"Option
d'achat"
Une stock-option est... ce qu'elle
dit : la possibilité, pour
vous, d'acheter ou de ne pas acheter des actions
à un prix d'exercice fixé dès le début.
Le but de la manuvre ? Revendre ces actions à un cours
bien supérieur à celui initialement fixé par
votre stock-option.
Le scénario le plus connu (et qui
fait "rêver" tout le monde) est celui
de la start-up qui distribue à ses employés des
options d'achats pour quelques francs l'unité.
Une fois la-dite start-up entrée en bourse, il
suffit de "lever" son option, donc
d'acheter des actions au prix initialement fixé
("quelques francs"), avant de revendre
ces dernières quand bon vous semblera, y compris
immédiatement, mais cette fois au prix réel du
marché (soit, en principe, beaucoup plus cher).
La plus-value est alors :
"beaucoup plus cher -
quelques francs" = "vous
êtes riches !"...
N'oublions pas le scénario moins
"médiatisé" : celui d'une grande
société qui décide de plan de souscription
d'options, afin de vous faire profiter de la
bonne marche de la société (en espérant que le
cours aille dans le bon sens!)
Pourquoi "Option" ?
Ben oui, pourquoi ne pas vous
vendre directement des actions et espérer que
celles-ci montent. Cela s'appelle du pur et
simple "spiel"
(de l'allemand "spielen",
"jouer"), bref de la spéculation
élémentaire.
La différence est d'importance,
puisqu'elle concerne votre porte-feuille. Ces options-là (dans le cadre
très particulier des "stock-options")
sont gratuites :
on vous les donne! Si c'est pas gentil, ça ?
Arrivé à la date d'exercice (qui
vous est imposée et qui est en générale de 5
ans), vous avez "l'option" d'exercer ou
non votre droit d'achat (de lever ou non
l'option). Si le cours ne
vous est pas favorable... vous n'aurez rien
gagné, ni perdu!
Si vous vous étiez contenté
d'acheter des actions (même à un prix
"préférentiel" comme c'est le cas
lors d'introduction en bourse)... cela vous
aurait coûté de l'argent dès le départ...
sans savoir si vous alliez rentrer dans vos fonds
plus tard.
Il s'agit donc de vous permettre de
percevoir les plus-values sans risquer les
moins-values !
Un produit financier ?
Pour votre information, une option fait parti des
"produits dérivés" et a pour
"sous-jacent" l'action sur laquelle
elle porte. Ses deux caractéristiques
sont :
- sa maturité :
l'échéance à partir de laquelle vous pourrez
acheter (call) ou vendre (put) votre action,
- son strike : prix
d'exercice, fixé dès le départ.
Il existe 2 types d'option : l'option d'achat (call) et
l'option de vente (put). Cette dernière
suit un principe similaire au call : à maturité
fixée, vous aurez le droit de vendre une action
à un prix fixé. Il s'agit d'un pari à la
baisse : si le cours de l'action baisse, vous
pouvez vendre vos actions à un prix qui sera
bien plus élevé que celui constaté sur le
marché une fois la maturité arrivée.
Evidemment, vous aurez acheté ces mêmes actions
(à un prix faible) juste avant d'exercer (lever)
votre option. Vous aurez donc acheté peu cher et
vendu cher... le rêve de tout bon boursicoteur
:)
Ainsi, lorsque l'on parle de
"stock-option" (dont la traduction
littérale serait "option sur action"),
il s'agit d'un abus de langage puisque tout le
monde comprend qu'il s'agit d'une option d'achat
et non de vente.
Sa maturité est en
général de T0 + 5 ans. (T0 étant la
date de son émission).
Son strike est soit :
- très faible (surtout pour les sociétés ou
start-ups qui ne sont pas encore en bourse),
- égal au cours de l'action au moment de
l'émission de la stock-option.
