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35 heures, sommaire |
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Préambule
Comme pour celui
de la Syntec, les préambules sont assez
"savoureux" :
- d'un côté, on y parle de « préserver le
service client », « améliorer la productivité
et la compétitivité de l'entreprise », «
financer la croissance », « répondre aux
exigences de l'actionnaire » (pour les
entreprises qui sont en bourse),
- d'un autre, « limiter l'impact sur les
rémunérations », voire « mieux rémunérer
les salariés(!) », « partager le travail, si
possible par des embauches » (sic! quel
enthousiasme...), « créer des emplois dans une
logique de développement ».
Bref, d'une manière générale,
aucune société n'est trop réservée quant à
la perspective d'embaucher : en ce moment (début
2000), les demandes de prestations informatiques
sont toujours aussi élevées et on manque
toujours de bras (ou plutôt, de
"têtes" :) ).
Toutefois, la situation peut
devenir plus complexe pour les sociétés en
bourse, puisque l'actionnaire n'a rien contre
quelques licenciements, comme l'a prouvé le cas Michelin.
Le préambule précise également
sur quelle Loi il se base : le plus souvent, il
s'agit de la première Loi, celle
n°98-461 du 13 juin 1998! Toutefois, la plupart
des entreprises qui s'y sont pris "au
dernier moment" avaient déjà en tête le
modèle de la seconde Loi et l'accord Syntec...
Enjeux
Si vous voyez un
paragraphe possédant un tel titre, vous savez
que la société tient à préciser dès le
début quelques objectifs importants liés... à sa
survie économique.
En général, cela passe par « un engagement à
réaliser des gains de productivités », « une
modération de la progression salariale pour 1999
et les 4 - par exemple - années suivantes », «
des mesures d'accompagnement spécifiques et
partagées entre la société et les salariés
(suppression partielle des ponts) ».
Bref, gel
de salaire, plus de ponts... mais aussi,
comme la suite le démontrera, davantage de jours
de RTT!
Paragraphes
obligatoires
Champ
d'application de la réduction du temps de
travail : tous sauf les cadres dirigeants (ceux où seule une obligation de
résultats est imposée, et non une obligation de
moyens). Ils peuvent être parfois nommément
cités en annexe. Souvent, on y retrouve les
fondateurs de la société.
Ampleur et calendrier de
la RTT : ben... 10.25%,
ramenée à 35 heures (voire moins pour les
sociétés qui fonctionnaient déjà à 37 heures - par exemple -).
Durée du travail
effectif : tout le monde rappelle
soigneusement le nouvel article L212-4, où le temps de travail effectif est
celui pendant lequel le salarié se tient à
disposition de l'employeur et ne peut vaquer à
ses occupations personnelles.
Modalités
(ou aménagement du temps de travail)
Populations
concernées :
- L'encadrement
et les commerciaux : (les
salariés disposant de toute latitude pour
organiser leur temps de travail dans
l'entreprise). Généralement, un avenant est
établi à leur contrat de travail afin de leur
faire bénéficier de jours de compensation RTT.
Ces jours sont donnés soit sous la forme de
forfait, soit calculés en fonction de leur
activité, en restant compris à tout moment dans
une fourchette +-n jours et remis à zéro tous
les - par exemple - 31 décembre.
- salariés
à temps partiel : tous les
points de l'accord s'appliquent à eux au prorata
de leur temps de travail.
- personnel
d'études et des secrétariats : appliquent la réduction de l'horaire
hebdomadaire, parfois couplée à des jours de
RTT (par exemple, 37 heures hebdomadaires, + 11
jours de congés supplémentaires).
- personnels
à horaires fixes (dont les
ingénieurs informaticiens travaillant dans la
société même) : cf. catégorie précédente.
- personnel
en mission chez un client :
suit les règles horaires du client (qui est
censé appliquer lui aussi les 35 heures
hebdomadaires). Il ne bénéficie d'aucun jours
de RTT s'il est établi qu'il travail strictement
35 heures. Dans le cas contraire, il ne
bénéficie que des jours de RTT prévus par
l'accord de son entreprise,
qu'elles que soient les règles en vigueur chez
le client (ce n'est pas une règle absolue, mais
une simple constatation).
