Préambule
Que dire sur le
préambule ?... Un chef d'uvre, tout
simplement.
Extraits choisis :
« Les entreprises de la
Fédération SYNTEC [...] ont
embauché plus de 40 000 personnes en
1998, ont lambition
den embaucher plus de 50 000 en 1999
[...].
De plus les métiers du
Savoir, par essence mobiles et
internationaux, sont confrontés à une concurrence mondiale et
leurs coûts de
production sont directement liés au coût et à
la durée du travail. Les
entreprises du secteur ne peuvent prendre le
risque de détériorer leur compétitivité en
alourdissant leurs coûts de production. En effet
leur capacité à embaucher
passe obligatoirement par le maintien de leur
compétitivité. [...]
Ces mesures, au travers de l'instauration
d'un horaire collectif de 35 heures et des modalités d'aménagement annuel
du temps de travail proposées, doivent en
effet permettre à une majorité de salariés de
la branche de bénéficier d'une dizaine de jours de
disponibilité par rapport à la durée
conventionnelle actuelle, au delà de la garantie
accordée sur le caractère chômé et payé des
jours fériés et des jours d'ancienneté
conventionnels. »
...
Vous n'avez
pas tout suivi ? Bon, ok, je traduis :
« Mais
puisqu'on vous dit qu'on embauche!!! On ne trouve
même pas assez de monde!
Hein ? Les 35 heures ? Heu... bon, allez :
35 heures (en moyenne annuelle) = 39 heures
(hebdomadaires) + ~10 jours annuels. Ouais mais,
hein, on ne touche pas à vos jours fériés ou
à vos jours d'ancienneté, hein, sympa non ? Non
? »
Voilà donc une élégante
manière d'affirmer, en préambule d'un accord
sur les 35 heures que cette-dite Loi va à
l'encontre d'une logique économique mondiale... cela pique la curiosité :
que peut donc contenir un "accord" qui
possède une telle introduction ?!
Durée du travail
Pas grand chose à
dire sur ce premier article rédigé dans le plus
pur "style Syntec" :
paraphrase pure et simple des textes de Loi... en prenant bien soin de préciser
que les 35
heures ne sont applicables que lorsque la Loi les
rendra obligatoire (donc
1er janvier - ok 1er
février - 2000 et 1er janvier 2002).
Horaires
de travail
Très fort :
- 1/ encore une fois, un préambule
"soigné", rappelant que les ingénieurs « souhaitent travailler
selon un rythme propre,
néanmoins compatible avec les contraintes de
lentreprise. »... ce qui n'est pas faux,
comme cela est rappelé dans l'article sur les cadres.
- 2/ cet accord
propose tout simplement de compléter la mesure
du temps horaire (prévu par
la Loi) par un décompte en journée ou
demi-journée!
Oups... Ce fut un temps
exclu par l'arrêté
d'extension du 21 décembre
1999, mais finalement autorisé par l'arrêté
définitif du 10
novembre 2000.
Pour le reste, les jours fériés sont officiellement
reconnus : ils sont payés,
non travaillés (ou alors donnant lieu à
récupération).
A priori, ce qui suit s'inspire (mais
c'est à confirmer par un spécialiste) du lissage de la
rémunération, dont le principe est présenté dans
l'article
Salaire tronqué pour mois incomplet. Toutefois, même
si cela y ressemble, je ne suis pas sûr que cet accord Syntec
mette mette explicitement en œuvre un lissage de
rémunération... |
Horaires
de travail (suite)
3
types de contrats (joliment
appelés «modalités
de gestion des horaires»)
sont envisagés :
- contrat "normal",
- forfait avec référence horaire,
- forfait sans référence horaire.
Le choix du
contrat se fait en fonction de l'autonomie du
salarié dans son travail et il peut passer de
l'un à l'autre au cours de sa carrière.
Aucun de ces contrats ne peut entraîner
de baisse de la rémunération actuel (35 heures "payées 39"). En
revanche, si aucun de ces contrats
n'est choisi... rien n'est précisé.
Contrats
"normaux"
Il s'agit d'un contrat basé sur les
35 heures hebdomadaires, soit les 1610 heures
annuelles.
Enfin... à
une petite réserve près : cf. l'arrêté
d'extension puis L'arrêté
définitif qui a
rétabli les 2 modalités suivantes.
Contrats
"avec références horaires"
Officiellement appelés
"réalisations
de mission".
Ils nous concernent en très grande majorité...
à condition de bénéficier d'un salaire
supérieur au plafond de la sécurité social
(environs 14700F, 176KF...) et à condition que
ce même salaire soit supérieur à 115% du
minimum conventionnel de sa catégorie (ce
qui, connaissant
le minimum en question, n'est pas trop
dur!)
L'intérêt de ce contrat
réside dans l'officialisation de la notion de
forfait clairement encadré (ce
qui n'était pas le cas dans la formulation
originale de la Syntec,
2ème colonne) : 39 heures hebdomadaires
plus des tranches de 3.5 heures supplémentaires,
plus 8 jours de RTT (puisque le salarié ne peut
travailler plus de 219 jours au lieu des 227
actuels, comme cela est rappelé dans l'article
sur les cadres.
Les jours d'ancienneté
conventionnels ne peuvent pas être déduits de
ces 8 jours (cool!),
les jours de repos propres aux entreprises
peuvent l'être... (ha ben heu...). cf. l'arrêté
du TGI.
Contrats
"sans références horaires"
On reprends le forfait précédent (219
jours maxi, 8 jours de repos RTT, jours
d'ancienneté non-inclus)... mais on oublie tout
cadre horaire!
Qui est concerné ? 2 conditions :
1/ ceux dont la rémunération
réelle est supérieure à 120% du minimum
conventionnel de sa catégorie,
2/ Ceux dont la position est 3.1,
3.2, 3.3,
OU ceux dont la rémunération annuelle réelle
est supérieure à 2 fois le plafond annuel de la
sécurité sociale, OU ceux qui sont mandataire
social.
Heu...
Petite simplification! : cf. l'arrêté
d'extension, mais aussi l'arrêté
du TGI... et l'arrêté
définitif du 10
novembre 2000.
Jours
complémentaires de repos
Les fameuses "tranches
de 3.5 heures supplémentaires"
évoquées ci dessus peuvent l'objet de
récupération sous la formes de 12 jours maxi par an.
Le problème ? Ben d'un coté 12 jours à 7
heures par jours, soit 84 heures de
récupérations. De l'autre, 219 jours, soit 43.8
semaines comportant chacune 3.5 heures sup'...
c'est-à-dire 154 heures.
Et en plus,
on ne peut pas récupérer n'importe quel type
d'heure : cf. l'arrêté
d'extension.
Nouveaux
embauchés
Les
219 jours précédemment évoqués ne
s'appliquent que pour les salariés ayant 1 an
d'ancienneté au moins!
Heu...
Petite simplification! : cf. L'arrêté
d'extension, puis
maintenant l'arrêté
définitif du 10
novembre 2000.
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