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35 heures, sommaire |
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Date d'application de la
Loi sur les 35 heures ?
13 heures de travail par jour ?
Modification du contrat de
travail ?
Baisse de salaire ?
Gel de salaire ?
RTT et préavis ?
C'est pour quand ?
Tout le monde le
sait, le 1er janvier 2000!
bon,
okok... aujourd'hui 12 décembre, on le sait
maintenant, ce sera finalement le 1er février
(pour les entreprises de plus de 20 salariés,
bien sûr). Mais début décembre, cette question
se posait encore, et la suite explique pourquoi.
Seule la Syntec répond
plus subtilement : « Les 35 heures
s'appliqueront lorsqu'elles seront rendues
obligatoires
par la Loi ».
Et alors ? Ca reste le
1er janvier 2000, non ? Non ?
Un article du journal Libération
du 26/11/1999 fait état de quelques doutes : en
voici un large extrait :
« L'examen du texte en seconde lecture par
l'Assemblée débute mardi et le vote solennel
est fixé au 7 décembre. Mais après ce vote, il
restera encore, selon la procédure parlementaire
:
- un passage devant le Sénat (à partir du 15
décembre),
- puis à faire constater le désaccord entre le
Sénat et l'Assemblée par une commission mixte
paritaire, composée à égalité de députés et
de sénateurs.
L'adoption définitive du
texte ne peut donc pas intervenir avant le 21
décembre.
Or, les trois groupes de l'opposition (RPR, UDF
et DL) ont confirmé hier qu'ils allaient
déposer un recours devant le Conseil
constitutionnel. [...]
Une fois saisi, le Conseil constitutionnel
dispose d'un délai d'un mois pour rendre sa
décision. A moins que le gouvernement ne lui
demande de statuer en urgence dans les huit
jours. Si ce n'est pas le cas, le ministère de
l'Emploi n'aurait plus alors qu'à repousser
l'application de la loi au 1er février. Elle est
déjà assez compliquée pour ne pas imposer aux
entreprises de ne l'appliquer que sur une partie
du mois de janvier. »
... patience donc.
Date
d'application de la Loi sur les 35 heures ?
13 heures de
travail par jour ?
Modification du contrat de
travail ?
Baisse de salaire ?
Gel de salaire ?
RTT et préavis ?
Mais c'est quoi, cette
histoire de 13 h/j ?
« Non, aux
journées de 13 heures !!! » criaient les cadres
lors de la manif du 26 novembre 1999...
Non passque moi,
j'débute dans l'métier et y m'ont pas dit, à l'École [d'ingénieurs], qu'un cadre, ça faisait
des journées de 13 heures ???
Bon... ok. Précisons les contextes, car il
y en a deux :
- dans celui de la Loi des
35 heures, il est en effet dit, à
l'article 6 de la première Loi (celle
de juin 1998), « tout
salarié devra bénéficier dun repos
quotidien dune durée minimale de 11 heures
consécutives. ».
Il s'agit de transcrire dans le droit français
la directive européenne du 23 novembre 1993 sur
la durée minimale du repos quotidien et il prend
la forme d'un nouvel article du Code du Travail :
L220-1.
Dans l'article 5 de la seconde Loi (octobre
1999), il est précisé que « la convention ou laccord,
sous réserve du respect des dispositions des
articles L. 220-1, L. 221-2 et L. 221-4, peut déterminer des limites
journalières et hebdomadaires se substituant à
celles prévues au deuxième alinéa des
articles L. 212-1 et L. 212-7. » (ce
qui est résumé en plus clair ici - 2ème
colonne -).
Heu... donc ?
Donc, 24-11 = 13, le
compte est "bon". Rien, dans la Loi,
n'empêche de faire des journées de 13 heures!
Maintenant, n'oublions pas
le deuxième contexte : celui de la vie vraie
du monde réel du travail. Personne n'a attendu
cette Loi pour "imposer" des journées
de 13 heures ou plus à des cadres
(ici
informaticiens). D'autres
moyens de pression existent, comme les primes...
