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à AILES ! |
Votre
commercial |
Paies commerciales : illustration! |
Questions
pour SSII |
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La paie du commercial
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Voilà une question intéressante à
poser en entretien d'embauche : « Mais au
fait... sur quelle base êtes-vous payé ? »!
Trois modes de rétribution des commerciaux vous
sont ici présentés. Toutefois, il serait imprudent de poser tout de go une question sur
un tel sujet "tabou"... Aussi prenez le temps de lire
les deux
derniers paragraphes, afin de bien re-situer le
contexte.
Vous découvrirez alors pourquoi ce
"détail" qui, à priori, ne vous
concerne pas, peut avoir une grande importance...
[Retrouvez cet article
résumé dans le slide
n° 21 de la présentation
"Prestataire en SSII"]
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Pourcentage sur la marge
Il s'agit du mode de rétribution le plus
courant... car le plus avantageux pour la société!
Dans ce cas, le
salaire fixe du commercial est... petit... très petit
: 18,29 K€ (120 KF), voir 12,2 K€ (80
KF) brut par an, soit deux à trois fois
moins que votre salaire. (qui tourne, pour un débutant en 2002, autours
de 27,44 K€ (180 KF))
Donc le commercial n'a pas le choix : s'il
veut "bien gagner sa vie", il doit faire de la
marge, ce qui signifie que son intérêt et celui de ses
employeurs se rejoignent.
Dans le cadre de la régie, cela suppose
qu'il vous facture le plus
cher possible et vous paie (ou vous augmente) le moins
possible.
Retrouvez ce mode de paiement détaillé dans ce Témoignage,
paies de commercial et critiqué dans cet article sur la
différence entre SSII & Conseil.
Pourcentage sur le CA (Chiffre d'Affaire)
Le salaire du commercial est ici lié à la
bonne marche de la société et non directement à son
activité. Son salaire fixe
de base est plus important et il est moins concerné par
tout ce qui pourrait affecter la marge que vous dégagez,
comme votre augmentation par exemple. Même si le
pourcentage sur CA est faible, cela lui permet de
"bien arrondir les fin de mois".
Sachant qu'en ce moment, les sociétés en informatique
ont le vent en poupe... ce commercial-là n'est pas
(trop) stressé.
Commission forfaitaire
Le principe est le même que pour le
pourcentage sur CA : fixe élevé et peu d'intérêt
quant à la marge. En effet, pour
chaque ingénieur "placé", le commercial
touche une commission forfaitaire (par exemple : 3,05 K€ (20KF)).
Le fait que la marge dégagée soit faible (de part votre
salaire, élevé, ou de part le client,
"radin"), le concerne moins. La encore, il
s'agit d'un mode de rétribution plus rare que le
premier, et destiné à inciter le commercial à rester
dans la société tout en l'encourageant à
"s'activer" (plus il place du monde, plus il
touche de commissions). Même si tous les intérêts de
la société ne sont pas forcément ceux de ce type de
commercial, ils se rejoignent tout de même.
Exemple chiffré
Bon ok : en gros, imaginez-vous avec un
salaire brut annuel de 38,11 K€ (250 KF). Vous coûtez donc
152,45 € (1000 F)
brut par jour ouvré! (1000 F * 21 jours ouvrés par mois * 12 mois = en
gros 250 000 ; 152 € * 21 * 12 = en gros 38K€ ). Compte tenu des charges, vous coûtez à
l'employeur en gros 1600 F brut par jour ouvré.
Il est d'usage d'essayer de vous facturer 2
fois votre coût (deux fois... ou beaucoup plus!), soit
en gros 457,35 € (3000 F) par jour ouvré. (cf.
carrière en SSII : la totale)
La marge est alors égale à : 457,35 € (3000 F)-243,92 € (1600 F)-(coût de fonctionnement de
l'entreprise / nb. salariés). Elle varie donc en fonctions de beaucoup
de paramètres, dont votre salaire.
En revanche, le CA reste constant : 457,35 € (3000 F)
par jour ouvré.
