Témoignage
 

Articles « Info » : SSII

 



Écrivez à AILES !



Retour vers l'article
( carrière SSII, la totale )
 


Carrière SSII,
attention aux idées reçues
(ou « Moi être chef »)


Les articles sur les carrières en SSII (esquissées ici, puis de façon bien plus détaillé ici) doivent maintenant vous permettre d'éviter de vous faire de "fausses idées" et de vous imaginer inutilement des rémunérations et responsabilités imaginaires.

L'article "carrière en SSII, la totale", en particulier, vous donne clairement les limites de vos responsabilités et surtout fait la corrélation avec les facturations et salaires.
[Cf. slide n° 26 de la présentation "Prestataire en SSII".]

Muni de ces informations... vous devriez pouvoir éviter ce qui suit.

Mes réponses sont en
italique rouge.

Bonjour,

J'ai intégré le groupe G (une SSII Informatique CC
Syntec) pour une mission d'analyste chez une grande Banque "B" située à Paris- La Défense.
Hopopop... le terme "d'analyste", surtout pour un ingénieur informaticien, n'a plus grand sens. Il équivaut aujourd'hui à l'ingénieur d'étude (présenté ici et ici)

Le contrat qui était initialement de 6 mois comme analyste s'est transformé en un contrat de 18 mois. J'ai accepté la mission.
En général, les contrats de prestation de services sont de 3 mois renouvelables. Pour certains grands comptes, ils sont de 6 mois. Le fait qu'il soit passé à 18 mois n'est pas étonnant en soi. Si la personne convient et si le projet dure, la durée moyenne d'une mission de prestataire est alors de 1 an et demi, avec, pendant cette période, une ou plusieurs tâches à réaliser.

On m'a alors octroyé l'indice 110 (personne ayant moins de 2 ans de pratique dans la profession)
Le coefficient 110 valide en fait plus de 2 ans d'expérience professionnelle (et moins de 26 ans).
Ce coefficient (110) correspond à la position 2.1.
cf. les
positions et coefficients de la Syntec.

J'ai pu savoir par la suite (janvier 1999) que le prestataire recherché et retenu par la Banque "B" était un chef de projet.
Je suis facturé comme tel (381,12 € (2500 F)/jour du 01/09/1997 au 31/12/1998 et 390,27 € (2560F)/jour depuis le 1er janvier 1999, l'une des plus importantes facturations des chefs de projet à la Banque "B").
Heu... comment dire ? Si vous relisez l'article sur les carrières en SSII, vous y constaterez que 381,12 € (2500F)HT/jour est une facturation pour ingénieur d'études débutant...
Donc, la Banque "B" cherchait bien un chef de projet, mais junior, c'est-à-dire un p'tit jeune pas trop cher (et vous ne l'êtes effectivement pas), prêt à s'initier à certaines des activités de chef de projet.
Cela m'étonnerait donc que cette facturation soit « l'une des plus importantes des chefs de projet » : un chef de projet avec quelques années d'expériences professionnelles derrière serait facturé au grand minimum 609,8 € (4000F) HT... à moins que la Banque "B" ne soit vraiment encore plus radine que je ne le pensais ;)


J'ai demandé au mois de mai 1999, d'obtenir le statut de chef de projet informatique (que je dois avoir) et le coefficient indiciaire correspondant (indice 150 de la CC SYNTEC) 

Halte là ! le fameux coefficient 150 correspond à la position 2.3, et on ne passe (en théorie) en 2.3 qu'à partir de 6 ans de pratique de 2.2 (or vous n'êtes même pas en 2.2, seulement en 2.1 qui, je le rappelle, officialise 2 ans d'expériences professionnelles) ! Et je peux vous l'affirmer, au vu de votre facturation, vous n'exercez pas depuis 8 ans... cf.
Syntec, positions et coefficients.

Aucune explication ne m'a été donnée sur l'inadéquation entre ma qualification, ma rémunération et la facturation comme chef de projet à la Banque "B".
La loi est précise a ce sujet.
Profitons-en pour rappeler que le salaire est rarement dépendant de ces positions (2.2, 2.3, ...). Ces dernières ne servent qu'à fixer un salaire minimum conventionnel... salaire bien inférieur à ceux pratiqués sur le marché du travail.