Si vous faites un forfait,
et vous que vous êtes à la bourre alors que de
gros enjeux financiers sont présents et que
votre "objectif" (dont dépend votre
appréciation annuelle et donc votre
augmentation) est en péril, ... une petite
"période" (1 semaine ? 2 ? plus ?) de
folie (14 heures et plus) est tout à fait
envisageable!
Ha bon.... mais
qu'est-ce qui choque, alors ?
Sans doute le fait que faire travailler quelqu'un 13 heures
est devenu aujourd'hui "légal".
Certes, c'est entériner
une réalité choquante dans la mesure où
l'on n'arrête pas de répéter à ces mêmes
cadres, "mauvais élèves des 35
heures", qu'ils peuvent respecter cette Loi
à condition de repenser leur manière de
travailler et de mieux s'organiser (comme le
rappelle la conclusion de l'article sur les Heures
Supplémentaires, article qui date d'il y a
plus de deux ans...).
Néanmoins, ne perdons pas de vue que cet aspect très précis et
pointu de cette Loi ne changera pas la réalité
des conditions de travail de tel ou tel
dans leurs services respectifs...
Date
d'application de la Loi sur les 35 heures ?
13 heures de travail par jour ?
Modification du
contrat de travail ?
Baisse de salaire ?
Gel de salaire ?
RTT et préavis ?
Et mon contrat de travail,
il devient quoi, mon contrat ?
Sur le seul point de la diminution du nombre
d'heures hebdomadaires travaillées, l'article 15
de la Loi est très clair :
« Art. L. 212-3.[nouveau]- Le seul changement du nombre
dheures stipulé au contrat de
travail, consécutif à une réduction de la
durée du travail organisée par une convention
ou un accord collectif, ne
constitue pas une modification du contrat de
travail.
[...] Lorsquun
ou plusieurs salariés refusent une modification
de leur contrat de travail consécutive à
une réduction de la durée du travail organisée
par un accord conclu conformément aux
dispositions de larticle 11 de la présente
loi, leur licenciement est
réputé reposer sur une cause réelle et
sérieuse et est soumis à la procédure
applicable en cas de licenciement individuel. »
Date
d'application de la Loi sur les 35 heures ?
13 heures de travail par jour ?
Modification du contrat de
travail ?
Baisse de salaire ?
Gel de salaire ?
RTT et préavis ?
Mais... maismaismais... ET
MON SALAIRE ??? Ils sont pourtant obligés de
l'augmenter chaque année, donc ils ne vont pas
me le diminuer, quand même ?
... halte à la blague !!! "Ils" (les
patrons) ne sont obligés à rien du tout. Pour
tout savoir sur "l'évolution
du salaire", un
article lui est consacré.
En résumé, légalement, hormis une négociation
annuelle obligatoire sur le sujet, ils gèrent
leur politique salariale "au mieux" (je
ne précise pas "au mieux de qui" : de
nos jours, entre les salariés, la direction et
les actionnaires, dont certains sont parfois les
salariés eux-même, cela devient un peu
confus...).
Heu... bon.... ok...
mais s'ils me diminuent mon salaire, et que je
refuse, ils doivent me licencier avec indemnités
non ? Non ?
...
Hmmm... voilà là vraie
question... L'article précédemment évoqué sur
l'évolution
du salaire semble vous donner raison : une
modification du salaire étant un "élément
essentiel du contrat de travail", votre
refus entraîne votre licenciement (avec les
indemnités qui lui sont attachées).
Ha... ouf!... ben où
est le problème alors ?
Il vient d'un arrêt de la Cour de
Cassation du 10 mars 1998, affaire Naegel contre
SA Promaco, parue dans Juris Hebdo N° 7841 du 6
avril 1998.
Il y est dit qu'une
réduction de salaire dans le cadre de réduction
d'heures supplémentaires qui n'étaient pas
garanties par le contrat ne modifie pas ce
dernier.