Dans les deux cas, on souhaite que ce call soit
"dans la monnaie à maturité", ce qui
veut dire que "Spot -
Strike > 0 "...
bon, ok, je traduis : lorsque, après 5 ans
d'attente (maturité), vous aurez enfin le droit
d'acheter des actions au prix fixé initialement
("Strike"), vous espérez évidemment
que le cours de l'action ("Spot",
variant en temps réel) soit bien supérieur à
celui auquel vous l'achèterez
("Strike"); afin de pouvoir revendre
cette même action au cours du jour
("Spot"), et ce le jour-même ou...
plus tard (en espérant que le Spot augmente
encore, mais là... vous serez en train de
"spieler"). |
Une
histoire de "monnaie"
Lorsque les
conditions sont favorables à l'exercice de votre
option, on dit que celle-ci est "dans la
monnaie". Elle peut l'être alors que
vous n'avez pas encore le droit de la lever
(avant maturité). Ainsi, les salariés de Yahoo
US ont vu leurs actions atteindre le cours
historique de 440$ début 1999 avant,
impuissants, de le voir retomber 2 mois plus tard
à 138$... Certes, leurs stock-options sont
toujours "dans la monnaie"... mais la
plus-value n'est pas la même. Ils ont
"virtuellement perdu" quelques millions
de $ qu'ils n'avaient de toutes façons pas
encore le droit de toucher!
Une option
qui serait "à la monnaie" verrait le
Spot de son sous-jacent égal à son Strike.
En clair, si vous leviez vos stocks-options, la
plus-value serait nulle. Cela est très rare pour
les start-ups qui, non encore introduites en
bourse, vont fixer un Strike très très faible.
Les gains potentiels sont très attractifs, car
il y a vraiment de bonnes chances pour que le
strike reste très inférieur au spot. Problème
? Encore faut-il rentrer en bourse... Si cela ne
s'avère pas possible, les stock-options que vous
possédez et qui vous ont attiré chez cette
dynamique entreprise ne sont que des chiffons de
papier...
Enfin, une
option "hors la monnaie" vous
dissuaderait de jamais l'exercer (la lever)
: vous achèteriez cher des actions qui, en
réalité, ne valent plus grand chose. C'est un
scénario possible pour une société qui a
créé des stocks-options alors qu'elle était
déjà en bourse. Le Spot (cours de son action)
n'a manifestement pas évolué dans le bon
sens...
Une option étant un produit
financier, elle possède un prix qui lui est
propre : vous pouvez acheter en bourse des
options de la même façon que des actions. Et si
vous trouvez cela encore trop simple, sachez
qu'il existe même des options sur option!
Là encore, répétons le : l'attrait principal
des options particulières que sont les
"stock-options" réside dans leur
acquisition. On vous les donne, que j'vous dis!
Vous ne les achetez pas au contraire des options
classiques cotées en bourse.
Une option "exotique"
En fait, les versions les plus
courantes des stock-options sont des "options européenne",
à maturité fixée. Vous devez attendre 5
ans avant de les exercer (ou de les lever).
Moins connues sont les "options américaines",
exerçables à tout moment. Elles ont
toujours une maturité fixée, mais rien ne vous
empêche de les lever avant. Il existe des stocks
options qui suivent ce principe : celles, par
exemple, réservées à un PDG et qui sont
levables dès que le cours de l'action (spot)
atteint un certain niveau. Cela l'incite à
"redresser" l'entreprise, pour le plus
grand plaisir des actionnaires. Dès sa mission
accomplie, rien ne l'empêche de prendre sa
récompense. Si le spot n'atteint pas le cours
souhaité... il ne pourra jamais les lever, même
si ses stock-options sont "dans la
monnaie"...
Dans les deux cas, les
stock-options ne sont pas des options classiques.
Elles ne sont pas des "vanillas" (terme
issu du parfum de glace le plus commun au États-Unis et désignant, en bourse, les options
classiques).
Qu'ont-elles de si particuliers ? Des tas de clauses fixées
par le Comité d'Entreprise ou l'Assemblée
Générale Extraordinaire lors de la création de
ces-dites "stock-options". Ces clauses font de votre option une
"option exotique".
Un exemple de clause ? Celle
concernant la valeur du spot cité juste
ci-dessus en est une. Plus simplement, on peut
vous imposer une durée d'exercice limitée : une
fois les 5 ans passés, vous pouvez exercer votre
option... ou attendre, mais pas plus de deux ans
(par exemple). Au delà, votre option n'aura plus
aucune validité.
Le POA (Plan d'Options sur Action)
Vous allez vous trouvez confronté
de plus en plus à cette "solution
salariale" proposée par votre entreprise
sous la forme d'un "Plan
d'Options sur Action".
Si le reste du dossier vous en détaille tous les
rouages, vous pouvez, après avoir lu cet
article, mieux désigner ce produit financier
particulier : le "call
exotique ayant vocation à être dans la monnaie".
...Mouais, pas tip-top comme définition, mais
ça permet de crâner un peu.
Et si cela vous semble encore obscur, l'article
sur la fiscalité
rappelle plus simplement le principe des
stock-options et des BSPCE. |