L'employeur m'a répondu suite à un courrier qu'on ne pouvait accéder à ma demande du fait que je n'effectuais pas d'encadrement.
Je pense qu'en effet les positions "élevées" de la Syntec font référence à des notions d'encadrement qui vont bien au delà du simple suivi d'activité, mais qui comprennent aussi la gestion de carrières (en faisant passer à vos collaborateur des entretiens annuels d'évaluation, par exemple), la gestion d'un budget, d'une enveloppe salariale, etc...
Je pense plus simplement que face à une requête aussi inhabituelle de la part d'un débutant (ou en tout cas, d'un prestataire junior)... ils ont dû chercher une réponse quelconque pour botter en touche sans trop montrer à quel point ils étaient pliés en deux de rire...


J'envoyais aussitôt un nouveau courrier ci-après: 
(25 octobre 1999) 
Monsieur,
Votre courrier du 22 juin précisait que vous ne pouviez accéder à ma demande (courrier du 10/06/99) car, disiez-vous, je n'effectuais pas d'encadrement.
Je veux préciser que l'appel d'offre de la Banque "B" à laquelle a répondu le groupe G était bien celle d'un chef de projet. Ceci m'a été confirmé par l'émetteur de la demande.
Et vu la pénurie de personnel qualifié actuel, ils ont pris le meilleur compromis entre compétences et prix. Vous avez certainement jugé comme étant doté d'un excellent "potentiel" propre à endosser quelques unes des responsabilités de chef de projet. Et en plus, en tant que débutant, vous n'êtes pas trop cher. Bref, l'idéal pour eux, et un bon encouragement pour vous, car vous pourrez, avec succès cette fois, faire valoir cette responsabilités lors de votre prochaine recherche d'emploi.
Les caractéristiques de la fiche d'appel d'offre d'un chef de projet mentionnent en plus du profil recherché la connaissance technique de PMW.
Cet outil, comme vous le savez sans doute, permet la planification et le suivi de l'activité des personnes d'une équipe ou d'un groupe de personnes.
La connaissance de cet outil évoque implicitement la capacité d'encadrement du chef de projet dont découle la facturation associée à la prestation du collaborateur.
Encore une fois, la planification et gestion de ressource humaine n'est qu'une partie (immergée de l'iceberg ?) des activités d'un chef de projet, dont vous trouverez plusieurs témoignages ici.
Je rappelle que la qualification professionnelle d'un salarié (celle figurant sur le bulletin de salaire) doit correspondre aux fonctions qu'il exerce réellement (chef de projet pour ma part).
Oui et non... en informatique, la mention "Ingénieur d'études" ou même "Ingénieur Informaticien" est bien pratique pour masquer des responsabilités souvent fluctuantes, surtout en régie chez un client où il est nécessaire en permanence de s'adapter aux demandes de ce-dit client.
De plus vous considérez bien que je suis chef de projet puisque le contrat de prestation informatique me concernant et liant le Groupe "G" à la banque "B" le précise et la facturation associée corrobore cet état de fait.

Non, encore une fois, la facturation ne corrobore certainement pas cet état de fait ! D'où l'utilité d'avoir une idée des ordres de grandeurs des rapports existants entre facturation et responsabilités exercées (cf.
carrière en SSII, la totale)
Je précise désormais sur mes comptes rendus d'activité l'encadrement exercé.
Je suis donc surpris de savoir que vous ne voulez toujours pas accéder à ma demande et n'avez aucune reconnaissance pour un salarié qui depuis son entrée dans le groupe n'a eu de cesse de donner la meilleure image possible de sa société tant par son travail que par ses actions auprès du client (prolongation de contrat entre autres). 
Heu... la dernière phrase correspond à l'activité de base d'un prestataire, qu'il soit simple ingénieur d'étude, chef de projet ou consultant !
Je tiens enfin à ajouter que ce courrier ne se veut en aucune manière polémique.
Ha ben là, c'est raté. Toute demande entre un prestataire et sa société de service est le fruit d'une né-go-cia-tion (puisque la société a pour fonction de vendre vos prestations). Et comme toute négociation, il n'est jamais bon de brusquer son interlocuteur... En clair, votre démarche actuelle, quelle qu'en soit le bien fondé, risque de compromettre ou, pour le moins, ralentir de futures revendications.
Ma demande ne vise seulement qu'a être rétabli dans ma qualification professionnelle.
Mon affectation à la ville V, convenue d'un commun d'accord, était la condition d'acceptation de la mission à Paris.
Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi je suis toujours en mission à la banque "B" alors que l'on aurait dû depuis longtemps me remplacer par une embauche parisienne afin comme vous le dites de ne pas remettre en cause l'équilibre de la mission.
Ha ben justement : voilà bien un exemple de revendication qui pourrait se trouver ralentie par ce type de démarche... Vous êtes victime de l'effet "fil de pêche dans le dos", à la différence près que, dans votre cas, on a tiré la ligne de suite (vous n'avez pas fait de mission en province d'abord, mais directement à Paris). Et par les temps de pénurie qui courent, vous risquez fort de rester encore quelque temps dans notre bonne capitale... à moins de prendre les devants et de vous chercher vous-même une nouvelle affectation.
Je souhaite donc que vous teniez compte de mes arguments pour accéder à ma demande de requalification professionnelle.
... une demande qui eût été légitime pour peu que ses arguments fussent fondés.

