ancienne banque ne vous fera cadeau d'aucun des frais de clôture.
    Comptez pour le transfert... entre 250F... par comptes! Rien que le transfert d'un PEA, d'un PEL et d'un CEL coûtent à eux trois 750 F.

    « Commencez à leur parler des différents types de taux, ça attire leur attention. »

Parlons du taux d'emprunt. C'est une donnée importante lors des négociation
    Ce serait une grave erreur de croire que c'est le seul enjeu (cf. fin de témoignage)... d'autant que les banques n'ont pas complètement le contrôle de cette donnée... Oui, elles peuvent faire des concessions, mais leurs taux sont fixés d'après quelques grands indices boursiers.... Et n'oubliez jamais que le taux final ne sera arrêté que le jour de la signature du dossier de crédit (jour qui diffère et précède celui de la vente proprement dite du bien. Votre dossier de crédit comportera toutes les pièces et assurances, plus la promesse de vente... bien que la vente n'ait pas été encore finalisée). Entre le moment où vous obtenez des remises (pendant votre tour des banques) et celui où vous signez... le taux peut avoir remonté. Les remises resteront valides... mais elles s'appliqueront sur le nouveau taux officiel.
    Au moins, évoquez d'entrée les différents taux possibles.

Taux fixe et taux variable ?
    Et taux fixe à crédit modulable plus les possibilités de lissage. Si votre prêt concerne une longue durée, précisez que le taux variable ne vous intéresse pas (surtout si tous les indicateurs économiques prédisent une stagnation ou une remontées des taux d'intérêts).
    Rien qu'avec ces trois remarques, votre interlocuteur se sent un (petit peu) plus rassuré : il voit que vous avez réfléchi à l'avance sur le sujet.

... ok, commençons par le moins intéressant : le taux variable (ou révisable).
    Comme vous l'évoquez dans votre article, c'est un taux... qui varie en fonction d'indices. Ce que vous oubliez de dire, c'est que, selon ce que vous négociez au départ, la durée ou la mensualité peuvent varier. Ou les deux. Dans tous les cas, il faut toujours demander les deux mêmes éléments :
- repérer les plafonds (ils existent... surtout à la hausse!) et faire ses calculs en envisageant le scénario extrême (donc au plafond),
- s'enquérir de la possibilité de convertir son emprunt en taux fixe (c'est à dire mensualité fixe) sans frais.
    Quant à dire que c'est le moins intéressant; c'est faux : il n'est simplement pas adapté pour des prêts au delà de 5 ans. Et lorsque vous empruntez 1MF... vous en avez généralement pour plus de 5 ans!

Le taux fixe est assez intuitif... mais c'est quoi cette histoire de "crédit modulable" ?
    Le client peut faire évoluer à son initiative les mensualités. Cela est un bon moyen de rappeler au banquier que :
- vous en connaissez un peu plus que la moyenne sur la question,
- vous êtes un ingénieur informaticien qui entends profiter de la bonne conjoncture actuelle pour, éventuellement, payer plus pour certaines mensualités (et ainsi faire diminuer la durée de son crédit). L'intérêt est que, plus vous diminuez cette durée, moins vous rembourserez d'intérêts.
Là encore (comme pour le taux variables), il faut en connaître les bornes de fonctionnement.
Un premier exemple de taux fixe à crédit modulable serait celui vous permettant, une fois par an, de monter ou diminuer vos mensualités de 20%. Un autre vous permettrait, plusieurs fois par ans, de monter la mensualité de 5%, mais pas de la diminuer... etc.
    Cette souplesse a un prix... et son taux sera en général de 0.1 à 0.15 % plus élevé qu'un taux fixe. Donc, lorsque l'on vous jette à la figure un taux fixe, pensez à vérifier de quoi on parle. L'option « crédit modulable » n'est pas toujours précisée...

