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Période d'essai |
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Période d'Essai
& rupture abusive avec DI
(Dommages et Intérêts)
[forums]
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Voici un échangé relevé sur
[forums],
qui illustre bien l'état d'esprit des ingénieurs
informaticiens, victimes aujourd'hui d'un retournement de
situation sur le plan du marché de l'emploi.
Dans ce cas précis, la rupture semble bien
être abusive, mais la suite du débat rappelle que ce
caractère abusif ne sera pas toujours aussi évident à
mettre en œuvre.
Les passages en bleu sont les
réponses d'intervenants.
Rappels, mes commentaires en
italique rouge sont ceux d'un informaticien, pas
d'un spécialiste du Code du travail, cf. Avertissement. |
Je viens de convoquer aux Prud'hommes la société
S pour rupture abusive du contrat de travail. (ils ont arrêté
mon contrat au bout d'un mois, donc pendant ma période d'essai alors que j'étais en
inter-contrat, alors qu'elle vient d'annoncer une augmentation de son CA de
30% !!!).
Un premier intervenant, avocat de son état,
proteste :
C'est précisément sur le plan de l'abus de droit qu'il faut se placer.
L'employeur met fin à la période d'essai alors qu'il avait placé le salarié
en inter-contrat. C'est-à-dire que l'employeur ne lui fournissait pas de travail.
Or la période d'essai doit permettre au salarié de démontrer ses qualités
professionnelles. En le privant de travail pendant la période d'essai,
l'employeur lui interdit de démontrer ses qualités; en mettant fin à la
période d'essai dans ces conditions l'employeur commet un abus du droit de
mettre fin à la période d'essai. [exact,
cf. ces jurisprudences]
Ce comportement frauduleux cause un préjudice au salarié qui ne peut
démontrer ses qualités et conserver un emploi. Bien évidemment, le fait de démontrer, par la production d'attestations,
qu'il s'agit d'une pratique courante de l'entreprise ne peut pas faire de
mal. Bon courage
Résumons : une rupture de période
d'essai pendant un inter-contrat est abusive si cet inter-contrat ne
suit aucune autre mission. Mais si ce même inter-contrat fait suite
à une première prestation... cela devient plus compliqué :
Effectivement, c'est la mode dans les SSII en ce
moment [fin 2001].
Mais malheureusement, je n'ai pas l'impression qu'il y ait quelque chose qui
empêche une SSII de rompre la période d'essai pendant un inter- contrat : rien
dans la convention collective en tout cas... En principe, c'est le rôle des
syndicats de dénoncer ce genre d'abus mais dans cette branche, les salariés
sont très peu syndicalisés.
Exact... à priori, une telle rupture (si
le salarié a eu l'occasion de montrer ses capacités
professionnelles) ne semble pas être abusive, et fait écho à des
pratiques tout aussi douteuses de la part des salariés informaticiens
qui, avec une conjoncture plus favorable,
ne se privaient pas de rompre leur premier contrat pour en commencer
un deuxième contrat
plus intéressant ailleurs.
Malheureusement, ce ne sont pas les seuls, et j'ai entendu que
la société "S2", une SSII évidement, est à la limite de la légalité.
Un ami, m'a rapporté que leurs pratiques douteuses consistent à embaucher de jeunes
diplômés, de leur faire signer des clauses de non concurrences totalement
illégales, car se reportant à des clients dont la mission n'a même pas encore
été effectuée ! Et cette interdiction serait de 36 mois !
Heu... en quoi est-ce illégal ? Par
définition, une clause de non-concurrence
signée en début de
contrat porte non sur des clients que l'on ne connaît pas encore,
mais bien sur des clients que l'on aura connu au moment de la rupture
de contrat!
Dans le même genre, le jeune n'a pas de missions au bout d'un
mois, et ils menacent de rompre la période d'essai, ou alors, il accepte une baisse de salaire, en
échange de rester et d'espérer une mission ! De cette manière, j'imagine que leur marges ne bougent
pas même si le client demande une baisse des tarifications. L'ingénieur
supportant en fait la différence.
Là encore, l'employé reste maître de
sa politique salariale... tant que celle-ci ne conduit pas à
des salaires inférieurs à ceux fixé par sa convention collective
(comme ceux de la Syntec).
Je me demande comment ça se fait que personne ne les encore
convoqués au Prud'hommes pour clauses abusives évidente.
Parce que ces ruptures ne sont pas aussi
"évidemment" abusive!... Cela n'empêche pas d'autres
intervenants d'être plus "combatifs" :
Le nombre de SSII qui sont en dehors des clous du
code du travail est impressionnant. A se demander s'il en existe qui font les choses
correctement...
Pourquoi les gens ne vont pas aux Prud'hommes ? Parce que c'est long, si on y va tout
seul, ça prend du temps, si on prend un avocat, c'est cher...
Ces derniers temps, le plus simple, plutôt que de faire valoir ses droits et d'être mal vu
et patati et patata - dixit les salariés - était de démissionner et d'aller
dans une autre SSII où c'était exactement pareil...
Depuis le 11
septembre, malheureusement, cela risque d'être plus difficile d'aller voir ailleurs, alors
peut-être certains auront-ils des sursauts d'énergie ? ;-)
D'autres sont plus sceptiques quant à
l'utilité d'une telle démarche (rupture de période d'essai pendant
un inter-contrat après une première prestation) :
La rupture en période d'essai ne peut être assimilé à un licenciement
économique (avec plan social). La période d'essai est faite pour que les parties puissent rompre (sans
formalités, motifs, entretient préalable etc... ) le contrat de travail.
Toutefois la CCN des bureaux d'études dite Syntec, prévoie une journée de
préavis lors du premier mois, et ensuite une semaine par mois complet passé
dans l'entreprise.
Sauf à démontrer un véritable abus, ou une gestion détournant la législation
sur le CDD
par l'emploi systématique de "période d'essai rompu avant terme"
avec des preuves vérifiables , je ne vois pas ce que peuvent faire les CPH
[Conseil des Prud'Hommes],
ou Assédics.
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