En guise de réponse le silence.
Guère étonnant... après avoir compris qu'il était bon de rire parfois, vos employeurs ont dû juger que les blagues les plus courtes étaient les meilleures, ou, plus sérieusement, qu'il était inutile de rajouter à une discussion fondée à la base sur une appréhension incertaine de certaines réalités du marché du travail (celui des prestations de services en informatique).

En juillet 2000 il me fut proposé une augmentation de salaire pour répondre à l'accord national SYNTEC par rapport au 35heures.
Heu... à ma connaissance, l'application de l'extension 35 heures du Syntec n'entraîne en rien une quelconque augmentation. Pour peu que vous rentriez dans une des 3 catégories proposées par cette extension (cf. Extension 35 heures Syntec), aucune baisse de salaire ne peu vous être imposé. C'est tout, et c'est déjà pas mal.

J'ai eu l'insigne honneur que l'on porte sur mon bulletin de salaire la mention "chef de projet".
Normal. Le raisonnement de vos employeur est simple : on n'a pas assez de monde, et si cela peut suffire à atténuer vos revendications... cela ne coûte pas cher et peut vous inciter à rester !
L'indice correspondant à cette qualification(150) ne me fut pas octroyé.
Normal (bis)... vous n'avez pas 8 ans d'expériences professionnelles, et encore, ce n'est qu'une partie des critères retenus pour ce coefficient.
Je suis donc maintenu à l'indice 130 et au salaire d'analyste que j'avais préalablement.
Normal (ter), même si ce salaire d'analyste doit en principe correspondre à un niveau correct d'ingénieur d'études.

Question:

Que dois-je faire pour récupérer la rémunération de chef de projet et à partir de quelle date puis-je faire la rétroaction si toutefois cela est possible ?


Alors, une réponse, correcte en théorie et lue sur un forum juridique, pourrait vous conseiller ceci (je cite) :

« Faites un courrier un peu plus menaçant et demandez à être reçu en présence d'un délégué du personnel du groupe (celui-ci vous servira de témoins) vous essaierez ainsi de revoir votre position avec votre DRH. Si cela ne suffit pas il faudra demander l'arbitrage du conseil de prud'hommes sur ce point, demander la requalification de votre contrat de travail depuis votre embauche avec rattrapage du salaire. » 

Certes, c'est une réponse possible.

Mais dans votre cas, mieux vaut :


-
changer d'employeur (non parce qu'il refuse de vous payer en tant que chef de projet, mais pour d'autres raisons plus valables comme une meilleure progression de votre salaire ou encore une situation géographique plus avantageuse), ou
-
continuer et
renégocier votre salaire, non pas en fonction d'une quelconque correspondance entre votre activité et un ou des coefficients, mais bien en fonction du potentiel encourageant dont vous avez fait preuve dans les faits.

En effet, vous devez pouvoir facturer plus cher les compétences (déjà importantes) que vous avez acquises au cours de votre première mission. Votre salaire doit alors s'en ressentir.


A vous, muni de tous ces renseignements, de bien négocier les prochaines étapes de votre
carrière.


               
 
Avertissement !
 
Décollage !  |  Présentation du site web "AILES"  | 
Infos générales  |  articles "Informatique"