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Recadrons le cadre
(ou : « c'est quoi, un cadre ? »)


Ce n'est pas un article, mais bien un "témoignage sous forme d'entretien fictif", qui illustre toute une série d'articles (dont vous voyez la liste ci-contre à gauche : 10 articles, un témoignage et une blague!).

En effet, la notion de "cadre" a été abordé un peu partout dans ce site.
Ce "témoignage" résume ces différentes contributions et apporte quelques éléments nouveaux, pour vous aider à mieux cerner cette notion... peu délimitée (le comble, pour un "cadre"!).

Évidemment, le contexte de cette étude reste centrée autours du cadre informaticien que vous êtes, même si la plupart des renseignements apportés par ce témoignage peuvent s'appliquer à tout type de cadre.
Cf.
également : 
Informaticien et Cadre ? -
Qu'est-ce n'est plus un cadre ? et 
Informaticien et Cadre ? - Qu'est encore un cadre ? 
du dossier Management.


Mes "questions" sont en
italique rouge.
Les renseignements essentiels de ce (long!) entretien sont soulignés.


Commençons par le commencement : un cadre, ça encadre, non ?
     Heu... ben non, pas nécessairement. Et en fait, si.
     Ce que je veux dire, c'est que l'image du cadre dirigeant son équipe, évaluant en entretien individuel ses collaborateurs, gérant son budget... ce n'est pas exactement ce qu'un ingénieur informaticien constatera sur le terrain en début de carrière.
    Et pourtant, il est cadre.
    Alors ? Alors il doit déjà s'encadrer lui-même. Dans ce type d'activité (ingénieur informaticien en général), les prises d'initiatives sont relativement importantes. Certes, le jeune ingénieur n'a pas un grand pouvoir décisionnel, mais c'est déjà à lui d'intégrer bon nombre d'éléments qui font partie intégrante de l'activité d'un cadre "de plus haut niveau".
    En particulier, même s'il s'encadre tout seul, il ne travaille pas tout seul, mais au sein d'une équipe. L'aspect communication est donc important, surtout lorsqu'il s'agit de défendre ses idées et ses choix de conception.
    De même, il ne peut ignorer les aspects "délais" et "coûts" d'un projet, même s'il est moins concerné en
régie. En effet, au moment des coups de bourre, lors de livraisons intermédiaires (dans le cadre, par exemple, d'un cycle itératif), il s'agit de mettre des priorités aux différents livrables et voir ce que l'on peut éventuellement reporter au prochain cycle.
    C'est d'ailleurs dans ces moments (les livraisons) qu'un jeune cadre découvre l'aspect "politique" de sa fonction, surtout quand il est un ingénieur informaticien livrant un composant logiciel qui va servir pour plusieurs autres équipes. Il s'agit alors, dans ses priorités, d'avoir bien intégré qui était "plus important" que qui, ce qui aide dans l'élaboration de la liste des fonctionnalités les plus attendues.
    Communication, coûts, délais, priorités, diplomatie, esprit d'équipe, prise d'initiative... Même si l'on n'encadre personne, il faut déjà faire preuve dès le début de bien des qualités d'un cadre.

Moui... mais comment je sais avec certitude que je suis cadre ?
     L'élément le plus sûr reste la mention "cadre" portée sur votre contrat de travail et vos bulletins de salaire. Vous pouvez en voir un exemple sur ce bulletin. Pour l'obtenir, vous devez négocier. Or, si vous êtes ingénieur, diplôme reconnu par l'état, vous pouvez vous appuyer sur un document indiscutable, votre convention collective. C'est elle qui défini les responsabilités et tâches de chaque catégorie de personnel, dont celle des cadres. Si vous rentrez dans cette dernière catégorie, vous devez exiger la mention de cadre sur votre bulletin de salaire.
Toutefois... pour un ingénieur informaticien (rare par les temps qui courent, mars 2001), c'est automatique et implicite. Vérifiez quand même votre contrat de travail avant de le signer.

Hopopop, minute! Je viens de relire la CCN Syntec, et elle parle toujours des "IC" : Ingénieurs ou cadre. Alors, un ingénieur, c'est un cadre ?
     Oui! Tout ingénieur est cadre, d'après cette convention. Mais tout cadre n'est pas forcément ingénieur. D'où la distinction "ingénieur ou cadre" (sous-entendu "ou cadre non-ingénieur").
    Pour s'en assurer, il faut se reporter à la description des positions (et responsabilités) des IC. Il s'agit de l'annexe II de cette convention, intitulée Classification des ingénieurs et Cadres. Les responsabilités décrites sont valables indifféremment pour un ingénieur ou un cadre. Elles ne concernent pas les aspects purement "techniques" du métier, mais concernent plus les capacité de direction d'une équipe au sein d'un projet, et la prise de décision. Ces compétences concernent donc un cadre doté de connaissances "techniques" (comme un ingénieur informaticien) ou un cadre plus "classique" (comme un directeur de service ou un commercial).