Jours de RTT :
Pour les personnels bénéficiant de jours de RTT
supplémentaires, on trouvera :
- les modalités de calcul des jours de RTT,
- les étapes suivies (l'entreprise peut prévoir
d'accorder n jours dans un premier temps, puis
d'augmenter ce nombre si, après consultation, il
a été mis en évidence que cette procédure ne
mettrait pas en danger la santé économique de
l'entreprise).
- les modalités de prise de ces jours (en
général sur proposition du salarié avec accord avec la
direction, celle-ci pouvant se réserver le droit
de "programmer" tout ou partie de ces
fameux jours (qui ne vous
appartiennent donc pas vraiment). Ainsi, les ponts seront le plus
souvent pris sur ces jours!,
- le nombre de jours de formations qui peuvent être inclus dans ces jours
RTT (certains accords prévoient de convertir des
jours RTT classiques en jours de formations, en
échange d'une durée de formation payée par
l'entreprise plus élevée),
- la durée pendant laquelle ces jours de RTT
seront pris (généralement durant l'année
civile, mais on peut également trouver durant le
"trimestre suivant l'obtention de ces
jours", dans le cas particulier où ceux-ci
sont accordés au fur et à mesure de la
déclaration d'activité du salarié ou bien sont
planifiés trimestriellement),
- le délai de prévenance (le plus souvent 1
mois, réduit parfois dans des cas d'urgence).
Pour plus de détail sur le mode de calcul de la
réduction effective du temps de travail que ces
jours de RTT entraînent, cf. 35
Heures - et alors ? -
Embauches
compensatrices
Tous les accords
concernant des entreprises informatiques
s'accordent aisément sur le fait que des
embauches représentant au moins 6% de l'effectif
actuel seront effectuées dans les douze mois qui
suivent cet accord. Le nouvel effectif devra
être maintenu pendant 2 ans.
Incidence
sur les salaires
Comme le paragraphe
précédent sur les modalités la démontré,
pour réduire le temps de travail, il existe deux
solutions :
- réduire la durée hebdomadaire de travail (ce
qui implique de la déclarer via un système de
mesure adapté),
- accorder des jours de RTT.
La deuxième solution est la plus chère : le
nombre de jours où le salarié est "payé
à ne rien faire" augmente tout comme son
coût global...
Toutefois, pour les entreprises qui envisagent
d'accorder 23
jours de RTT supplémentaires (en pariant sur une hausse de la
productivité du-dit salarié), cela s'accompagne
presque inévitablement d'un gel de salaire sur
plusieurs (3, 4...) années.
Pour celles qui optent pour une solution intermédiaire (11 jours, par exemple), le gel n'est pas
envisagé.
En tout état de cause, la garantie du minimum
mensuel et conventionnel est assuré.
Le principe de cet "incidence" est
rappelé dans 35
Heures - et alors ? -
Contrôle
et suivi de l'accord
Heu... le suivi
est certes mentionné dans tous les accords.
C'est facile : c'est soit le Comité
d'Entreprise, soit une Commission
spécialement créée pour l'occasion. Tous les
"n" mois, elle recevra toutes les
informations utiles sur la mise en place et
l'application de la RTT.
Quant au contrôle, les seuls accords qui évoquent cet
aspect sont ceux dont les sociétés ont eu à
payer de lourdes amendes suite à des contrôles
de l'Inspection du Travail.
Pour eux, il s'agit de « limiter les dépassement
d'horaires » en fixant des
horaires
d'ouvertures de leurs sites,
avec un contrôle
d'accès adapté (badge, le
plus souvent). Si vous avez un forfait
en jour sans références horaires, ce paragraphe devrait être
obligatoire...
Dispositions
générales
On y trouve :
- la date d'entrée en
vigueur (le plus souvent 1er janvier
2000),
- les conditions de
validités et les modalités
de dénonciations,
- sa durée
(indéterminée ou pour une durée de - par
exemple - 5 ans, afin de se donner
l'opportunité d'en examiner tout changement
souhaitable),
- la "publicité", c.à.d. le nombre d'exemplaire
de cet accord et les personnes destinataires,
- le dépôt (adressé à la DDTEFP - Direction du
travail et de l'Emploi et de la Formation
Professionnelle - de la région, ainsi qu'au
greffe du conseil des prud'hommes).
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