Or :
1/ A partir du 1er janvier (ou février)
2000, les heures 36 à 39 deviennent des heures
supplémentaires.
2/ S'il y a bien une chose non
"garantie" dans le contrat de travail
d'un cadre ingénieur informaticien ou
producticien, c'est la présence d'heures
supplémentaires (elles seraient plutôt
garanties "implicitement"!)
Donc, potentiellement, une
diminution de salaire pourrait intervenir sans
modification du contrat de travail. Un
refus entraînerait un licenciement
"sec"...
Et puis, il y a aussi le problème des accords de
branche ou conventions collectives
Comment ça,"le
problème des accords de branche et conventions
collectives" ???
Ben oui... A partir du
moment où une convention instaure une diminution
de salaire, rien n'oblige vraiment la direction
à recueillir l'acceptation individuelle des
salariés...
La juridiction sur ce point est rare (voir,
cependant, Cass. Soc. 25 février 1970, Cass.
Soc. 25 juin 1997, Hôtel Concorde c/Dridi et
autres, Juris. Hebdo. N° 7707 du 15 juillet 1997
et plus récemment Cass. soc. 25 février 1998,
Qaissi c/SA CGBI, N° 991 P, à paraître).
mais cette solution est admise généralement par
la doctrine sur le fondement de larticle L.
135-2 du Code du travail qui prévoit que " lorsquun employeur est lié
par les clauses dun accord collectif de
travail, ces clauses sappliquent aux
contrats de travail conclus avec lui, sauf
dispositions plus favorables ". A
contrario, les dispositions dun accord
collectif qui apparaîtraient moins favorables
que le contrat de travail ne peuvent en principe
être opposées au salarié.
Heu... j'suis paumé,
là... (z'êtes sûr que vous n'êtes pas juriste
?).
Ok. En clair, si un accord
entérine une diminution de salaire, vous risquez
d'être obligé de l'accepter (ou de
démissionner ou d'être licencié sans
indemnité).
Et non, je ne suis pas juriste : ces
renseignements viennent d'articles trouvés sur
internet, dont les liens sont indiqués ([RTT-35h]). A vous de
les contrôler, ou, si cela n'est pas possible,
de considérer ces renseignements avec tout le
recul nécessaire... (cf. Avertissement).
Mais, c'est une clause
moins avantageuse pour nous, non ?
Certes, mais elle peut
être compensée de bien des façons,
surtout dans le cadre de cette Loi qui prévoit,
de par sa nature même, des emplois préservés,
d'autres créés, des jours de congés
supplémentaires plus tout autre avantages
propres à chaque accord de branche (primes
variables, formations... etc.).
Chaque contrat de travail pouvant potentiellement
représenter un cas particulier (surtout en
raison de l'ancienneté du salarié et des
avantages déjà acquis au fil du temps), il s'agira alors de comparer les
avantages de chacun par rapports aux avantages et
inconvénients de l'accord, exercice périlleux,
long et compliqué.
Aaaargh! On est fichus
!!!
Pfff... re-halte à la blague. Replaçons-nous dans le contexte
de la vie vraie du monde réel du travail.
Dans le milieu très particulier de
l'informatique, et encore plus dans celui des
cadres ingénieurs informaticiens et
producticiens, deux données changent tout :
1/ Le marché de l'informatique (et de ses
services associés) est en pleine expansion.
2/ On ne trouve pas assez de monde!!!
Aussi, l'accord (pas encore validé) de la Syntec,
pour critiquable qu'il soit, prévoit quand même
que aucun de ces
contrats ne peut entraîner de baisse de la
rémunération actuel...(à conditions que
ces-dits contrats entrent dans une des trois
catégories précisées par l'accord...).
En clair, pas
de baisse à l'horizon...