Ah.... mais je croyais qu'un ingénieur était un "assimilé-cadre"... c'est quoi cette affaire  "d'assimilé" ?
     Je pense que ce "concept" est issu de la remarque précédente, où l'on peut être tenté, lorsque l'on voit "Ingénieur ou Cadre", de se dire qu'un ingénieur est assimilé à un cadre.
C'est oublier qu'un ingénieur est un cadre (puisqu'il doit assumer exactement les mêmes responsabilités que tout cadre non-ingénieur, comme la réponse précédente le souligne).
Donc, en clair, et au risque de se répéter : Tout ingénieur est cadre, il n'y a pas "d'assimilé cadre" concernant les ingénieurs.
    En revanche, la notion "d'assimilée" est mentionnée dans le Régime des cadre présentée en fin de ce témoignage. On peut en déduire qu'un "assimilé cadre" est un non-cadre cotisant à une caisse de retraite des cadres.

Et pourquoi mon collègue, qui n'est pas cadre de par sa position et son coefficient, cotise à une caisse de retraite cadre ?  
    Répétons-le, cotiser à une caisse de retraite cadre est une condition nécessaire, mais pas suffisante, pour accéder au statut de cadre. C'est que ce signale ce Témoignage. Cela permet certes de bénéficier en principe d'une retraite plus avantageuse, mais cela reste découplé des responsabilités exercées, responsabilités qui peuvent ne pas être celles attendues d'un cadre, comme définies par une Convention Collective Nationale (CCN).
Une telle personne (non cadre, mais cotisant à une caisse de retraite cadre) serait dite, comme signalé ci-dessus, "assimilée cadre".

En regardant ces coefficients et positions, je me demande si une société peut créer des positions intermédiaires (comme, par exemple, créer un 2.2 140 entre le 2.2 130 et le 2.2 150) ?...
    Heu... oui et non.
    D'abord, non, un employeur ne peut créer des positions et des coefficients autres que celles et ceux définis dans sa CCN.
    Toutefois, rien ne l'empêche d'établir une "grille de salaires minimums" dont avec plusieurs intitulé de responsabilité par position.
Par exemple, il peut établir la liste suivante :
Position 2.1   Coeff 110
Début :11990 Frs brut - Ingénieur de développement(>=26 ans)
Début :12535 Frs brut - Ingénieur concepteur (correspond "en pratique" à un coefficient de 115, même s'il reste officiellement à 110).
On notera que le plafond de ces salaires n'est pas mentionné : un ingénieur 1.2 (coeff 95), peut faire évoluer son salaire au dessus des 11990 sans passer obligatoirement 2.1. Cela arrive s'il n'a pas 26 ans et moins de 2 ans d'expériences professionnelles... mais qu'il a déjà un bon sens de négociation de son salaire ;)
    Attention, un telle "grille de salaires minimums" devra être publiée dans la société.
    Encore une fois, il ne s'agit pas réellement d'une vraie grille de salaire : dans la mesure où cette "grille" (présentée ci dessus) se base sur la valeur du point Syntec (109F... depuis 1997!!!), l'échelle de salaire qui en résulte est forcément bien en deçà du marché du travail et donc bien en dessous de la véritable grille de salaire effectivement pratiquée dans l'entreprise.
Comme rappelé ici, une telle classification n'a donc pas valeur de "grille de salaire", mais elle répond à la question « peut-on créer une position et un coefficient intermédiaire ? ». La réponse est donc un oui-nuancé, en créant des responsabilités dont les rémunérations démarrent un peu au dessus du minimum imposé par la CCN.

