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Clause de Non-Concurrence
&
contrepartie financière
[CNC]
[CodeTravDal97]
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Ce témoignage est plus une réponse
adressée au nombreuses questions qui se posent
sur la clause de non-concurrence, quant à son
application (automatique ou pas) et surtout quant
à sa rémunération : doit-on vous payer si on
vous demande de respecter cette clause et
pourquoi, dans la plupart des contrats des jeunes
ingénieurs informaticiens, il n'est que trop
rarement fait état de cette fameuse
"contrepartie financière" ? |
Application
Premier point : il faut avoir conscience
que, potentiellement, une clause de non-concurrence peut
s'appliquer à tout moment dès le premier jour
d'embauche.
En effet, les différentes Jurisprudences (autours de
l'article L121-1) indiquent que :
* Dès lors qu'elle est rédigée en termes généraux, la
clause de non-concurrence est applicable qu'elle que soit
la cause de la rupture du contrat, que le salarié
soit ou non à même de reprendre une activité
concurrentielle ou dans le cas d'un licenciement sans
cause réelle et sérieuse.
* la clause de non-concurrence peut éventuellement ne
pas s'appliquer s'il n'apparaissait pas, compte tenu de
la brièveté du temps de passage du salarié dans la
société, que ce salarié eut pu acquérir une
connaissance suffisante des secrets de l'entreprise
pouvant être divulgués à une société concurrente.
Contrepartie financière
La clause de non-concurrence est, dans
l'univers des SSII, particulière : elle ne fait (avant juillet
2002, cf. ci-dessous) presque
jamais état d'une quelconque rémunération en cas
d'application de cette clause.
En effet, la contrepartie financière complique tout
pour les deux parties en présence (à savoir la
SSII et le(la) jeune informaticien(ne) que vous êtes) :
* Si cette contrepartie existe et que l'employeur vous
demande de respecter la clause de non-concurrence, il
doit vous payer immédiatement cet argent... et s'il ne
souhaite pas faire appliquer cette clause, il doit vous
en avertir immédiatement (il n'a pas le droit d'y
renoncer unilatéralement, en vous laissant dans
l'expectative quant aux choix qui vous restent pour vos
nouveaux employeurs potentiels). (cf. aussi où
est-on ?)
Pour vous, cela vous oblige à lui demander
explicitement, lorsque vous partez, s'il renonce à cette
clause... ce qui vous amène à révéler chez qui vous
comptez travailler !
* En revanche, si cette contrepartie financière n'existe
pas (ce qui est 9 fois sur 10 le cas), ...
Je laisse le passage suivant en [italique]
pour info. Mais depuis le 10 juillet 2002, je peux faire plus court :
si la contrepartie financière n'existe pas (dans le contrat de
travail ou la Convention Collective), la clause est nulle. Boum.
Simple, non ?
Cf. Jurisprudences
10 juillet 2002 : Limitations & Contrepartie.
[cela arrange tout le monde ! L'employeur n'est
pas obligé d'y renoncer explicitement et se réserve le droit de
l'appliquer si la situation l'exige : il ne pourra exiger de vous de
réelles indemnités financières (puisqu'il ne devait pas vous en
verser au départ), mais il peut simplement vous mettre dans une
situation délicate vis-à-vis de votre nouvel employeur (qui reçoit
des lettres
d'huissier de votre ancienne société dénonçant cette
situation). Il (votre nouvel employeur) va devoir démêler
juridiquement votre situation alors que vous êtes en période d'essai
et que le plus simple serait, au pire, de vous larguer !
Face à cette situation pleine d'hypocrisie, le plus simple est de
vous montrer aussi hypocrite qu'eux et à considérer leur
renonciation (à la clause de non-concurrence) comme tacite ! En
clair, vous partez discrètement sans rien dire à personne : dans la
mesure où aucune somme d'argent n'est en jeu, vous n'êtes pas tenu
de dire à votre ancien employeur où vous allez. Si vous faites
profil bas pendant 3 (ou 6) mois, vous n'avez rien à craindre !
Pourquoi cela marche si bien comme cela ? Soyons réaliste : vous n'en
valez pas la peine. Vous êtes encore jeune, peu expérimenté et
rarement en possession de "secrets industriels "
susceptibles de nuire à une entreprise si vous allez chez son
concurrent. La chanson est toute autre dans le cas des commerciaux
(même jeunes) lorsqu'ils s'en vont avec leur carnet d'adresses de
clients...]
Encore une fois, ce passage ci-dessus en
italique est, depuis juillet 2002, laissé "pour
l'histoire". cf. Jurisprudences
10 juillet 2002 : où est-on ?.
Contrepartie
financière :exemple pratique
Certaines sociétés vont proposeront une
forme particulière de rémunération de la clause de
non-concurrence qui les arrange bien : cette contrepartie
est tout simplement intégrée à votre salaire : si vous
partez en respectant cette clause, vous ne payez rien
(normal), sinon vous devez reverser à votre ancien
employeur une partie de votre salaire reçu depuis x
mois... ce qui fait réfléchir.
Un exemple de contrat rédigé en ce sens :
Rémunération
:
La rémunération de M. "Ingénieur", d'un
montant global de FRF. 250 000 (par exemple), se compose de 2 éléments :
- une base fixe,
- une indemnité compensatrice pour la clause
de non-concurrence
qui supporteront les retenues habituelles représentant
les cotisations à la Sécu, à l'ASSEDIC, etc...
a/ Base fixe :
Monsieur "Ingénieur" percevra un salaire
annuel de FRF. 220 000 payable en 13 mensualités.
La première année, le 13ème mois sera réglé au
prorata temporis de la date d'engagement.
b/ Indemnité compensatrice pour la clause de
non-concurrence :
De convention expresse, Monsieur "Ingénieur"
s'interdira, sauf accord expresse entre les deux parties pendant
1 an à compter de l'expiration de son
contrat de travail d'exercer, pour le compte d'une autre
société ayant les mêmes activités que
"SociétéActuelle" ou que l'un de ses membres
tout travail de développement ou de mise en place de
configuration logicielle ou matérielle relatives aux
activités sus-nommées (dans un vrai contrat, ces
activités seraient mentionnées beaucoup plus
précisément).
En contrepartie, Monsieur "Ingénieur" percevra
une indemnité compensatrice de FRF. 30 000 payable en 12
fractions égales le dernier jour de chaque mois.
Mon sentiment (et il n'engage que
moi) est que cette "clause" n'est pas valable,
et je cherche toujours à en avoir l'assurance. Dans
tous les cas, face à une clause de ce type, et dans la
mesure où vous pensez être "très attendu"
par l'entreprise, refusez-là purement et simplement (ou
au minimum, exigez une clause rédigée de façon... plus
"classique").
Et un an plus tard, l'étude de ce cas
pratique tend vers cette
conclusion : cette clause ne serait en effet pas valable.
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