Cf. aussi
[CGTSocEtudes],
où un jugement du Conseil des Prud'Hommes,
en date du 21 septembre 2000 confirme :
1 - que la réduction du salaire est une modification
substantielle du contrat de travail
2 - que les salariés sont en droit de la refuser
3 - qu'à défaut d'un accord collectif ou de l'acceptation
individuelle des salariés, le salaire doit être maintenu.
Date
d'application de la Loi sur les 35 heures ?
13 heures de travail par jour ?
Modification du contrat de
travail ?
Baisse de salaire ?
Gel de salaire ?
RTT et préavis ?
Et le gel du salaire, hein ?
Vous en faites quoi, du gel du salaire ?
Voilà une option tentante
pour bien des sociétés informatiques qui
voient à nouveau le cauchemar de l'inflation des
salaires se profiler... (cauchemar déjà
évoqué dans l'histoire
des SSII).
Toutefois, et toujours dans le contexte bien
précis de cet article, son
efficacité serait douteuse : dans la
mesure où l'on a du mal à recruter, le gel du salaire n'est pas un
très bon argument d'embauche.
De plus, rien n'empêche de
négocier, au cours des entretiens annuels
de chacun, une augmentation basée sur ses
mérites et efforts fournis pendant l'année. Le
gel "global" des salaires se verrait
alors de fait non respecté pour des cas
particuliers... et tout le monde parlant à tout
le monde, cela pourrait vite avoir des
conséquences désagréables sur l'ambiance de
l'entreprise.
Enfin, les salariés en place actuellement
réaliseraient bien que la seule possibilité de
faire évoluer leur salaire consiste à aller
voir ailleurs, et le taux
de "turn-over" risquerait de s'envoler,
ce qui n'est pas forcément une bonne chose si
l'on est une société souhaitant proposer une
"expertise", un savoir-faire à haute
valeur ajoutée (et donc qui rapporte plus
d'argent!), basée sur l'expérience de ses
ingénieurs... Cette expertise, pour être
crédible, doit s'appuyer sur un minimum de
stabilité, sur des "piliers" qui
incarnent réellement ce savoir et non sur des
"mercenaires" surfant de société en
société...
Héhéhé... cool! Pas
de gel de salaire!
Détrompez-vous! Il suffit de se tourner vers les
US pour apercevoir des pratiques salariales qui
peuvent concilier gel des salaires et incitations
à rester dans l'entreprise. Le système des primes
existe déjà en France depuis longtemps mais
s'intensifie en ce moment. De plus, les stocks-options
n'en sont qu'à leurs débuts, mais je parie
qu'ils vont se développer considérablement dans
les premières années du nouveau millénaire.
Ha bon... heu donc ? En
conclusion ?
S'il n'y a qu'une seule conclusion à extraire de
tout ce qui précède, c'est celle-ci :
« Le
marché du travail décide ».
Cela signifie que, concernant votre salaire ou
vos horaires ou vos formations, ceux-ci
dépendent avant tout de l'état du marché du
travail. C'est une évidence, mais c'est cette
réalité qu'il faut d'abord surveiller avant de
se plonger dans les Lois et autres juridictions.
Il ne s'agit pas d'une affirmation
"ultra-libérale" : la nature du
marché du travail en France est éminemment
complexe, le social étant intimement lié à
l'économique, nous offrant ainsi des avantages
incroyables sans doutes inégalés de par le
monde...
A nous de considérer tous ces éléments avant,
comme c'est trop souvent le cas, de nous engager
dans des conflits, seule forme de négociation
connue en France! (en apparence, du moins...)
Date
d'application de la Loi sur les 35 heures ?
13 heures de travail par jour ?
Modification du contrat de
travail ?
Baisse de salaire ?
Gel de salaire ?
RTT et préavis ?
La réponse à la question :
« Si je pose des jours RTT durant mon préavis, la fin de
celui-ci s'en trouve-t-elle décalée d'autant ? »
se trouve dans l'article : diminuer son préavis.
(et rien que le titre doit vous donner une idée de la
réponse!)
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