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Des tests de recrutement complets
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Cet ingénieur informaticien issu d'une
grande école a posé sa candidature chez un
grand employeur institutionnel en juillet 1998
avant d'être recontacté en novembre 1998 pour
finalement signer en... mars 1999!
Patience et sang froid ont donc été de rigueur
pour venir à bout d'un processus de
recrutement... particulièrement éprouvant!
Mes questions sont en italique rouge ainsi que [mes commentaires]
Les renseignements essentiels
de ces deux entretiens sont soulignés |
Un processus de recrutement "éprouvant" ?
Pourquoi ?
L'orque l'on est habitué aux entretiens
classiques de recrutement en SSII, on sait qu'il s'agit,
surtout en ce moment (1999) d'une simple formalité :
pour peu que l'on ait des compétences à jour et un
salaire "raisonnable" (<300KF), la SSII sait
qu'elle a du travail pour vous. Donc l'entretien est des
plus faciles, mené par un commercial qui, le plus
souvent, n'est pas un professionnel du recrutement.
Dans mon cas, les responsables des Ressources Humaines
étaient cette fois des gens compétents et redoutables
: ils savent mener un entretien et vous faire dire ce
qu'ils ont envie d'entendre. Les tests psychologiques
étaient eux aussi redoutables : le bilan qui m'a ensuite
été remis était tout à fait conforme à ce que je
pense être ma personnalité.
Il en ressort une impression d'avoir été mis à nu
pas très agréable.
Les entretiens sont-ils également
"éprouvants" ?
Non, ils sont en général plus
"faciles" que les tests, car on peut nuancer et
défendre ses points de vue.
Seul le premier entretien a été "saignant" :
J'ai rencontré un consultant d'un cabinet de recrutement
qui a procédé à une véritable mise à mort : son mode de
fonctionnement ? nier toutes mes affirmations, dénigrer
systématiquement mon expérience, bref, me pousser à
bout. Quoique je dise, il trouvait un argument pour me
contredire.
J'ai réussi à garder mon sang-froid, et je crois que
c'est exclusivement ce que voulait tester cette personne.
Quelques exemples de phrases échangées au cours de cet entretien
"blitz-krieg":
Lui : « Votre mobilité géographique ? »
Moi : « Je viens de descendre sur VilleV.
J'aimerais y rester quelques années. »
Lui : « Mais vous rêvez! Tous les postes sur
VilleV sont pourvus depuis longtemps... si vous intégrez
GrandeSociétéS, ce sera à Paris... »
(J'ai appris depuis qu'il reste, encore aujourd'hui,
des postes à pourvoir sur VilleV...).
Autre exemple :
Lui : « Vos prétentions salariales ? »
Moi : « nnn KF me semble être une base de
discussion correcte... »
Lui : « Il faut avoir conscience que
GrandeSociétéS travaille dans un secteur très
concurrentiel et que la compagnie ne peut se permettre de
payer ses employés avec des salaires aussi élevés...
Il faudra certainement revoir vos prétentions nettement
à la baisse... »
(J'ai finalement été embauché bien au dessus de
nnn KF...)
Concernant les
tests, quelles sont donc ces questions
"redoutables" ?
En fait, les questions posées dans le test
psychologique n'avaient pas grand chose de bien méchant.
Cela demandait votre réaction devant telle ou telle
situation avec des recoupements entre questions. Voici
quelques exemples de questions :
- Pensez-vous que les fonctionnaires travaillent de leur
mieux ?
- Aimez-vous bricoler ?
- Préférez vous planifier ou exécuter ?
- Pensez-vous qu'un cadre
doit porter une cravate ?
De prime abord, ça semble même sans grand
intérêt, mais je l'ai rempli avec sérieux et
honnêteté. Ce que j'ai alors trouvé
"redoutable", c'est l'efficacité de ce test en
apparence anodin.
Le profil psychologique qui m'a finalement été
présenté est très fidèle à l'idée que j'ai de ma
personnalité autour des thèmes suivants:
- capacités d'encadrement de personnes,
- facilités de communication / timidité,
- réaction face à des conflits ou des situations non
nominales,
- traits de caractères personnels,
- façon de travailler.
[On retrouve bien des facteurs
de personnalité exposés dans la page sur les tests
de personnalité.]
Qu'ont-ils voulu
vous faire dire, qu'ont-ils voulu entendre ?
Lors du deuxième entretien, la responsable
RH qui m'a eu en mains pendant plus de deux heures (et
oui!) a totalement orienté son entretien autour des
résultats de ce test psychologique.
Elle avait retenu deux grands thèmes, l'un
qui lui paraissait positif et l'autre qui lui paraissait
plus négatif. Et toutes ses questions sur ma vie
professionnelle ou privée tournaient toujours plus ou
moins autour de ces deux points. Les unes tendaient à
confirmer le point positif, les autres me donnaient
l'occasion de démentir le point négatif. Sans
agressivité ni a priori, elle a ainsi pu pondérer
les résultats du test psychologique.
[C'est certainement à
l'existence de cet entretien que l'on peut savoir que le
test "psychologique" est un test valide et
sérieux. Un test seul, sans entretien de
"contrôle" derrière, n'a pas grand sens.]
Je crois que dans ce cas, le "bon" entretien
consiste à rassurer autour des points négatifs, et à
confirmer les points positifs. A mon avis, ce n'est
qu'a la fin que l'on peux dire si l'entretien s'est bien
passé ou non, bien que ce soit difficile : dans mon cas,
j'avais vraiment l'impression d'avoir certes confirmé
mes qualités, mais aussi mes défauts!...
Avez vous été
confronté à des questions extra-professionnelles ?
Rien de spécial, en tout cas aucune
question qui ne dépasse ce qui était écrit sur mon
CV... Le
seul point qui les intéressait, dans mon cas, était ma
situation familiale avec une seule idée derrière la
tête : la mobilité géographique. On m'a ainsi demandé
si j'étais originaire de la région, si j'avais des
attaches dans le coin,...
Bref, je ne pense pas qu'ils auraient embauché une
personne intransigeante quant à la région où il
travaille. Par contre, mon message a été très
clair quant à mon attachement à rester à VilleV dans
les années qui viennent , et il a été visiblement
très bien perçu...
Finalement, quel
type de personne recherchaient-ils ?
Je crois que cette boite a horreur des gens
trop rigides ayant des idées établies sur tout. Ils
veulent des gens souples, prêt à saisir les
opportunités qui se présentent. Ils veulent des
gens qui rentrent chez GrandeSociétéS pour rentrer chez
GrandeSociétéS, et pas pour un premier poste qui leur
plaît... Le long terme et la faculté de changer de
métier à l'intérieur de l'entreprise est à leurs yeux
primordiale.
Ils savent très bien qu'ils offrent des
situations assez privilégiées et ils en profitent pour
prendre leur temps pour choisir les gens qu'ils
recrutent. C'est d'autant plus vrai chez GrandeSociétéS
qu'ils ne recrutaient que très peu jusqu'alors...
En conclusion,
que pensez-vous de votre nouvel univers professionnel ?
Je pense que cette tendance d'un
marché de l'emploi des ingénieurs à deux vitesses
continue de s'accélérer :
- d'une part des
"donneurs d'ordre" qui ont beaucoup d'inertie,
peu de turn-over, et investissent au compte goutte, et
- d'autre part
un marche hyper actif de boites de sous-traitants en tout
genre (ce phénomène ne se limite plus, loin de là, à
l'informatique) a très fort turn-over (dans ma boite
actuelle, celui-ci atteint les 35% !)...
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