Les employeurs ?
Il faut bien faire la différence
entre 2 types d'employeur :
-
ceux dont le métier est de faire de
l'informatique,
au sein desquels on trouvera essentiellement les SSII
(Sociétés
de Services en Ingénierie Informatique) et les éditeurs
de logiciels.
On notera d'ailleurs que certaines sociétés de services
peuvent également être des éditeurs.
-
ceux dont le métier n'est pas
l'informatique :
ils sont utilisateur de cet outils, consommateurs de
ressources informatiques.
Il faut alors être très conscient, en ce
qui concerne cette dernière catégorie, de 2 faits :
-
la préoccupation première de ces sociétés
n'est
pas de faire de l'informatique pour le simple plaisir d'en
faire. Il s'agit avant tout d'exercer leurs métiers, de
façons sûre, fiable, efficace, donc rentable,
-
vous trouverez toujours, dans cet environnement, un élément
qui sera un frein extraordinaire à vos envies de solutions
modernes et du dernier cri technique : l'existant
(en anglais Legacy). Un exemple vous est fourni
par ce consultant
de 30 ans dans le domaine bancaire, ou encore par ce jeune
ingénieur.
Un contre-exemple, entreprise où l'existant est très récent,
peut être trouvé au travers des "jeunes pousses"
(start-up).
D'où l'importance des spécifications.
Natures de vos activités
Si les fiches-métiers vous en décrivent un certain nombre de façon détaillée, ce paragraphe prend du recul par rapport à telle ou
telle activité et vous rappelle les 2 grandes caractéristiques
de ce l'on attend de vous :
-
activités techniques : liées directement à
l'application de l'outils informatique au sein d'un
process ou d'un projet,
-
activités non-techniques : même si elles
concernent toujours l'informatique, elles ne nécessitent
plus des connaissances absolument à jour, mais mettent en œuvre
d'autres qualités professionnelles. Il
s'agit alors de 3 types :
-
technico-commercial :
cet ingénieur démarche des clients potentiels dans le
cadre de forfait afin de décrocher dans un premier temps
des réponses à appel d'offre, puis une "propale"
(proposition commerciale), enfin le contrat ;
-
Ingénieur
d'affaire : dit aussi "commercial", il gère des ingénieurs, surtout présent en SSII dans le
cadre de
régie. Des ingénieurs techniques peuvent très
bien passer commercial, soit parce que la nature de l'activité leur plaît, soit parce que cela paie mieux,
soit, dans l'idéal, pour les 2 raisons ;
-
Responsable de service informatique : activité
intermédiaire qui implique encore de solides connaissances
techniques de type "consultant" (donc avec un
recul certain), mais aussi de non moins solide talents de
gestionnaires et planificateur de ressources (humaines comme
technique).
Hiérarchie classique SSII
Les activités
techniques évoquées dans l'introduction sont particulièrement
faciles à identifier en SSII. Elles sont avant tout le résultat
d'une négociation entre vous et votre commercial. En effet,
à chaque "échelon" gravi dans ce type de
société lui est associée une facturation (dans le cadre,
par exemple, de la régie).
(Retrouvez cet aspect "hiérarchique" dans
Informaticien
et Français ? - Verticalement - Dur!)
-
Ingénieur d'études : déjà
décrit
dans ce site, c'est le premier niveau dans toute société
de services. Celles qui s'obstinent, dès le début de votre
carrière, à vous appeler "consultant" tout
en s'acharnant à vous baratiner que cela reflète une plus
grande exigence et responsabilité dans votre mission sont de
simples loueurs
de viandes qui espèrent facturer plus
chers vos prestations sur le simple titre (consultant) dont ils
vous ont affublé.
Un ingénieur d'étude, avec ses connaissances techniques à
jour, est d'abord là pour répondre à la question
« comment ? » :
comment modéliser telle service, comment implémenter telle
interface, comment coder telle fonction ?
Il se situe donc au niveau de la conception
détaillée et du
codage.
Ce type de fonction vous occupe entre 2 et 4 ans (parfois
moins selon votre potentiel et capacité à prendre du recul),
pour un salaire qui se situe en gros entre 27,44
K€ (180 KF) et 38,11 K€ (250
KF).
Au delà, vous devenez peu rentable. En effet, votre
facturation se situe en dessous de 457,35 € (3000 F) HT par jour. En
général,
elle (la facturation) démarre à 381,12 € (2500 F) HT par jour, ou 7,62
K€ (50KF) HT par mois. (le simple fait
d'avoir ces chiffres en tête
évite de se faire de
fausses
idées).
Rq : cela peut également correspondre à une première
facturation pour un
indépendant.
Comme mentionné dans l'article sur
l'ingénieur
d'études, ce "grade" ne vous empêche nullement
d'occuper une fonction de "chef de projet junior".