Mmm... et le lissage ?
    Vous demandez la possibilité de prendre plusieurs crédits en fonction de différentes sources (PEL, CEL, ...) afin de les "lisser" sur une période donnée. Ils vous apparaîtront alors comme un seul emprunt (vous payez une somme fixe par mois), même si celui-ci est constitué d'un emprunt de 8 ans et d'un autre de 15 ans.
    A ce sujet, n'oubliez pas d'exploiter toutes les sources de crédits possibles (dont certaines offrent des taux très intéressants... pour des sommes qui le sont moins, mais qui "aident"). Une source souvent ignorée est la caisse de retraite.

    « Rembourser par anticipation... cela peut coûter cher ! »

Le lissage... ça a pas l'air mal, non ?
    Moui... à condition de ne pas prévoir de payer très vite.
    Le problème se pose lorsque votre "lissage" est constitué par des emprunts de durée différente : au début, on rembourse beaucoup d'intérêt et peu de capital, un des prêts étant "suspendu". Si la mensualité reste fixe, le remboursement du capital s'accélère lorsqu'un qu'un des deux prêts tombe
    Donc, si vous commencez dans ce type de scénario à vouloir rapidement rembourser par anticipation... cela ne vous remboursera pas le capital par anticipation, mais uniquement les intérêts.
En général, vue votre situation professionnelle (qui pourrait vous amener à envisager des remboursements par anticipation), le banquier préférera exploiter vos différentes sources de crédits en les étalant sur une même période de temps.

Pourtant, c'est bien de rembourser par anticipation, si on peut, non ?
    Oui, mais rembourser par anticipation peut impliquer des frais.
    Pour un taux modulable, il n'y a pas de frais si l'on reste dans les limites de modulations fixées (par exemple, jusqu'à +20%, 0 F. de frais). Au delà, 3% (environs et ce n'est qu'un exemple). En négociant, on peut diminuer ces frais par 2. Alors que pour le taux fixe, on peut négocier 0% de frais... sauf si le paiement vient d'une autre banque. Ce qui arrive si vous renégociez votre prêt.

Renégocier son prêt... c'est possible ?
    Bien sûr. Cela revient à fermer votre premier emprunt grâce à un deuxième (dont les conditions sont plus avantageuses que le premier, et dont la somme vous permet de rembourser intégralement le premier).
    Il peut arriver que ce nouvel emprunt soit obtenu quelques années après le début du premier... auprès d'une autre banque. Le problème, c'est les frais de remboursement par anticipation de votre premier prêt. Comme je viens de le dire, même pour un taux fixe, il y en a lorsque le remboursement provient d'une autre banque.
    Toutefois, il existe une astuce qui permet aisément de contourner ce "problème" : Il suffit de faire transiter le capital reçu par votre deuxième prêt par votre compte courant (de votre nouvelle banque, puisque, comme précisé en début de témoignage, vous aurez dû transféré votre compte courant auprès de l'établissement qui vous accorde ce crédit plus avantageux). Puis de faire un chèque sur votre ancien compte courant (pas encore clôturé). Il s'agit alors d'un simple virement inter-bancaire. Enfin, vous transférez cette somme de votre ancien compte courant à votre ancien prêt que vous clôturez ainsi, effaçant toute trace de l'origine de votre "massif" remboursement par anticipation. Une fois cela fait, vous clôturez définitivement votre ancien compte courant et rejoignez le nouvel établissement financier.

    « Tout compte : sur 15 ans, une diminution de mensualité de 100F, c'est une vingtaine de KF en moins à rembourser ! »

Avant de parler de ces remboursements... d'où vient l'argent ?

    Votre apport, vous voulez dire ?
    On trouve le PEL (qui se casse au moment du prêt s'il est âgé de plus de 4 ans et donne lieu à un taux fixe). Le CEL intervient aussi (avec un taux qui dépend des intérêts cumulés par les différentes tranches. Il n'est jamais clôturé, mais il doit avoir plus d'un an et demi d'ancienneté.     Ces deux compte entrent dans votre apport et peuvent peser dans la négociation... sauf que sur 15 ans, leur incidence est moyenne voire faible.
    N'oubliez pas, en plus, que ces plan voient leurs taux calculés à "date anniversaire" : si un plan arrive à échéance en février 2001, les intérêts cumulés sont ceux de février 2000... même si on est en août 2000. Ce facteur peut vous aider dans le choix d'une date pour commencer un emprunt.