Tout ça, c'est bien joli, mais au fait... pourquoi "passer cadre" ? Y-a-t-il vraiment des avantages ?
    Et.... c'est vrai que l'on peut se poser la question!
    Cadre, c'est aussi plus de retenues sur son salaire, des horaires de travail plus "libres" mais aussi plus important, et la quasi-impossibilité de se faire reconnaître ses Heures Supplémentaires.
    Certes.
    C'est d'ailleurs pour cela que bien des techniciens expérimentés (plus de 20 ans de métier) à qui l'on propose d'évoluer en ingénieur (et donc cadre) hésitent beaucoup.
    La question est déjà plus facilement résolue lorsque l'on se replace dans le contexte d'un jeune ingénieur informaticien fraîchement diplômé.
    D'abord, d'après sa convention collective (dans la grande majorité des cas, la Syntec), il est cadre.
    Ensuite parce que si, d'aventure, son employeur "oubliait" sur son contrat de travail et/ou ses bulletins de salaire d'apposer cette mention... cet ingénieur aurait tout intérêt à négocier fermement la réparation de cet oubli : le fait d'être reconnu cadre dès son début de carrière lui permettra d'accéder par la suite avec moins de difficulté à des responsabilités plus élevé, un encadrement plus important, la faculté de devoir évaluer ses subordonnées, etc.
    Concernant les avantages du passage au statut de cadre, ce délégué syndical vigilant ajoute :
«   A salaire brut égal et ancienneté égale, le statut cadre permet de bénéficier d'un préavis de licenciement et d'indemnités de licenciement plus élevées. Ce sont des avantages hypothétiques.
    Il y aussi la retraite. Les cadres bénéficient du troisième niveau de retraite complémentaire, avec des cotisations plus élevées (diminuant le salaire net plus que pour les non-cadres) mais avec aussi des cotisations employeurs beaucoup plus élevées. 
    Si l'on néglige l'avantage de ces cotisations employeurs (arbitrage entre le présent et le futur) le statut non-cadre est plus favorable.
    Si au contraire on considère les cotisations retraite comme une épargne, les versements de l'employeur s'ajoutant aux siens, mieux vaut être cadre
    Ce débat n'est valable que pour les non-cadres aux alentours du plafond SS (car les cotisations du régime des cadres ne portent que sur la partie supérieure au plafond).
    En effet pour éviter que les employeurs et/ou les salariés restent dans un statut non cadre évitant de cotiser au régime de retraite des cadres AGIRC,
les partenaires sociaux ont prévu qu'un non-cadre dont le salaire mensuel moyen dépasse de 10% le plafond sécu doit cotiser au régime des cadres comme "assimilé"... »
    
    Un grand merci à ce délégué syndical "DS" (déjà cité plus haut), ingénieur informaticien en SSII de son état, qui apporté cet utile complément d'information. 
    Retrouvez ses interventions dans ce site, notamment concernant la date de fin d'un préavis et le temps de trajet.

J'ai reçu un contrat de travail indiquant mon statut : Cadre Article 4... de quoi s'agit-il ???
    J'ai d'abord cru qu'il s'agissait de l'article 4 du chapitre 2 de l'extension "35 heures"
Syntec. Cet article répond au doux nom de
Réalisation de mission avec autonomie complète.
    Mais il apparaît qu'il s'agit en fait d'une référence faite aux articles 4 et 4 bis du régime des cadres :

Institué par la convention collective nationale de retraite et de prévoyance des cadres en du 14 mars 1947, le régime des cadres est obligatoire pour toutes les tranches professionnelles entrant dans son champ d'application. L'obligation porte sur la retraite proprement dite ainsi que sur l'assurance décès complémentaire. Des avantages supplémentaires peuvent être assurés à titre facultatif, pour la retraite, l'invalidité, la maladie, le décès et l'assurance dépendance. Le régime fonctionne selon le système de la répartition
Bénéficiaires : 
La convention est applicable à trois catégories de bénéficiaires. 

1. Ingénierie cadre (article 4 de la convention) 
Cette catégorie inclus, outre les ingénieurs et cadres, les professions suivantes : personnes exerçant des fonctions de direction (directeurs généraux, gérant minoritaire de SARL), salariés VRP multicartes, visiteurs médicaux, conseillère du travail et surintendante d’usine diplômée, assistante sociale exerçant des fonctions de chef de service social. 

2. Assimilés (article 4 bis) 
Ce sont les employés, techniciens, agents de maîtrise dans le coefficient hiérarchique est égale ou supérieure à 300 : on se réfère soit aux arrêtés de 1945, soit aux accords régionaux ou nationaux de la profession. 

3. Autre collaborateur (article 36 de l'annexe 1) 
La convention peut être étendu aux collaborateurs dont les fonctions sont classées dans les anciens arrêtés de salaire à un coefficient au moins égale à 200 et non supérieure à 300 ou il hiérarchiquement équivalents aux termes d'accords de convention collective conclue en application de la législation soit les conventions collectives de travail. 


               
 
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