Fatalement, vous allez finir par vous poser d'autres
question et vous allez passer à l'échelon suivant :
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Hiérarchie classique SSII (suite)
-
Ingénieur concepteur :
sa facturation oscille
autours de 457,35 € (3000 F) HT / jour (entre
442,1 € (2900 F) et 518,33 € (3400 F)
par exemple),
son salaire se situe en dessous de
45,73 ou peut atteindre les
45,73 K€ (300 KF), et surtout il se pose la question
« quoi ? » :
quoi envisager comme solution technique, quoi choisir pour
mettre en place l'architecture
technique retenue ? quoi
spécifier pour respecter telle architecture
logicielle ?
Dans le cadre du process
de développement,
il se situe donc au niveau de la conception
générale, voire
au dessus au niveau de la spécification
fonctionnelle.
A partir de
45,73 K € (300 KF), il faut bien réaliser que vous
devez pratiquer des activités plus rentables : votre niveau de
facturation doit augmenter (autour de 533,57 € (3500 F)
HT / jour dans un
premier temps).
Un "vrai" consultant, c'est dans les 900 € (5903,61 F)
HT/Jour !
Vous avez alors le choix entre :
[Concernant le terme de
"consultant", attention : cf. slide
n° 16 et
n° 28 de la présentation
"Prestataire en SSII"]
-
Consultant
(junior puis senior) : junior entre 5 et 10 ans
d'expériences, senior au delà. Le salaire est en gros
de
45,73 K€ (300 KF) et plus. De toutes façons, au delà de ce type
de rémunération intervient souvent une part variable
ainsi que des objectifs complémentaires (comme faire de
la formation pour les sociétés qui ont un département
de ce type) ;
La notion de consultant implique celle d'expertise, qui
va de pair avec une expérience certaine (d'où les 5 à
10 minimums).
Un consultant peut intervenir au niveau de :
- la maîtrise d'ouvrage (où
l'on
assiste le client
dans la rédaction de son cahier des charges afin de
l'aider à définir en français son projet et ses
besoins) ;
-
la maîtrise d'œuvre, où
le consultant traduit
le cahier des charges en spécifications, toujours en français,
mais en ayant cette fois en tête le fait, très
important, que « tout
ce qui a été écrit devra être réalisé »;
- la méthodologie où le consultant aide une équipe de
développement à mettre en place un processus de développement.
Cela va de la méthode de travail (toujours concevoir et coder
à partir d'un modèle UML) jusqu'à la mise en place des
différents documents (de spécifs, de conceptions) ou encore
la définition des phases dans un
cycle itératif ;
-
l'architecture
où le consultant intervient dans le
choix d'une architecture logicielle (type MVC - Model-View-Contrôleur
- ou encore approche composant) ou
technique (n-tiers, internet, ...) ;
-
l'audit qui voit le consultant examiner un processus
de développement existant chez un client afin de le guider
dans sa transition vers un process plus récent (exemple, pour
une banque, passer de SDBMS-Meurise à RUP-UML, le RUP étant
le process de développement de Rational).
-
Chef de projet :
sa facturation est au minimum de 533,57 € (3500 F)/HT par jour, en général plus de
609,8 € (4000 F). Son salaire est déjà plus
variable car on peut passer relativement tôt dans ce type
d'activité. En effet, un bon chef
de projet n'est pas
tant un technicien (même si cela peut aider en cas de coup de
bourre) qu'un bon gestionnaire
(gestionnaire des relations
client-sa société, des relations au sein de son équipe, des
relations entre les fournisseurs de matériels et/ou de
logiciels et sa société).
Le piège de cette fonction réside donc dans son champs d'activité qui est très vaste. Le seul fait de planifier
des ressources et de monitorer l'état d'avancement d'un
projet dont vous n'avez pas forcément établi les spécifications
ne vous bombarde pas "chef de projet expérimenté". C'est ce genre de réalité qui est difficile à apprécier,
comme le montre ce
témoignage.
N'oubliez pas que "chef de
projet" est avant tout une fonction, pas un
grade.
Et après ?
Après, rien ne
permet de décrire le type de carrière que l'on peut mener,
surtout si, comme cela est "toléré" en SSII,
on profite d'une mission chez un client pour se laisser
convaincre de le rejoindre (non sans avoir bien négocié avec
son ancien employeur et non sans avoir arrondi les angles au
maximum). A tout moment, d'autres critères peuvent changer
la hiérarchie précédemment décrite :
-
l'internationalisation
de certains postes, qui
peuvent vous emmener dans d'autres pays d'Europe, voir
outre-Atlantique,
-
la nature des responsabilité (chef de service, de département,
...),
-
la nature de ses objectifs (objectifs de ventes,
avant-ventes, de budgets, ...).
Bref, si cet article fournit des premiers repères, il
ne constitue certainement pas un guide sur le long terme !
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