D'autres sources ?

    S'y ajoute le 1% patronal (ne pas oublier de demander à son employeur s'il fait parti de ce programme). L'employeur doit être du secteur privé et avoir plus d'un certain nombre d'années d'existence, car il en est exonéré les premières années sauf s'il souhaite y adhérer plus tôt ou si la convention l'y oblige... et le plus souvent, pour les ingénieurs informaticiens, cette convention est celle de la Syntec... qui ne les y oblige en rien!
    Comme évoqué précédemment, les caisses de retraite peuvent participer pour 50 à 100 KF à des taux intéressant.

    « Surtout, ne regardez pas que le taux. Examinez le reste qui fait "la différence". »

Quels sont les points très particuliers à examiner ?
    Le taux n'est pas tout (comme indiqué plus haut)
    Un des points "obscurs" est le "coût de garantie" (ou caution). Si vous n'avez pas de mutuelle pour se porter garant pour vous (cf. début du témoignage), vous devez vérifier dans quelle mesure elle vous sera restituée (en général, le remboursement est faible!)
    Un autre est l'ADI (Assurance Décès Invalidité). Dans votre troisième article, vous n'évoquez que la DIT (Décès Invalidité Temporaire)... mais elle n'est qu'une des 2 ADI possibles. Celles obligatoire, prévue par la Loi, est l'ADI définitive (Invalidité définitive). L'assurance qui prend également en charge l'invalidité temporaire, elle, coûte plus chère mais n'est pas à négliger. Lorsque l'on vous parle de ce type de garantie, pensez à demander de quoi il s'agit exactement...
De plus, l'ADI, pour obligatoire qu'elle soit, possède un coût qui reste fonction de son %. Une personne seule prendra une ADI à 100% : s'il décède, aucun de ses proches n'aura à supporter les mensualité restante. Mais si un couple prend une ADI, la garantie est répartie sur les deux personnes, proportionnellement à leur salaire (mettons 20KF et 10KF, ce qui ferait 2/3, 1/3). Si l'un décède (celui ou celle à 20 KF), l'autre aura 1/3 des mensualités à payer. Toutefois, on vous proposera des ADI à 200% (qui couvre les deux personnes complètement). A vous de voir si cela rentre dans votre budget.... car le prix de cette assurance n'est alors plus le même.
    Tant que l'on est dans le domaine du couple, pensez à la dotation entre époux (si ce n'est pas déjà fait de par votre contrat de mariage). Il ne faut pas oublier que le conjoint n'est pas un héritier direct. Ainsi, si l'un décède, l'autre conserve l'usage du bien, par donation. Attention aux frais que cela engendre (cf. début du témoignage).
    Enfin, examinez attentivement la façon dont on vous présente l'assurance chômage. Comme précisé dans votre article, entre le délai d'attente et celui de carence (car les allocations chômages sont à 100% du dernier salaire au début), le nombre de fois où vous pouvez l'utiliser (en vérifiant aussi l'écart minimal entre ces utilisations)... elle ne couvre pas grand chose. Dans le domaine informatique, pour un emprunt fait en étant "en début de carrière", il ne vaut vraiment pas la peine.
    Essayez plutôt de négocier dès le début la possibilité de suspendre votre prêt si le besoin s'en fait sentir. Une sorte "d'assurance chômage" personnalisée.

Et avec tout ça, vous obtenez quoi ?

    Le coût total de votre crédit. Et c'est différent du TEG. Un TEG ne concerne qu'un crédit. Et souvent votre crédit final est constitué de 4 ou 5 crédits différents, chacun avec leur propre TEG... qui sont sans assurances, en plus!
    Si vous gardez tout ces éléments bien en vu et déterminer votre taux final et global, vous connaissez exactement tout ce que recouvre votre emprunt. Vous pouvez alors négocier plus finement.


               
 
Avertissement !
 
Décollage !  |  Présentation du site web "AILES"  | 
Infos générales  |  articles "Informatique"