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Période d'essai |
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Période d'Essai
& rupture de CDI après débauchage
[forums]
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Voici un exemple de rupture abusive de période d'essai qui
pourrait bien être justifiée... parce que la période
d'essai n'a pas lieu d'être.
Cet échange a été relevé sur un des
[forums]
dédiés au monde du travail, et il est très clair.
Les passages en bleu sont les
réponses d'intervenants.
Rappels, mes commentaires en
italique rouge sont ceux d'un informaticien, pas
d'un spécialiste du Code du travail, cf. Avertissement. |
Mon employeur précédent était une SSII et j'ai travaillé pendant 1 an
et demi en prestation pour une société cliente. Au bout de cette période, les responsables de cette société cliente
m'ont fait plusieurs offres pour que j'intègre leur effectif (Augmentation de salaire, projet
intéressant etc. ... ). Et j'insiste bien sur ce point, c'est eux qui m'ont démarché.
J'ai accepté une de leurs offres, j'ai démissionné de la SSII et j'ai
intégré en juin dernier l'effectif de cette société.
Le contrat que j'ai signé imposait deux périodes d'essai que je n'ai
pu réussir à négocier.
Ce nouvel employeur vient de mettre fin à la deuxième période d'essai
de mon CDI sous un motif économique.
Les périodes d'essai sont-elles valides dans le cas présent ?
Y-a-t-il une justification à fournir pour une rupture de période
d'essai?
Puis-je espérer obtenir des indemnités pour fin abusive de contrat ?
Un avocat répond sur la validité des
périodes d'essai :
Le but de la période d'essai
est d'apprécier les compétences techniques du salarié. La durée de la période d'essai doit être proportionnée à ce but.
[exact, cf. définition]
En l'espèce il y a un abus manifeste puisque l'employeur connaissait
parfaitement les compétences et capacité du salarié. La période d'essai ne se justifiait pas
du tout.
En tout état de cause la convention SYNTEC
prévoit que le période d'essai peut être renouvelée d'un
commun d'accord. Si le salarié n'a pas donné son
accord le renouvellement est nul. Donc le contrat a été rompu en dehors de la période d'essai, sans respecter
aucune formalité et le salarié pourra donc obtenir pour licenciement sans
cause réelle et sérieuse une indemnité égale au salaire des six derniers
mois.
D'autres intervenant insistent plus sur le
caractère abusif du renouvellement :
Selon la jurisprudence, le renouvellement d'une période
d'essai est possible sous réserve - entre autres - qu'il ne présente pas un caractère anormal ou
abusif. Il me semble que dans un tel cas (après un an et demi d'activité dans la société), ce
renouvellement est abusif.
A mon avis, il est plus facile de démontrer que c'est le renouvellement de la
période d'essai qui est abusif et qu'il a permis à l'employeur une rupture du
contrat de travail plus commode.
Tous semblent être d'accord sur le fait
qu'une justification n'est pas obligatoire. Le fait que le demandeur
en ait reçue une "oralement" et non par écrit ne change
rien.
Le demandeur répond :
Bonjour, Tout d'abord merci de vos réponses.
J'ai consulté un avocat qui m'a conseillé d'écrire une lettre
récapitulative à mon employeur. Mais il ne m'a pas donné bon espoir
sur une suite à donné à cette affaire.
Le problème est que je me suis senti obligé de signer mon renouvellement
Voici le texte du contrat spécifiant la période d'essai.
"L'engagement du salarié ne deviendra définitif et ne se poursuivra pour une durée
indéterminée qu'à l'issue d'une période d'essai de trois mois, renouvelable une fois d'un commun accord"
J'ai effectivement signé un document de renouvellement de période
d'essai. Mais je ne l'ai fait qu'après avoir signifié oralement à mes
responsables hiérarchiques que je ne voulais pas de renouvellement. Ceux-ci ont essayé de faire pression sur les ressources humaines qui
ont refusé [que je ne signe pas ce renouvellement]. Je n'avais alors pas d'autre choix que de signer.
L'avocat
fait une remarque plus qu'intéressante concernant le renouvellement
de période d'essai :
Vous dites que vous avez _signé_ votre renouvellement.
Mais avez-vous écrit "bon pour accord" ? Si vous avez seulement signé la lettre de renouvellement que votre employeur
vous a envoyé, cela ne vaut que preuve de ce que vous avez été informé de
cette décision de votre employeur. Cela ne prouve pas que vous avez donné
votre accord. (la jurisprudence existe en la matière). Pour le reste, voyez avec l'avocat avec qui vous êtes en relation.
Concernant le débauchage, un dernier
intervenant fait remarquer :
Si vous avez été" débauché" , et que vous pouvez prouver que la fin de cette période d'essai n'est pas inhérente à
votre personne mais pour un motif "économique" vous pouvez plaider l'abus de
rupture de cette période d'essai, l'employeur vous ayant embauché avec
légéreté (voir avec l'idée dès le départ de rompre le contrat , gain 6% par
rapport à un cdd, et pas de motif) dans alors qu'il connaissait des difficultés.
Vous pouvez demander des dommages et intérêts en fonction du
préjudice que vous avez subi.
Encore faut-il, je suppose, prouver que l'on
a été débauché, et cela semble difficile. Le demandeur précise
bien :
[Concernant le débauchage], je n'ai que le document qui me dégage de la clause de
non-concurrence de la SSII. Et il y eu moins d'une semaine entre la
remise de ma lettre de démission à la SSII et mon premier jour dans
l'effectif de la nouvelle société. Il n'y pas eu de préavis. La
rapidité de cette opération a été rendu possible grâce à un
arrangement commercial entre les deux parties. En effet, la SSII a pu
placer deux consultants et dispenser une formation en contre-partie.
Ce qui précède ne semble pas constituer une
preuve suffisante du démarchage.
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