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Consultant & Prestataires de services (5/5)
« Où k'on va ? » 

(fin 2002- début 2003)
« Informaticiens,
c'est vraiment la crise !
Mais tout va
"très" bien,
Madam' la Marquise !»

[01net], [JournalDuNet], [LMI]


    Ce petit poème, fait de quintils - stance de cinq syllabes, ici composé de rimes suffisantes avec 2 rimes masculines et 2 rimes féminines entrecroisées - essaye de mettre une formule sur une crise qui ne dit pas son nom...
    En effet, cette crise reflète la situation boursière qui, elle, a largement dépassé le stade du "profit warning" évoqué lors de
l'article de l'année dernière. En bourse, toutes les sociétés baissent, même si leur niveau boursier devient complètement décorrélé de leur réalité économique. (en clair, leurs actions ne valent "rien" alors que leurs bénéfices sont réels et leur niveau d'endettement bas !?)
    A l'image de la bourse, cet article essaie de voir ce qui, dans ce marché de l'emploi tendu, relève d'une vraie crise et de ce qui s'apparente plus à une attitude trop prudente ou attentiste.

[Cf. slide n° 27 de la présentation "Prestataire en SSII".]

Ce qui suit (écrit en fin novembre 2002) dresse les grandes caractéristiques de cette situation. Attention, ce qui suit n'engage que moi et n'est pas issue d'une vraie "démarche journalistique" (cf.
Avertissement !).


 



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Prestataire 2001-2002



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Ca en a l'odeur, ça en a le goût, ...
    Mais la situation du marché des prestataires n'est pourtant pas exactement "en crise"... de la même façon que la bourse ne connaît pas vraiment un krach (en tout cas, personne ne veut employer ce terme, alors que la bourse vient de baisser pour la deuxième année consécutive, ce qui n'était jamais arrivé, pas même en 1929)
    Or, tous les symptômes classiques d'une crise, tels que décrits en 1991 se sont effectivement produits :
- arrêts des forfaits ;
- gels des budgets ;
- prix des régies en chute.

Qu'est-ce qui a changé par rapport à 1991, alors ?
    Ben oui, si on ne parle pas ouvertement de "crise", c'est que tout n'est pas pareil à 1991... à commencer par l'année : 2002, 11 ans d'informatique en plus, cela représente pour cette industrie en constante évolution une éternité...
   Premier point, la composition du marché du travail a changé : aujourd'hui plus qu'hier, on trouve avant tout des ingénieurs en informatiques qui ont remplacés les talentueux autodidactes d'avant 1990. Résultat, certes les SSII licencient ou embauchent moins, mais elles voient surtout l'opportunité d'embaucher des profils intéressants, diplômés et bénéficiant déjà de quelques années d'expériences... Bref, sale temps pour certains débutants, opportunités pour d'autres.
Rq : la nature de ce marché a changé, un de ses aspects est abordé dans le paragraphe "Et on anticipe quoi ?", en 2ème colonne.
    Deuxième point, les SSII sont déjà passées par une crise et en ont tiré quelques leçons... les licenciements se font le plus discrètement possibles (cf. licenciement en SSII, mais aussi [LMI]), et elles passent le plus vite possible en mode survie : 
- arrêt des périodes d'essais hasardeuses (concernant des profils débutants, dont on est pas sûr du potentiel chez un client), 
- gel des salaires (et encore, en juin 2002, [JournalDuNet] indiquait clairement que certains profils spécialisés continuaient à être augmentés)
- diminution drastique du taux d'inter-contrat (il n'y a plus de forfait pour les occuper), 
- embauche d'expérimentés uniquement, mais pas trop pour maîtriser la masse salariales. Et on attend. 
    Troisième point : tout le secteur n'est pas touché pareillement, surtout que en 11 ans, ce secteur (prestations informatiques) a eu le temps de se diversifier. 
Cela permet d'attendre, de préférence dans sa niche, comme l'infogérence (qui marche très bien en 2002) ou une spécialisation technique bien précise.
D'une manière générale, les profils web subissent de plein fouet cette crise, après les profils télécoms en 2001. La raison est simple: dans ce secteur aussi, on attend : on attend que le marché électronique tienne ses promesses, ce qu'il est en passe de faire avec, entre autres facteurs la généralisation lente mais réelle du haut débit.
Donc, on attend. 
Et on attend quoi ?
    Évidemment, c'est la question :  
[JournalDuNet] l'affirme à plusieurs reprises : "Pas de reprise dans les services informatiques avant 2003".
    On attend d'y voir plus clair, et ce d'autant plus que la plupart des grands (et moins grands) acteurs de ce marché ont lié leur destin à celui de la bourse.
    Or le milieu boursier s'est caractérisé par 2 grandes zones d'incertitudes :
- certaines grandes entreprises ont menti sur leurs comptes ;
- certains grands cabinets d'analyses ont raconté (et raconteraient encore) n'importe quoi...
Bref, la visibilité offerte par une introduction en bourse a pris un sérieux coup de flou...
    On attend aussi de voir de vrais signes de crises bien profondes, en se tournant, comme c'est souvent le cas, vers les États-Unis... Or on a beau attendre, même après le 11 septembre, ce n'est pas vraiment la crise. Le seul vrai problème vient encore de la bourse... française, qui a force d'anticiper la baisse de la bourse américaine, a finit par baisser beaucoup plus que nécessaire! Du coup, à force d'attendre ces signes de crises... on risque bien, en tout cas dans le milieu technologique, de voir une sérieuse reprise, ou à tout le moins un vrai réajustement.
    Cet attentisme, et cette anticipation à tout va (dans le mauvais sens, on l'a vu, pour la bourse), n'est que le premier signe d'une anticipation plus générale.

Et on anticipe quoi ?
    Répondre simplement "la reprise" serait aller un peu vite en besogne. Il faut préciser "la continuation des besoins informatique actuels". Car, et c'est aussi une différence majeure par rapport aux années 1990, les besoins informatiques n'ont pas disparus après les chantiers de l'an 2000 et de l'euros. Ils se sont même amplifiés et tournent autours (en très gros) des Systèmes d'Informations (SI).
    Il n'y a qu'à jeter un coup d'œil sur un SI actuel (cf. article Pourquoi l'Architecture ?) pour constater à quel point "l'existant" (le "legacy") s'est complexifié. Or les entreprises ont à faire face à 2 besoins majeurs :
- la distribution de leur architecture (notamment avec les intranets et internet, et cela dépasse largement la simple création de site web);
- l'évolutivité de leur architecture, afin de ne pas tout refaire à chaque nouvelle intégration de produit et/ou de fonctionnalité. Cela explique notamment l'engouement pour les web services.
    D'autres anticipations sont plus lointaines, mais tout aussi réelles : 
- le spectre du papy boom effraie et l'on craint une nouvelle crise du personnel (qui a laissé déjà de très mauvais souvenir aux employeur en 2000);
- la reprise dans des domaines techniques complexes fait se développer des activités plus lucratives : tout le monde veut se positionner sur le conseil (d'où le recrutement actuel de gens expérimentés... pour les missions de conseil de demain)... or une SSII n'est pas une société de Conseil !
Conclusion fin 2002
    Année de transition, on attend vraiment de voir où l'on va (d'où le titre!).



               
 
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