Conséquence, un commercial payé sur la
marge poussera la facturation en général à trois fois
(et non deux) votre coût, soit ici en gros 686,02 € (4500 F)... ce
qui est au-dessus des tarifs habituels pour un ingénieur
de 1 à 4 ans d'expériences. Donc ? A partir de 38,11 K€ (250
KF),
sa marge diminue et vous commencer à coûter cher...
Z'êtes sûr que vous ne voulez pas devenir "chef de
projet" ? ou consultant ? Au moins, votre facturation augmenterait!
Et alors ?
La question évoquée lors de
l'introduction peut donc se poser afin de vous aider à évaluer la politique
commerciale de votre société : sera-t-elle plus
disposée que d'autres à vous offrir une réelle
évolution de salaire ? Si oui, et si c'est à
cause d'une rémunération basée sur le CA, il n'est pas
inutile de demander "naïvement" si ce moyen de
paiement est général parmi les commerciaux de la
société. En effet, il y a quelques années de cela, les
commerciaux étaient rares (1991-1996
), en tout cas, ceux avec un bon carnet d'adresses de
clients (rare eux aussi). Aussi, ce type de
rémunération pouvait être un argument pour les attirer
chez une entreprise plutôt qu'une autre. Il se peut
qu'aujourd'hui, la majorité des autres commerciaux
(autres que celui qui est en train de vous faire passer
un entretien d'embauche) soient, eux, payés sur la
marge.
Dans ce dernier cas, pas d'illusion : votre
augmentation sera fonction de votre facturation,
élément qu'il est difficile d'obtenir auprès du client
à moins d'avoir d'excellents rapports avec lui (mais
alors, il est courant que l'on se fasse recruter par le
client!)
Et à part le salaire ?
La rémunération d'un commercial peut vous
aider à comprendre d'autres
phénomènes de la vie de votre société. En particulier
en cas de changement de direction commerciale. Il
n'est pas rare de voir l'ancienne équipe "changer
d'horizon" et partir. Il est rare qu'ils
démissionnent : le licenciement est plus avantageux.
En revanche, il est plus inquiétant de
voir son propre commercial - payé au % sur CA -
"disparaître" soudainement! Une explication
réside alors dans la nature de son départ. Au lieu d'être "arrangé à
l'amiable" (comme pour les autres), il devient
"forcé" (traduisez : licenciement sec pour
faute grave sans indemnités de départ). Pourquoi
? Relisez le paragraphe "pourcentage sur le CA"
: le fixe de ce type de commercial est élevé. Donc ses indemnités de départ (qui se basent
sur le dernier salaire fixe
reçu) sont - très - élevées, au contraire des
autres commerciaux qui n'ont pas ce type d'obstacle sur
leur chemin de sortie (lorsqu'ils souhaitent partir en
étant licencié, bien sûr). Le
licenciement est alors trop cher, et, si le
commercial ne souhaite toujours pas partir et laisser
place à la nouvelle équipe... des solutions moins
avouables sont mises en uvre : une p'tite
"mise à pieds à titre conservatoire" (le
temps de trouver une faute grave!), suivie du
licenciement sec. La suite, pour le coup, ne nous regarde
plus et se finit en moyenne 18 mois plus tard devant les
Prud'Hommes...
Donc : « Mais comment êtes-vous payé, M. le
commercial ? »
Tout le monde vous
dira que ce sujet ne vous regarde pas. Ce qui
précède prouve que cela vous regarde au premier chef.
Cependant, ce n'est pas une raison pour balancer la
question telle quelle à tout instant.
Au cours d'un entretien d'embauche, on peut
l'amener un peu "candidement", tout en prenant
soin de la relier tout de suite à son salaire.
Au moindre signe de conflit (entre une
ancienne et une nouvelle équipe), cela permet de jauger
la façon dont l'esprit de la société évolue et gère
ce changement... et de l'apprécier par rapport à ses
propres critères d'employé.
PS :
Voilà un sujet sur lequel il n'existe
clairement pas de "documentation officielle".
Si quiconque estime donc, à la lecture de cet article, y
déceler une erreur flagrante, qu'il n'hésite pas à
le dire.
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